chapitre 1📝

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BAD

Après quelques minutes de route, j'arrive enfin chez la seule personne capable de me faire oublier cette journée merdique: mon petit ami, Kertis. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il est le grand amour de ma vie, mais je me sens bien avec lui. De plus, ce jeune blond au regard glacier transperçant m'a aidé à sortir d'une grosse période de dépression quelques années plus tôt.

Notre relation est... atypique. Entre nos écarts à tous les deux et ma nymphomanie, rien de bien ordinaire. Pourtant cela n'a d'aucune façon impacté le regard de cet apollon. Celui d'un homme amoureux, qui me captive et me fait me sentir unique. Cela n'a en rien changé l'alchimie entre nous et sentiments que j'éprouve pour lui, cet attachement qui fait de lui ma bouée de sauvetage.

J'ouvre la porte de son appartement avec le double de ses clefs et referme derrière moi.

- Kertis?

Aucune réponse.

- Coucou tu es là ?

Toujours pas de réponse.

J'avance plus loin dans l'appartement et suis tout à coup attirée pas de bruits qui résonnent de plus en plus fort dans le couloir. Je marche en direction de ce qui s'avère plutôt être des gémissements et des grognements. Je préfère ne pas imaginer ce qui se passe dans sa chambre, dans notre chambre.

Conscients de l'erreur que nous commettions, nous avions pris la décision d'être fidèle l'un à l'autre. De former un couple normal.

Alors je dois me faire des idées. Soit il visionne un film pornographique en m'attendant, soit il baise une des ses putes dans notre lit, ce que je cautionnerais un peu moins.

Je préférerais que ma conscience se trompe, mais les gémissements de plus en plus forts me font comprendre que je devrais opter pour la deuxième option. Les jambes tremblantes, je prends mon courage à deux mains et me place devant la porte qui mène à la chambre. Je regarde à travers le petit espace et ce que je vois me liquéfie sur place.

Non je ne peux pas le croire. Il ne peut pas me faire ça. Pas avec elle !

Mon petit ami est en plein ébat sexuels avec son ex, Claudia. J'ouvre un peu plus la porte, qui est maintenant grandement ouverte, mais ils ne remarquent pas ma présence.

Bad, self control!

- Qu'est ce que t'es bonne bébé ! gronde Kertis en donnant des coups de reins de plus en plus rapides.

Il l'appelle "bébé", le petit nom qu'il m'a toujours attribué et qui me donnait l'impression d'être unique à ses yeux. Comment puis-je supporter cette situation ? Et c'est quoi cette sensation désagréable dans ma poitrine ?

- Oh oui! Kert... Ah ! Seigneur ! hurle-t-elle à son tour.

Je fulmine. Laisser passer ça est impossible. Une idée machiavélique me traverse l'esprit et d'un coup je sors mon téléphone en me faisant discrète.

Quelques instants après, je retourne au salon et me dirige vers le mini bar où je fais les cents pas, tiraillée entre la colère et la déception. Je ne supporte pas cette fausse blonde décolorée, capricieuse et fille à papa depuis notre rencontre - qui remonte à sa rupture avec Kertis -. Barbie et lui venaient de rompre lorsque nous nous sommes rencontrés. Elle n'a jamais supportée qu'il soit passé à autre chose au lieu de se remettre avec elle pour une énième fois.

A l'époque, j'étais très dépressive et fragile. Un seul mot de travers réussissait à me faire fondre en larmes et à me faire perdre le peu de confiance que j'avais en moi. Et ce n'est que peu dire que cette connasse s'est acharnée sur moi. Moi qui étais traumatisée, trop souvent déçue par la vie, en quête de ma propre mort pour me défendre. Humiliations après humiliations, sales coups sur sales coups, Claudia ne reculait devant rien pour mettre un terme à notre relation avec Kertis. Elle usait de bien des privilèges que lui offrait Aaron GRAHAM, son père, fondateur d'un des plus grands labels de musiques du pays. Comme quoi, le pouvoir et l'argent offrent bien des choses.

Si seulement elle pouvait savoir.

Malgré tout, mon petit ami est resté à mes côtés et m'a aidé à surmonter la pente. Et depuis, je suis devenue celle que je suis aujourd'hui, ce qui n'a pas été une bonne nouvelle pour Claudia, car je n'étais plus l'adolescente fragile qui se laissait martyriser : la donne avait changé.

Alors pourquoi diable après presque quatre ans de relation, avait-il fait cela ? Avec elle !

Je me sers un verre et en remplis deux autres de whisky que je porte sans grande difficulté dans la chambre en gardant mon air serein. Je me racle la gorge avec force et ils se retournent tous les deux, conscients d'avoir été pris sur le fait.

- Bad ? Demanda mon copain d'une petite voix, honteux.

Enfin, mon ex-copain maintenant.

- Ne vous gênez surtout pas pour moi ! Faites comme si je n'étais pas là ! m'exclamai-je sans lancer un seul regard à la pouffiasse qui tentait de recouvrir sa poitrine passée sur le billard avec le drap

- Bébé, laisse-moi t'expliquer... C'est pas ce que tu crois. Enfin si mais... bégaya-t-il en passant nerveusement sa main dans ses cheveux blonds.

Y'a pas à dire, ça le rend toujours aussi craquant.

Je me dirige vers les deux amants sous leurs regards perplexes et leur tends les deux verres de whisky. Ils hésitent en se jetant un regard mais comprennent rapidement qu'ils n'ont pas vraiment le choix. C'est avec méfiance qu'ils prennent leurs verres d'une main tremblante, surtout Claudia. Sûrement car j'ai une drôle de réputation dans cette ville et au-delà.

Tu aurais dû la buter lorsque l'occasion s'était présentée.

- Ne t'inquiètes pas, BEBE, dis-je en insistant sur ce surnom ridicule. Je voudrais juste que nous trinquions à mon nouveau film, souris-je faussement en secouant mon téléphone. Vous allez adorer ! Tchin ! ris-je en haussant les épaules, contente.

Je bois mon verre cul sec. Ils n'ont pas le temps de répondre que leurs téléphones émettent un bip, signe d'une notification. Ils les prirent et vu leurs expressions faciale et le son qui sort de leurs bouches, mon petit cadeau leur plaît. Sans plus attendre j'ose un clin d'œil et sors de la chambre.

- Putain Bad ! Mais qu'est ce que...

Je n'entends pas la suite, car je prends rapidement la porte et sors de l'immeuble. Après une scène pareille, je devrais sûrement me morfondre et m'apitoyer sur mon sort comme le ferait une autre fille qui viendrait de surprendre son copain au lit avec une autre. Mais cet enfoiré ne mérite que mon mépris. J'ai pensé à appeler Darcy pour l'en informer avant de me souvenir de deux choses: petit un, elle n'a jamais apprécié Kertis et petit deux, je l'ai envoyé paître comme une mal propre ce matin.

Je l'ai toujours dit : fuck les mecs en cartons.

Ce 1er chapitre vous a plu mes amours? Comment trouvez notre héroïne ? Plutôt diabolique n'est ce pas?

Comme d'habitude : commentaires et votes merci

Xoxo

B.A.D! (Tome 1, Terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant