Dans les bras du cheikh

Chapitre 1

𝗔𝗧𝗧𝗘𝗡𝗧𝗜𝗢𝗡 !

𝗢𝗘𝗨𝗩𝗥𝗘𝗦 𝗦𝗢𝗨𝗦 𝗣𝗥𝗢𝗧𝗥𝗘𝗖𝗧𝗜𝗢𝗡𝗦 𝗗𝗘𝗦 𝗗𝗥𝗢𝗜𝗧𝗦 𝗗'𝗔𝗨𝗧𝗘𝗨𝗥.
𝘾𝙤𝙥𝙮𝙧𝙞𝙜𝙝𝙩 ©A.S SYLA, Janvier 2018 - Auteur Wattpad Lamiss141

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- Une, deux et trois ! S'exclama Betty en posant les dernières factures sur la table.

Savana n'émit aucun commentaires sur les soupirs de lassitudes que son amie poussait depuis une heure. Elle dissimula sa honte derrière un sourire de remerciement.

- Merci pour ton aide Betty.

- Je te le répète Savana, as-tu oublié que tu as un frère ?

Cette question en soulevait une autre et Savana refusait d'y répondre tout de suite. Alors elle se mordilla la lèvre tout en refermant l'enveloppe d'une main tremblante.

- Je ne veux pas l'ennuyer pour si peu.

- Pour si peu ? Répéta Betty en désignant les bassines posées dans l'escalier.

Une importante quantité de gouttes cliquetait dans les bassines depuis deux heures, les remplissant à une allure qui la dépassait.

- C'est juste une petite fuite, se justifia-t-elle en baissant les yeux sur les enveloppes.

- Et combien de temps as-tu devant toi avant que cette....fuite de toit se transforme en un déluge ? Questionna Betty d'une voix inquiète.

- Je ne sais pas et je ne veux pas le savoir, murmura-t-elle en se mordillant la lèvre : Mon frère en a assez fait pour moi, j'ai besoin de me débrouiller seule pour ne pas avoir cette impression...

Savana s'interrompit, main sur le front.

- De dépendre des autres ? Eluda Betty en posant une main dans son dos.

- Oui, murmura-t-elle d'une voix tremblante.

Le silence qui s'ensuivit était tout simplement parfait pour tenter de couper court à la conversation. Savana avait conscience de ses problèmes financiers. Seulement, alerter son frère se résumé à devenir dépendante de lui. Encore.

Depuis son accident qui lui avait coûté des années d'immobilité, Zakhar avait passé des jours et des nuits à prendre soins d'elle. Aujourd'hui, il s'approchait du bonheur parfait dans les bras de sa petite-amie. Il était enfin heureux. Savana refusait d'y mettre un terme seulement pour quelques soucis qu'elle était certaine de pouvoir résoudre seule. À commencer par vendre le cottage.

- Je vais tenter de vendre le cottage, annonça-t-elle décrochant un timbre de son carnet.

- Oh...tu es certaine ? Ton frère...

- Zakhar n'est presque jamais venu ici, je ne suis pas forcée de lui dire tout de suite, coupa-t-elle en se tournant vers son amie : Quand j'aurai trouvé un acheteur je lui dirais.

Septique, Betty fronça des sourcils.

- Et ensuite ?

- Ensuite je trouverai un appartement, je n'ai pas besoin d'une maison, je suis seule, rappela-t-elle en sentant sa gorge se serrer.

Oui elle était seule. Terriblement seule et terrifiée à la moindre ombre projetée sur les murs.

- Tu n'as pas besoin de te prouver quoi que ce soit Savana, protesta Betty en se levant.

Feignant de faire la sourde oreille, Savana se dirigea vers la cuisine en posant les factures sur la console. La tempête de neige faisait encore rage, et la nuit commençait à envelopper le paysage de sombres lueurs.

- Tu devrais rentrer Betty, il se fait tard.

- Je suis inquiète Savana, murmura-t-elle en ignorant délibérément ce qu'elle venait de dire : Qu'est-ce qui t'a pris de venir te terrer dans ce trou ? Si jeune !

