Chapitre XV

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- Alors c'est ça ta vie.

Le jeune brun releva le visage mais personne ne se dressait devant lui. Il risqua un regard sur le côté et, appuyé sur les barreaux de sa chambre, un adolescent aux étranges cheveux bleus l'observait avec un certain air amusé. Sans un mot de plus, il se redressa et se dirigea vers la sortie.

- Tu as l'air bien fade pour ce que tu es.

Il se figea et fit volte face. Il fronçait les sourcils mais ses pupilles étaient dénués de toutes émotions. Elles étaient vides et trouble, ce que le prisonnier ne tarda pas à soulever.

- Ne me regardes pas comme ça, sourit-il taquin, Je me disais juste que vu ta place d'"héritier" tu serais plus intéressé de me voir souffrir.

- Tu ne me connais pas... grogna t-il d'une voix à peine audible

- C'est la première fois que je t'entends parler, je suis ému. Se moqua t-il avec pourtant sans aucune once de méchanceté

- ...

Es ce qu'il se fichait de lui ?!

- Excuses moi de paraître aussi intrusif mais tu ne ressemble pas aux garçons de ton âge.

Le brun plissa des yeux, méfiant.

- Que sais-tu des garçons de mon âge ? demanda t-il en gardant une certaine distance

- En deux mois, on voit et on entend beaucoup de choses. Répondit-il avec un sourire en coin

Le Fullbuster lâcha un soupir, presque exaspéré.

- Tu ferais mieux de prier, comme tous les autres avant toi, pour que tes souffrances s'arrêtent.

- Ont-ils eu ce qu'ils voulaient ?

- Non mais ils avaient l'air moins pitoyable que toi.

- Ne te fais pas plus méchant que tu ne l'es.

- Je suis réaliste.

- Et moi je suis Jellal, Jellal Fernandez.

Grey le dévisagea, marquant un temps de pause.

- Tu es différent des autres.

- Personne n'est pareil.

Il se réveilla presque en sursaut. Mais bien vite, il se rendit compte qu'il avait rêvé.

C'était un rêve oui... Mais un souvenir avant tout.

Il se redressa du lit, songeur.

"Tu as tellement côtoyé la mort... Que tu ne sais plus comment vivre."

Tels étaient les tous derniers mots qu'il lui avait confié.

Il ne se souvenait plus exactement du nombre de fois où il l'avait accosté mais le sourire qu'il affichait à chaque fois qu'il le faisait restait gravé dans sa mémoire. Grey n'a jamais vraiment compris pourquoi il voulait à tout prix devenir son ami, il avait toujours mis ça sur le compte de la solitude mais comparé à ses prédécesseurs son attitude paraissait invraisemblable.

Son père voulait tout lui apprendre sur le fonctionnement du projet, dans l'espoir qu'un jour il puisse le remplacer mais il n'avait jamais voulu. Restez près des cellules des expériences était le seul moyen d'y échapper et parler à Jellal le rapprochait chaque jour un peu plus de cette humanité qu'il avait oublié.

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