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Ma douce, pleure pas tes morts

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Je tremble, je pleure, je n'arrive même plus à respirer correctement. Le sang de Théo partout sur mes mains, sa tête sur mes genoux, je suis secouée par mes sanglots. C'est le pire scénario qui puisse se dérouler. Ses yeux sont encore ouverts mais le sang coule à flot, je commence à avoir peur.

Moi - Les pompiers vont arriver, ils arrivent, ça va aller.

Ses gémissements de douleurs me déchirent le coeur, sa respiration est bruyante, j'ai l'impression de le perdre, là dans mes bras. J'essaie de le rassurer en caressant ses cheveux mais c'est plus moi que j'essaie de rassurer. Je ne m'imagine même pas une seule seconde sans lui, c'est inconcevable en fait donc il faut qu'il reste éveillé. Malgré mes tremblements et mes larmes, j'arrive à faire pression sur la plaie mais je pense que ça n'est pas suffisant puisque les paupières de Théo s'alourdissent. Il commence à faiblir, je sens son poids sur mes genoux et c'est comme si le ciel me tombait sur les épaules. C'est pire que n'importe quel cauchemar, pire que n'importe quel coup de Samuel. Perdre Théo, je le répète, c'est inconcevable.

Moi, en posant ma tête sur la sienne - Théo, réveille toi! Reste éveillé, s'il te plaît, me laisse pas...

Je passe mes deux bras autour de son visage et le serre contre moi le plus fort possible, laissant plusieurs larmes tomber dans sa chevelure brune. Je commence à craquer complètement, les secourd mettent énormément de temps à arriver et l'état de Théo s'empire. Plus rien autour de nous ne compte, c'est comme si nous étions seuls, lui, moi et mon désespoir. Mes pleurs redoublent de plus belle et les yeux de Théo sont à présent clos. Il ne me reste maintenant qu'à prier pour qu'il reste en vie.

Théo vient de se faire planter par Samuel. Samuel qui a prit la fuite. Il s'est fait planter et c'est de ma faute. Si j'avais su régler mes problèmes sans l'impliquer dedans, il serait en sécurité et pas mourant dans mes bras. Je ne m'en remettrais pas s'il ne s'en sortait pas. La coupure a l'air profonde et j'ai tellement peur qu'il lui arrive quelque chose de plus grave encore que cette blessure. Vraiment. Je ne m'en remettrais pas.

Après des minutes qui m'ont paru des heures, des secondes interminables de stress et d'appréhension, la sirène des pompiers a retentit dans mes oreilles. J'ai tenté de réveiller Théo mais son visage endormi que j'ai moi-même tâché de son sang n'a pas bougé d'un cil. Mes larmes n'ont fait que couler et encore couler en vue de la situation désespérante qui s'offrait à moi. Je me suis sentie propulsée en arrière brusquement par les pompiers qui ont fait leur apparition et ils se sont tous rués sur le corps inconscient de Théo. Mon coeur s'est accéléré et j'ai commencé à paniquer. Je n'entendais absolument rien de ce qu'ils disaient. J'avais juste un bourdonnement assourdissant dans les oreilles me privant de tout autre bruit aux alentours. C'est là que tout se joue, il faut agir vite avant qu'il ne perde trop de sang et qu'il ne soit trop tard. J'ai tellement peur, je ne tiens même plus sur mes deux jambes. J'arrive même pas à décrocher un mot au pompier qui me demande des précisions sur ce qu'il s'est passé. Je reste silencieuse devant ces pompiers portant le corps de Théo sur un brancard pour l'embarquer dans le camion. Je réfléchis même pas, instinctivement, je monte avec eux. Je vois flou tellement mes yeux sont remplis de larmes. Je sens des bras se poser sur mes hanches pour me soulever et m'aider à monter dans le camion.

pompier - Vous allez bien, mademoiselle?

Moi, inquiète - Euh, je... Dites-moi sincèrement. Est-ce qu'il va s'en sortir?

Parfum vanille/chocoWhere stories live. Discover now