Savana éclata de rire.

- Toi aussi tu es jeune, rétorqua-t-elle.

- J'ai trente-deux ans, pas vingt-trois, précisa Betty en croisant les bras.

Savana soupira bruyamment.

- Ça va aller, dit-elle pour la rassurer : Va rejoindre ton petit-ami Betty.

Betty pouffa, rouge de confusion.

- Je n'ai pas de petite-ami enfin !

Savana pencha sa tête sur le côté avec un sourire en coin.

- Vraiment ? Alors qui est l'homme qui vient tout les deux jours en garant sa voiture dans...

- C'est bon ça va ! Coupa Betty en se grattant nerveusement la tête : Je suis démasquée.

Savana esquissa un léger sourire en désignant la sortie du menton. Hésitante, Betty quitta le cottage avec une triste mine. Savana ignora cette tristesse qui lui était destiné et attendit que la porte se referme pour enfin respirer. Elle ne s'habituerait jamais à cette inquiétude qu'elle percevait dans chaque regard qu'elle croisait. Combien de fois encore devrait-elle affronter cette pitié au fond de de leurs yeux pourtant bienveillant. Non. Elle n'avait pas le droit de s'en plaindre, songea-t-elle en s'entourant de ses bras. Car à l'instant même où Betty avait passé le pas de la porte, Savana se sentait en proie à une peur irrationnelle. Les yeux fermés pour échapper aux flashs de son passé, elle se laissa tomber sur l'une des chaises de la cuisine puis crispa ses doigts sur la chaire menue de sa jambe cicatrisée.

Elle s'intima de se calmer, cherchant désespérément à échapper à cette angoisse qui ne la quittait jamais...

- Formidable ! Grogna Arik en coupant le monteur de sa Ferrari.

Voilà deux heures qu'il conduisait sur des routes étroites et sinueuses sans aucune visibilité. Habitué aux tempêtes de sable, capable de conduire sous des houles de vent, Arik devait le reconnaître : Cette tempête de neige avait été plus forte que lui. De plus, sa Ferrari n'était pas l'engin idéal pour traverser ces routes impraticables. Il aurait pu envoyer n'importe quel homme de mains qu'il avait à sa disposition mais Arik voulait s'occuper de cette affaire personnellement. Forte heureusement il était parvenu à atteindre ce minuscule village avant d'être enseveli sous la neige. La bouche crispée en une grimace de rage il quitta son véhicule en bravant cette tempête de neige. La première lueur qu'il vit le guida vers un petit cottage non loin de sa Ferrari. Il espérait trouver un charmant petit couple en se dirigeant vers la porte. Un couple assez bienveillant et charitable pour ignorer cette cicatrice qui barrait son visage jusqu'à la commissure de ses lèvres.

Poing fermé, il tambourina à la porte assez fort pour se faire entendre.

Confortablement installée dans le canapé, Savana ferma lentement son livre lorsqu'on cogna à la porte. Elle avait beau regarder autour d'elle, Savana ne trouva rien appartenant à Betty. Un deuxième coup résonna dans le salon. Interpellée et terrifiée, elle se leva en grimaçant. Boitant jusqu'à la porte elle y posa ses mains à plat.

- Qui est-ce ?

Comme elle n'entendait rien à cause du vent, Savana inspira profondément et ouvrit la porte. L'homme qui lui apparut lui coupa le souffle et la fit trembler de tout son corps. Elle contempla son visage en retenant un cri au fond de sa gorge tant ses yeux noirs cristallisés d'argent étaient terrifiant. Une longue cicatrice barrait son œil, sa joue, descendant jusqu'à sa mâchoire carré. Sa bouche dure était elle aussi entaillée d'une cicatrice. Des ombres jouaient sur ses pommettes, ses cheveux recouvert de neige semblait aussi noir que les iris de ses yeux. La gorge nouée, elle referma la porte en regrettant de l'avoir ouverte.

- Je m'autorise à entrer mademoiselle, déclara l'inconnu d'une voix si rocailleuse qu'elle cilla....assez longtemps pour qu'il s'invite dans sa maison sans y être autorisé.