J'étais si bien dans tes bras

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Je ne sais pas bien jusqu'à quelle heure nous parlons mais quand le réveil sonne je sais juste qu'on n'a que très peu dormi. Il me semble avoir seulement eu le temps de poser la tête sur l'oreiller, que Keith passe son bras par-dessus moi, protecteur... et c'est le trou noir.

Hier, j'ai appris que Luc est devenu pianiste de métier, ça lui arrive de jouer pour mon père mais peu souvent car ils s'embrouillent apparemment beaucoup. Il m'a dit qu'après mon départ les parents s'étaient séparés, que mon père avait tenté pendant deux ans de faire entendre raison à ma mère avant qu'elle ne cède et ne retourne avec lui, ils étaient devenus encore plus soudés que dans ma jeunesse. Je m'en suis voulue d'apprendre que mon départ les avait autant fait souffrir. J'ai été surprise quand il m'a dit que Marie avait eu un bébé, ainsi j'étais tata ? Mais ce qui m'a le plus surprise c'est d'apprendre que Marie était avec un homme beaucoup plus âgé qui, selon Luc, lui parlait mal et la dénigrait même devant sa famille. Ma famille aussi, me corrigé-je mentalement.

Dans mes souvenirs, elle promettait de devenir un petit bout de femme au caractère jovial, mais très trempé !

— A quoi tu penses ?

Mon chéri interrompt mes pensées en me dévisageant, il remet une mèche de mes cheveux en place.

— A tout ce que Luc m'a appris. Quand on est partit se coucher, il m'a dit qu'il fallait qu'il me parle aujourd'hui de Sébastien... C'était mon meilleur ami à l'époque, j'étais amoureuse de lui mais il flashait sur Belle.

— Grrrr, encore un amoureux.

Je lui souffle sur le nez.

— Ne fais pas semblant d'être jaloux.

— Je veux être le seul à pouvoir t'embrasser, te tenir ainsi dans mes bras, te faire...

— Oui, je crois que je vois l'idée.

— Très bien parce que sinon je peux te montrer.

— D'ailleurs, Luc a cru que tu t'appelais Kiss, c'est drôle non ?

Nouveau sourire fossette, je suis amoureuse, c'est plus qu'officiel.

— Tu es beau.

— TU es belle. Je t'aime mon amour.

— Je ...

Mais mon portable vibre, me rappelant à la réalité.

— Olivia ! Qu'est-ce que vous foutez, vous venez chez moi hier me menacer et aujourd'hui vous bousillez ma voiture ?

— Quoi ? J'ai jamais touché votre voiture !

Mon chef me hurle dans les oreilles de rappliquer vite fait le chercher et je me hâte d'obéir.

Je me tourne vers Keith et l'embrasse.

— Tu dois partir ?

— Oh oui, quelqu'un a bousillé la voiture du patron.

— Tu rentres tôt pour ton frère ?

— J'ai prévenu Luc qu'on irait boire un verre et visiter un peu Londres histoire qu'il en découvre autre chose que la gare. Je vais essayer d'avoir ma journée de demain, mais cela risque de s'avérer plus difficile que je ne le pensais de négocier quoique ce soit.

Il me regarde essayer de fermer mon pantalon en râlant et en sautillant.

— Tu as pris un peu de poids ou tu fais partie de ces filles qui achètent toujours une taille en dessous pour avoir l'air plus fine ?

Faussement outrée, je lui jette mon coussin à la figure et je cours vers ma voiture avant de me rendre compte que je l'ai laissé garée près de chez Furbisher justement, je rentre secouer Cal sur le canapé pour qu'il me jette sur son chemin. En attendant qu'il s'habille, je me prends un café dans un mini thermos. Pour une fois j'ai envie d'en boire. La vie est belle aujourd'hui.

Dans la voiture je le houspille sans arrêt.

— Allez avance ! Tu es mou ce matin !

— Tu es d'humeur charmante dis-donc...

— Entre le capitaine qui pète un câble à cause de sa voiture et ton frère qui me dit que j'ai grossi je suis gâtée.

— Bah moi je ne trouve pas que t'aies grossi.

— Ben il a un peu raison, j'arrivais plus à fermer mon pantalon, mais avec vous les écossais on mange beaucoup aussi.

— Oui, ça ou Fenella a raison et t'as un alien dans le ventre.

On est arrivé et je descends à la hâte mais m'attarde un peu près de la voiture le temps de finir de fermer ma veste, mon meilleur ami en profite pour passer la tête par la fenêtre.

— T'as fais un test pour voir ? T'as eu tes ... trucs de filles.

— Je t'emmerde Cal.

— Allez répond !

— J'ai pas de cycle régulier ça te vas ? Et Keith est stérile je te rappelle.

La dame que je croise en m'éloignant ouvre des grands yeux, un peu choquée.

— Je vais être tonton ! T'inquiète même si ce n'est pas Keith le père, je m'en occuperais un samedi par mois.

Là, je lui fais un bras d'honneur et pour le coup je donne une raison à la vieille femme d'être très choquée.

— Laisse Kiki tranquille.

— Vois le bon côté des choses ça expliquerait tes kilos en trop.

Je fais semblant de ne pas avoir entendu.

J'avais oublié ce que c'était que d'être aimée (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant