Chapitre 41

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" C'est une blague ?! "

Ce matin là, je venais d'annoncer la nouvelle à Mathilde, qui était restée scotchée.

" Non, non c'est très sérieux ! "

Mathilde haussa les bras en l'air.

" Mais ça va pas toi ! Sur l'échelle de Richter de la mauvaise idée, tu es au niveau 9 là ! "

" J'ai envie de m'investir avec Philippe pour cette liste, voilà tout..."

" Bien sûre il n'y a aucune arrière pensée derrière, du genre le plaisir de rendre folle de rage Louise ! "

" Même si cette idée ne me déplaît pas, ce n'est pas la raison principale ! "

Mathilde enchaîna:

" Comment tu veux passer à autre chose dans ces conditions ? Tu vas devoir la voir durant la campagne ! Et tu es en place éligible ! Tu devras la voir aux conseils municipaux et compagnie .. "

" Justement, ça prouve que j'avance ! "

" Emma, c'est une très mauvaise idée, je te le dis ... Tu vas lui annoncer quand ? "

" Oh, elle l'apprendra dans une semaine, après la réunion de constitution de liste... "

Je souris.

La réunion se déroula dans une atmosphère de début de campagne: vivante, enthousiaste, pleines de promesses.
Il s'agissait de faire rencontrer l'ensemble de la liste, de peaufiner le programme de Philippe et de décider d'un premier plan d'actions pour les semaines à venir : Où on allait tracter, sur quels axes principaux devrions nous insister sur le programme, l'organisation de réunion publique, de meetings etc ...
Je connaissais une bonne partie de l'équipe, ayant participé aux dernières élections à leurs côtés. J'aurais cette fois ci plus de responsabilité, ayant été placé dans la liste des possibles éligibles. Je savais que cela me donnerait beaucoup de boulot supplémentaire en plus de mon travail, et encore plus après si j'étais élue conseillère.
J'étais assez fière ce soir là, et ravie de faire partie de l'aventure.
Je ne cessais dans un même temps de penser à la journée de demain. En effet, le journal régional allait publier les noms de notre liste, et Louise apprendrait très vite que j'en faisais partie. Je m'amusai de m'imaginer sa tête, sa réaction à la lecture de mon nom.

Le lendemain matin, j'arrivai à l'Etude, le journal à la main, qui avait pour une : Philippe Arous, à la conquête de la Mairie.
Comme je l'avais prédis, mon nom était cité dans les pages intérieurs.
C'est autour de 10 heures que je reçue un message de Louise, sur mon portable. Je soufflai un coup, et appuya sur celui ci.

Tu es une petite garce Emma.

Le retour de la Louise d'avant. Provocante. Elle devait être folle de rage.

J'essaye de me mettre à ton niveau.

Sa réponse fusa:

Comment tu peux nous faire ça ?

C'était la meilleure, me dire ça à moi !

Nous ? j'espère que tu rigole ! Il n'y a jamais eu de nous !

Ce n'est pas un jeu Emma ! C'est la seule façon que tu trouves pour te venger ?

J'étais certaine qu'elle allait écrire cela.

Je te remercie, je le sais ! Figure toi que j'ai fais les dernières élections, tu n'es pas le centre de mon monde.

Elle répondit ce message, qui me saisit . C'est l'animal politique qu'elle était qui avait écrit ce message.

Tu connais la dureté d'une campagne Emma, il n'y aura pas de sentiments ...

Non, elle avait raison, il n'y aurait pas de sentiments ...

Madame la Maire Where stories live. Discover now