Chapitre 9

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Lundi, début de soirée. Toujours à l'office, j'avais abandonné mes dossiers.
Allais je lui envoyer un mail ?
Elle m'avait dit ça sous l'effet de l'alcool. D'ailleurs, nos moments de complicité, c'était sous l'effet de l'alcool.
Cela allait être difficile de boire à chaque rendez vous, sans finir alcoolique.
Je saisis mon clavier.

Louise,

Lundi, je viens de valider vos choix de tables basses.
Pour le moment, le manque ne m'est pas insupportable 😉
J'espère que votre séjour se passe bien.

Emma.

J'envoyai le message, regrettant très vite mon smiley ridicule. Elle était maire et ma cliente, et je mettais un smiley, la honte.

Le lendemain matin, j'allumais mon ordinateur. Message de Louise. Je souris et cliqua dessus.

Bonjour,

Parfait pour les tables basses.
C'est que le début de semaine,vous verrez, je deviens très vite indispensable. 😉
(Elle se foutait de moi ouvertement avec le smiley.)

Louise.

Je ne pensais pas qu'elle me répondrait, du fin fond de sa Bretagne.
Le soir, je lui renvoyais un mail.

Bonsoir,

Le smiley était ridicule, je l'avoue ;) :p
Par ailleurs, pouvez vous nous rendre le soleil qui a disparu depuis 3 jours ?
Un 3 Août, 15 degrès, de la pluie.
Merci par avance

Emma.

Sa réponse, le lendemain matin, ne se fit pas attendre.

Bonjour Emma,

Le smiley me rappelle que vous être une petite jeune, dans la trentaine, vieille que je suis. 😉
En effet, je l'ai gardé avec moi, temps radieux.
Comment se passe votre semaine, sans rendez vous sur mon chantier ? Heureuse ?

Louise.

C'est ainsi que se déroula cette semaine. J'envoyais un message le soir, j'avais une réponse le matin.

Mercredi soir, je répondis.

35 ans tout de même, plus si jeune.
Ma semaine est un havre de paix, sans votre chantier. Ne voulez vous pas prolonger la Bretagne ?

Emma.

Ps : Pour éteindre toutes inquiétudes, j'étais il y a 2 heures à peines sur votre chantier, la cuisine avance !

Jeudi, nouvelle réponse :

J'ai presque eu peur, presque.
Je ne vous croyais pas.
Pour votre plus grand bonheur, j'en suis certaine, je rentre ce week end.
Je vais chiner demain, je vais peut être rammener de la déco.
Je vous averti, des changements seront peut être à prévoir.
Éternelle insatisfaite que je suis. (Et chieuse, par la même occasion, pensai je).

Louise.

Encore un peu plus de boulot. Mais j'étais ravie de son retour. Ce jeu entre nous m'amusait, même si je ne savais pas ce qu'elle cherchait, elle, de son côté.

J'envoyais mon dernier message, Vendredi.

Je vous attends Louise, prête à affronter vos demandes les plus extravagantes.

Je souris à l'écriture de cette phrase à double sens. Un peu osé, tout de même.

Elle ne répondit pas à ce message, ni le Vendredi, ni le Samedi.

Madame la Maire Where stories live. Discover now