Chapitre 5

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Abdourahmane Sylla..

Qu'est ce que ma mère me veut encore pour me dire de venir la voir à l'heure du déjeuner... Cette famille m'énerve.

Si c'est pour me parler encore de mes frères, je m'en fous d'eux, ils n'ont qu'à se débrouiller tout seul comme moi je l'ai fait.

Pourquoi toujours vouloir dépendre des autres ?

Est ce qu'ils savent par où je suis passé pour en arriver là où je suis actuellement ?

J'ai beaucoup souffert dans ma vie à cause de la méchanceté des gens, mon père est divorcé avec ma mère quand j'avais 10ans. Il ne s'est jamais soucié de moi.

À l'école j'étais une sorte de pantin, tout le monde se moquait de comment je m'habillais. J'avais développé une timidité très avancée à cause de tout ce que je subissais, je n'avais pas d'amis, pas de fréquentation, ma mère était vendeuse de poissons et quittait très tôt le matin pour rentrer très tard le soir.

On habitait dans une sorte de baraque, il n'y avait pas d'électricité, la nuit j'utilisais des bougies pour pouvoir apprendre mes cours.

Tout le stress que j'accumulais à la maison conjugué à celui que je recevais à l'école faisaient de moi un garçon aigri et dépourvu de sentiments.

J'avais perdu toute mon estime de soi, et la confiance que je devais avoir pour ma personne, j'en voulais à tout le monde.

Je me repliais sur moi et refusais de me mêler aux autres, car je ne voulais pas être rabaissé, je détestais qu'on me regarde avec pitié..

Le seul bon côté de l'histoire c'est que j'étais un élève très brillant, les études étaient mon échappatoire...

Personne ne m'aimait, j'étais le garçon véreux qui attirait la poisse, je recevais des insultes de la part des adultes, et des moqueries de la part des garçons de mon âge.

Maman n'avait d'yeux que pour son commerce, elle ne s'était jamais souciée de son fils qu'elle laisse tous les jours à la maison.

À l'âge de la puberté où les garçons de mon âge se faisaient le plaisir de draguer les filles, moi je m'éloignais d'elles, j'avais peur qu'elles me rejettent où qu'elles me rappellent mes conditions d'existence.

Je les fuyais comme de la peste. Quand j'ai eu mon bac, j'étais tellement heureux que j'ai couru du lycée Blaise Diagne à Castor, j'ai trouvé ma mère entrain de se préparer pour aller à une de ses cérémonies.

Je m'étais jeté sur elle en lui disant:

- maman j'ai réussi au bac avec une mention bien.

- ha c'est bien mon fils continues comme ça, je suis déjà en retard, gardes moi les enfants, je ne veux pas qu'ils sortent de la maison.

- oui maman.

À cette époque, ma mère s'était déjà remariée et avait d'autres enfants, une fille et des jumeaux, avec un autre homme qu'elle m'impose comme père...

Je préférais l'appeler par son nom, elle m'avait toujours interdit de le faire, puisque j'étais têtu et rebelle, j'ai continué de le faire sans tenir compte des réprimandes de cette dernière.

Je suis allé à l'Université en traînant le même problème, là-bas aussi c'était pareille, une autre manière de vivre, mais au moins personne ne me connaissait dans ce milieu rempli de monde.

Vous voyez pourquoi je ne peux pas aimer les gens autour de moi, personne n'a m'a jamais accordé de l'importance de surcroît ma propre mère et même cet imposteur qui se fait passer pour mon père.

Dans les profondeurs du mariage( Terminée) Where stories live. Discover now