Silence 15

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Note : Je suis sincèrement désolée pour ce retard. Il s'est passé beaucoup de choses ces derniers jours, ce qui a fait que je n'ai pas pu me consacrer pleinement à l'écriture des chapitres. Pour me faire pardonner, vous avez cette semaine deux chapitres à lire ! Voici le premier, le second arrive dans quelques minutes. Enjoy !

Pour vivre heureux, vivons cachés. C'est ce qui lui avait souvent répété Gina. Alice aurait aimé la croire. Avant, elle se serait accrochée aux paroles de la vieille goule, à ses enseignements, ses conseils. Tout ce qui lui avait été transmis avait été comme une bouée jusqu'à présent, un petit ilot de sûreté parmi un océan de doutes, de suspicions, d'incertitudes. Du moins, c'est ce que la jeune femme avait toujours cru. Mais depuis, elle avait découvert que toutes ses fondations n'étaient basées que sur le mensonge et un intérêt personnel.

Comment se laisser guider par des mots empoisonnés ?

Alice était face à l'ancien quartier général de Gina et son groupe. Malgré les semaines qui étaient passées, l'odeur de brûlé demeurait, comme si une bulle s'était formée autour du bâtiment pour emprisonner ce parfum funeste. Retourner ici dans d'autres circonstances aurait été un déchirement pour Alice. A présent, elle ne ressentait plus que de l'amertume et de la colère. Etrangement, ce n'était pas une colère froide, emplie de haine comme elle avait pu le ressentir pendant ses missions, quand elle avait découvert des enfants violés, torturés ou tués : ce genre de fureur brûlait son être, faisait bouillir son sang et lui donnait envie de venger les pauvres âmes. Mais la colère qu'elle ressentait présentement l'attristait. La jeune femme se sentait salie, souillée. Elle pensait avoir œuvré pour le bien alors qu'en réalité, elle avait soutenu sans le savoir une terrible mise en scène. Eto avait raison : elle n'avait été qu'un pion. Toutefois, la goule se méprenait sur une chose : ses révélations l'avaient changée. Elle ne serait plus un pion.

La jeune femme tourna les talons. Ce n'était qu'un simple mouvement, mais pour elle, c'était un geste symbolique : elle tournait la page. Elle abandonnait l'héritage de Gina, de sa mère, si elle pouvait la considérer comme telle.

Devant le bâtiment noirci par les flammes, une dague noire était plantée dans le sol gelé.

*****

Quelques jours plus tard

-On a retrouvé ceci dans le sixième arrondissement.

Nishiki déposa un objet enveloppé dans un vieux linge. Le tissu, qui avait dû être blanc autrefois, était d'une saleté repoussante. Lorsque Kaneki le prit entre ses doigts, la pâleur de sa peau trancha avec la couleur crasseuse du vêtement. Il dévoila l'objet qu'il protégeait et poussa un soupir. C'était une dague noire aux reflets sinistres, une arme qui lui était bien trop familière.

-Il n'y avait personne aux alentours ? demanda Touka en reconnaissant la lame d'Alice.
-Non. L'endroit était complètement désert, à croire que les goules le fuient. Ce qui ne serait pas surprenant, d'ailleurs...
-Que veux-tu dire ? s'étonna Kaneki.
-Eh bien, notre groupe s'est fait un petit nom avec le temps, expliqua Nishiki avec un haussement d'épaules. Les autres nous craignent. Les personnes qui se trouvaient dans le 6e arrondissement étaient très certainement sous la protection de Gina, ou sous ses ordres. L'un dans l'autre, cela revient à être associé avec elle.
-Et puisque nous avons démantelé une partie de sa clique, les autres ont préféré fuir plutôt que de subir de potentielles représailles, conclut Touka.

Nishiki hocha la tête. Kaneki reposa le Quinque sur la vieille table et se perdit dans ses pensées. Il savait qu'Alice était dans le 13e arrondissement, alors pourquoi sa dague avait-elle été retrouvée dans le 6e ? Cela n'avait pas de sens. Pourquoi voudrait-on leur faire croire que la jeune femme se trouvait là-bas ? A moins que...

White SilenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant