37 - Confidences sur l'oreiller

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En média : Pillowtalk - Zayn

* * *

— Il signifie quoi ce tatouage ?

Je dessine du bout des doigts les chiffres romains tatoués sur son torse. Je l'avais déjà vaguement aperçu lors de cette soirée poker, et je me souviens qu'il m'avait intrigué. C'est dingue. Même à l'époque où je le détestais, il m'attirait, lui tout entier. Je ne peux le nier, c'était totalement évident. Il m'a fallu des semaines pour m'en rendre compte, et des milliers de tortures psychologiques pour l'accepter. Mais c'est fini maintenant, je ne me bats plus. Pas après cette nuit.

Son regard suit le miens, tandis que sa main semble vouloir caresser chaque parcelle de mon bras nus.

— Oh... C'est la date de la mort de mon père, fait-il simplement en haussant des épaules.

Comme pour amorcer sa confession.

Evidemment, j'aurais dû y penser plus tôt. J'ai moi même pensé à faire ce genre de truc il y a quelques années, mais je n'ai jamais eu le cran de dépasser ma peur des aiguilles.

Ne gâche pas tout Alex, évite que ce premier réveil ensemble se transforme en discussion morbide...

— Et tu en as d'autres ? tente-je maladroitement, en espérant alléger l'atmosphère.

Après tout, il n'est pas impossible qu'un détail m'ait échappé dans l'euphorie de cette nuit.

Ian me sourit.

— Ouais, sur la cheville.

Il lève doucement son pieds afin de laisser transparaître son minuscule tatouage, et explose de rire face à mon air dégoutté.

— Tu t'es vraiment fait tatouer une canette de bière ? Sérieusement ?

— J'ai perdu un pari contre Adam.

Il rit comme si il s'agissait d'une chose banale, sans importance... Bah oui, ce n'est pas comme si un tatouage restait gravé sur ta peau pour le restant de ta vie...

Mes yeux fixent une nouvelle fois la tache d'encre, aussi grande qu'une pièce de monnaie. Bon je n'ai pas vraiment à me plaindre, ce n'est pas comme si j'y avais déjà prêté attention jusqu'à maintenant... Néanmoins, il serait quand même plus sage, à l'avenir, que je surveille ses discussions lorsqu'il a de l'alcool dans le sang, juste au cas où.

L'image d'une immense licorne tatouée sur son torse me vient à l'esprit, quand Ian claque ses doigts devant mes yeux.

— Je t'interdis de me juger Rhodes, ajoute-il hilare, face à mon air accusateur, Moi au moins j'ai eu le cran de m'en faire un, pas comme certaine... Et dire que ça se la joue rebelle.

Mes sourcils se froncent, tandis qu'il me provoque en souriant de plus bel. Ce con me connait trop bien, il sait parfaitement comment me mettre en rogne. Et ça marche, totalement.

— Qu'est-ce qui te fait croire que je n'en ai pas un ?

Alex la mauvaise foi le retour...

— Voyons, il me semblait pourtant avoir analysé l'intégralité de ce corps la nuit dernière...

Honnêtement, je n'ai pas compris à quel moment cette discussion a déconné. Mais quand Ian pose, pour la énième fois en ces dernières vingt-quatre heures, ses lèvres contre les miennes, il m'est impossible de résister. Toute trace d'humour, ou même d'irritation semble disparaître de mon humeur. Il n'y a plus que nous deux, nous deux et cette foutue passion que ne cesse de vouloir s'exprimer depuis cette nuit.

PRISONERS | TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant