Chapitre 12

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" Basta Emma ! Basta ! Arrête avec cette Louise Duglery. "

La voix de Lucie résonnait dans le salon. Nous étions à présent toutes les deux ce dimanche soir.
Elle me sortit de mes pensées.

" Emma, tu te fais marcher sur les pieds, un dimanche, te faire venir. Non impossibile ! "

Quand Lucie s'énervait, elle prenait l'habitude de parler en Italien, son pays d'origine de par son père, ou elle avait vécu plus de 15 ans. J'adorais l'écouter parler dans cette langue.

" Oui, bon, tu sais c'est pour un court laps de temps... je vais tacher de tenir '' dis je avec un sourire, culpabilisant de ne pas pouvoir lui dire toute la vérité.

" Elle va finir par t'épuiser ! " me lança t'elle dans un sourire.

Elle se mit à califourchon sur moi, et m'embrassa passionnément.

Lundi, je n'avais eu aucune nouvelles de Louise, ce qui n'était en aucun cas anormal, puisque notre rendez vous était fixé ce mardi, à 19h30.
Je ne savais pas si je devais prendre les devants, et envoyer un mail. Je me résolu à na rien faire et patienter jusqu'au lendemain.

Mardi, je reçus un appel d'une société posant des mosaïques. C'était la société qui allait posait la mosaïque dans la véranda. Suite à des problèmes de livraison, il fallait prendre une décision aujourd'hui sur la couleur au risque d'attendre 15 jours supplémentaires pour recevoir les mosaïques. Je savais que Louise hésitait entre deux couleurs, mais je ne pouvais choisir à sa place.
Je me décidais à lui envoyer un mail. Alors que je n'avais aucunes nouvelles en début d'après midi, je me décidais à l'appeler.
Inspiration / Expiration, je saisis le combiné. Elle ne décrocha pas.
Je réessayai à nouveau 4 fois dans l'après midi, sans aucunes réponses.
Bon, tout cela était mal engagé.
Viendrait elle au rendez vous ce soir ? Rien n'était moins sur ...

19h30. J'arrive sur les lieux du crime.
Louise est là, de dos, à parler avec les ouvriers présents. Elle est donc venue.
Je ne savais quelle attitude adopter : profil bas ? Oui, je lui avais un peu sauté dessus, mais elle avait répondu à cet appel. Je n'avais pas grand chose à me repprocher. Pas le profil bas.
Provocante ? Non, il fallait que je calme un peu la situation. J'allais prendre mon ton habituel, affable, souriante. Sans oublier de la tester un petit peu, au besoin.

" Bonjour à tous !! " lançai je

Louise se retourna et me lança un Bonjour des plus glacial.
Après une conversation avec les ouvriers, elle me prit subitement le bras, fortement, pour m'amener dans une pièce voisine, à l'abris des regards. Que me voulait-elle ?

" Vous me harcelez maintenant ? '' dit elle d'une voix basse, pour ne pas être écouter. Basse mais très froide.

J'étais stupéfaite, harceler ?
Elle reprit, haletant et me montrant son portable :

" 5 appels en un après midi alors que vous ne m'appelez jamais ! Un sms me demandant de vous rappeler !! Vous jouez à quoi ? "

Incroyable, quel égo ! Elle pensait vraiment que je la harcelais ?
La fixant, je lançai, d'un ton très neutre :

" Alors, non, Louise, je ne vous harcèle pas. J'ai reçu un appel urgent pour les mosaïques, me demandant de prendre une décision aujourd'hui pour la couleur au risque d'avoir de gros délais de livraison. Si vous aviez lu mon mail, ou écouter l'un de mes messages, vous l'auriez su. "

Elle était interloqué, surement un peu honteuse de m'avoir pris de haut comme cela.
Alors que j'avais décidé d'adopter un ton soft, son attitude avait provoquée quelque chose en moi, je devais répliquer .

" Vous pensiez vraiment que je vous harcelais Louise ? "

Elle ne savait que répondre.

" Vous pensiez quoi ? Que j'allais vous faire chanter en vous menaçant de publier la vidéo de Dimanche, ayant cacher une caméra dans le salon ? "

Elle était bouché bée à présent devant mon audace.

" Ou que j'avais tellement envie de vous, que je ne pouvais m'empêcher de vous appeler tout un après midi ? "

J'allais un peu loin, je le savais.
Mais elle m'avait excédé!
Elle leva ses yeux bleus, et répondit, ironiquement:

" Vraiment très drôle Emma, très drôle ! " un rictus au coin des lèvres.

" Soyez rassuré en tout les cas Louise, je ne harcèle pas, pas encore du moins ! Et je saurais rester professionnel ! "

" Parfait alors ! Puisque c'est ce que j'attends de vous ! "

"Bon, Orange ou Rouge ? " enchaînais je.

" Quoi ? "

" Les mosaïques ! Back to work Louise! "

" Ah ... Rouge, rouge. "

Nous retournâmes vers les ouvriers, passant dans le salon. Devant le tapis persan, je lançai à Louise, me retournant :

'' Et il va falloir prendre une décision avec ce tapis persan Louise ! "

Je lui fis mon plus grand sourire.

Madame la Maire Where stories live. Discover now