Chapitre 35

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Je marchai à présent, en direction de mon appartement. Je n'étais pas revenu à la voiture de Louise.
Je voulais être seule, souffler, réfléchir.
J'avais déversé tout ce flot de paroles, sans vraiment réfléchir. J'en avais besoin, les choses étaient dîtes, clairement.
Même si elle n'avait pas su me répondre, au fond, j'étais soulagée.

Il se mit à pleuvoir.

Louise chercha à m'appelé plusieurs fois, puis m'envoya un message.

Emma, viens chez moi, j'ai besoin de te parler.

Sur le chemin de mon appartement en centre ville, toujours sous des trombes d'eaux, je passai juste à coté de la maison de Louise. Je m'arrêtai, quelque minutes. Devais je y aller ?
J'ai besoin de te parler.
Tel était ses mots. Je décidai pour une fois de ne pas fuir. Je tournai sur un chemin, en direction de chez Louise.
J'arrivai par l'arrière de chez elle, en passant sous une barrière.
Je l'aperçu par la grande baie vitrée, dans son salon, le téléphone à la main.
Au même instant, mon téléphone sonna.
Je répondis.

" Oui ? "

" Emma !! Ou es tu ? "

" Derrière toi ! "

Elle se retourna, surprise. Quand elle m'aperçut, elle apparut soulagée.
Elle ouvrit la baie vitrée et me fit rentrer à l'intérieur.

" Emma, tu as vu dans quel état tu es ? " gronda t'elle.

J'étais détrempée, par la pluie battante. Je frissonnais à présent.

" Va prendre un bain, je t'apporte des vêtements secs ! "

Je répliquai :

" Ça va Louise, ce n'est que de l'eau ! "

" Tu es frigorifiée Emma, va y, tu connais le chemin ! "

La seule pensée d'un bain chaud me réchauffa le corps. Je me dirigea vers la salle de bain et fit couler l'eau. Je me glissais dans l'eau bouillante, avec une mousse abondante. J'avais les yeux fermées, essayant de reprendre mes esprits après ce début de soirée mouvementée.
Je sursautai en écoutant Louise arriver dans la salle de bain, une serviette et des vêtements dans les bras, qu'elle posa sur une chaise. Elle s'installa à coté de moi, s'asseyant à coté de la baignoire.

J'avais la gorge nouée, j'arrivais difficilement à supporter son regard, qui semblait pourtant bienveillant.

" Emma, je voulais te dire ... "

Je la coupai.

" Louise, on est pas obligé de parler de ce que je t'ai dit, j'ai déraillé et ... "

" On va en discuter Emma, et tu vas me laisser parler d'accord ? "

Elle reprit son souffle.

" Je ne savais pas quoi te répondre dans cette voiture, après ce que tu m'as dit. C'était fort. Je cherchais mes mots, mais aucun ne sortaient. J'ai du mal à gérer ce genre de chose Emma. Je sais gérer des budgets, des élus, des habitants mécontents, des réunions à rallonges, mais ça, j'ai du mal.. Ce que je ressens, ce que j'éprouve... "

Elle fuyait mon regard, cherchant ses mots.

" Cela fait très longtemps, des années, que je n'ai pas ressenti ça. Depuis que tu es là, j'ai l'impression de perdre le contrôle, et ça me fait peur... "

J'avais à présent le souffle court. Elle glissa sa main dans l'eau bouillante, et saisi la mienne. Elle fixait mon regard à présent.

" J'ai envie de te voir plus qu'une fois tous les trois jours, j'ai envie d'être avec toi, de construire quelque chose. Mais c'est compliqué. Je te demande juste du temps, jusqu'aux élections, dans 5 mois, après je serais libre, déjà, du point de vue médiatique. Tu m'as dit que Mathilde te harcelait pour que tu prennes de longues vacances. Alors viens, on part un mois ! Et si on ne s'entre tue pas entre temps, il sera envisageable de vivre ensemble ! "

Je souris devant ce trait d'humour, dans ces circonstances. Je ne savait que dire devant cette déclaration. Mon coeur battait toujours plus fort. Oui, je l'attendrais.
Je m'approchais d'elle, de ses lèvres. Je l'embrassais , nos langues se retrouvèrent, sensation délicieuse. Dans un même mouvement, je lui saisis sa hanche, pour la faire basculer dans le bain,entièrement habillée.

" Emma ! Regarde dans quel état je suis ! " dit elle en riant.

J'étais juste bien, là, avec elle, contre moi.

" Tu sais tes messages nocturnes m'ont fait beaucoup rire au début. Après, je t'ai imaginé ivre, avec elle ... "

" Chuut ! " Je l'embrassai pour la faire taire.

J'enlevai un à un chaque vêtement de son corps, désirant son corps nue contre le mien, voulant l'embrasser tout entier, ce que je fis, tendrement et passionnément.

J'aurais voulu rester des heures dans cette baignoires, avec elle. Mais je quittai la maison peu après, les jumeaux devant rentrer dans l'heure qui suivait.
En rentrant chez moi, j'avais le corps, l'esprit et encore plus le coeur chamboulés, avec l'odeur délicieuse de Louise sur mes vêtements.
Cette soirée, qui avait si mal débutée, avait dans le même temps ouvert une nouvelle page de notre histoire.

Avant de m'endormir, je lui envoyai un dernier message.

Cette exposition était magique !

Madame la Maire Where stories live. Discover now