Star en detox et polichinelle

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Je traine les restes cette fichue intoxication une bonne semaine avec un trouble post traumatique dès que j'aperçois de la soupe. Cal et Charles jouent les malades imaginaires pendant des jours juste pour que Cassidy les bichonnes, heureusement que Killian n'a rien eu, je ne suis pas sur qu'elle serait aussi compatissante sinon.

Moi je ne peux plus voir le canapé en peinture mais je n'ai nulle part ailleurs où aller car Keith a toujours ses parents chez lui, en échange je passe des heures au travail.

J'avoue avoir même dormi sur mon fauteuil pendant une grosse affaire. Après deux soirs de planque pré-procès je n'avais même pas eu envie de rentrer chez moi. Le lendemain, en voyant la tête dégoutée de Furbisher j'étais quand même repassée chez moi prendre une douche et somnoler sur le canapé malgré le bordel que faisait Killian en jouant « au pompier » et sa mère qui lui criait d'arrêter.

Bon sang, tous les parents sont-ils aussi épuisants à crier aussi fort que leur progéniture ? En tout cas Cassidy n'a aucun sens de la discrétion, le matin plutôt que de garder son fils dans sa chambre, elle estime préférable qu'il vienne me hurler dans les oreilles. Tout ça, au cas ou en criant trop fort dans la chambre il réveillerait Calum et Charles au dessus.
J'ai l'impression d'être une quantité négligeable et ça me rends aigrie.

Je me lève et regarde l'heure, je vais aller voir Keith au café. Ça me détendra.
J'ai hâte de le voir. Il me manque.

Je suis tellement fatiguée que je me la joue star en détox en mettant mes lunettes de soleil, j'ai les yeux très clairs, le soleil me fatigue la vue et aujourd'hui est une journée rayonnante, le soleil a réussi à pénétrer le brouillard habituel et il m'aveugle.

J'entre dans le café, David a l'air tout excité de me voir.

- Cake, j'ai réussi à me débarrasser du livreur !

- Waou, tu lui as fait quoi ?

- T'emballe pas c'est temporaire, je lui ai filé le reste de soupe de Keith en lui disant que c'était un cadeau de la maison. J'ai une remplaçante toute mimi à la place.

C'est le problème avec David, au début il s'emballe pour le nouveau livreur et une semaine après il déchante.

- On déteint sur toi, le coup de la soupe c'est vilain !

- Une idée de Keith.

Je vais m'assoir et en attendant son arrivée, je ferme les yeux un instant.

- Olivia ?

Une main caresse doucement mon visage, c'est une main de femme, je sursaute et ouvre les yeux sur Cécile. Qu'est ce qu'elle fait là ?

- Tu as l'air exténuée ma chérie.

- Oui je suis tout le temps fatiguée en ce moment.

Elle me regarde avec un air conspirateur et s'assied.

- Vous nous cacheriez pas quelque chose avec Cal ?

Keith vient d'arriver et soupire.

- Maman laisse-là tranquille.

- J'ai bien le droit de savoir si je vais être grand-mère ?

Ah c'est à ça qu'elle fait allusion ? Parce que je n'y étais pas du tout.

Je rie nerveusement, ce n'est tellement pas mon genre de discussion habituelle. Keith vient à ma rescousse pendant que j'envoi un texto à Cal « au secours ta mère est là ! Mon rendez-vous romantique tourne à l'interrogatoire. Viens me sauver, au café »

- Tu vois bien que ça n'est pas ça.

- Une femme fatiguée et qui vomi ça peut prêter à confusion.

- Ou alors ça peut être lié je ne sais pas moi ... à une intoxication alimentaire qui nous a tous rendu malade et à une surcharge de travail...

- Qu'est ce que tu en sais ? Tu n'es pas dans leur couple, ils ont peut être quelque chose à nous annoncer, et puis Cal a dit qu'elle ne s'était pas senti bien à l'opéra.

Je les regarde alternativement, ça serait amusant s'ils ne parlaient pas de moi.

- Vous avez raison tous les deux, c'est lié à mon travail et à un gamin.

- QUOI ?

Keith me jette un regard étrange, il ne comprend pas, je jubile de ma blague minable et complète ma pensée.

- Oui au petit Killian, il m'empêche de dormir, je n'en peux plus.

J'adore jouer avec les nerfs de gens, la tête de Keith était encore plus drôle que celle de Cécile. Cette dernière soupire.

- J'aimerais vraiment être grand-mère.

- Oh maman, pour l'amour du ciel, lâche-nous avec ça. Je n'aurais pas d'enfant ! Maura n'aura pas d'enfant et Cal ne veut pas d'enfant ! Voilà, c'est dit.

- Cal ne veut pas d'enfant ?

Tout à coup, un grand bruit sur la vitre nous fait sursauter, un sexagénaire me pointe du doigt et hurle à tout va.

- VOUS ! Espèce de voleuse !

Keith a tellement eu peur, qu'il a porté sa main sur son cœur.

- C'est qui ce taré ?

Mais déjà David fonce pour l'empêcher d'entrer.

- C'est l'ancien libraire. Sauvez-vous par derrière !

Ah ! Ça explique beaucoup de chose.

Mais, tout de même, après plusieurs mois il est encore en colère ? Ça n'était pas bien méchant... Il faut croire que si, parce qu'il s'arcboute sur la porte face à David.

- Vous me le paierez ! Sortez de là, que nous réglions ça entre homme.

- A qui il parle ? À moi ?

Il est aveugle ou quoi, je suis une femme, enfin ça se voit quand même ? Il va voir de quoi je suis capable !

- David ouvre la porte. Vous, restez là !

Je dévisage Keith, le défiant d'intervenir, il lève les mains en l'air, il a cet air mi amusé mi inquiet un peu indéchiffrable.

- Vas-y bébé, vas te faire casser la figure !

Cécile lui jette un regard mécontent et se tourne vers moi, elle n'a pas l'air de croire vraiment que j'en suis capable.

J'avais oublié ce que c'était que d'être aimée (TERMINÉ)Where stories live. Discover now