PRISONERS | Terminé

45 (2) - Outsiders

En média : Dangerous woman - Ariana Grande

NA : Ceci est la deuxième partie du chapitre 45.

NA 2: Note importante à lire à la fin ! (genre vraiment)

***

— Pose ton arme.

Cette voix grave... La même qui, il y a quelques jours encore, me suppliait des explications. Celle que je pourrais reconnaître malgré moi parmi des milliers tant elle m'a envoûtée ces dernières semaines. C'est bien la sienne. Vraiment ?

Non je ne peux pas y croire. C'est forcément la fatigue qui me fait halluciner. La fatigue combinée à la douleur. Je suis émotionnellement instable depuis des heures. Et puis il me déteste, non ? C'est tout simplement impossible que ce soit lui.

Et pourtant, j'ai beau ouvrir et fermer mes yeux succinctement depuis cinq bonnes secondes, rien ne change. La silhouette de Ian est bien face à moi, son arme braqué contre Austin.

Quelqu'un peut me dire c'est quoi ce bordel ?!

Mon cerveau est en vrac. Je n'y comprends rien, rien de rien. Qu'est-ce qu'il fout là ?! Comment a-t-il su que j'étais ici ? Comment...

Son regard croisant brièvement le mien suffit à me calmer, d'une facilité révoltante. Et malgré l'état critique de la situation, je me sens revivre, enfin. Vivante.

Il est là pour moi, il est venu me sauver.

Ça veut dire que... Malgré mes mensonges, mon passé, tout ce qui a pu se passer entre nous, Ian tient suffisamment à moi pour risquer sa vie à son tour.

Putain.

Cette sensation m'envahissant de l'intérieur me dépasse, c'est un mélange de satisfaction, de joie ? Je ne saurais comment la décrire, je ne l'avais encore jamais ressentie auparavant. En revanche, ce qu'elle signifie m'explose en plein visage comme si il s'agissait d'une évidence : c'est lui. Lui. Je le sais maintenant, j'en suis sûr.

Le rire diabolique de son demi-frère tout droit sorti des enfers suffit à me remettre les idées en place.

Nom de Dieu la situation est critique Alex, tu feras dans le sentimentale plus tard !

Car la vérité est là : c'est la merde. Sa présence me procure du bonheur autant qu'elle m'effraie. Nous risquons tous les deux notre peau maintenant, et il est hors de question qu'il lui arrive quoi que ce soit, par ma faute.

On va s'en sortir.

— Te voilà frangin ! Tu ne pouvais pas tomber mieux.

Austin s'amuse à jouer le type nonchalant et amusé de la situation. Mais je vois clair dans son jeu. Ce n'est qu'une façade. En réalité il flippe, car son plan est loin de se dérouler comme prévu.

— Ne fais pas le con Austin, pose ton arme, répète Ian d'une froideur effrayante, ses yeux ne quittant pas le pistolet surplombant l'ensemble de mon corps.

— Toi pose la tienne.

Suivant cette situation comme si il s'agissait d'un putain de match de tennis, je les regarde l'un après l'autre, totalement impuissante.

Ça me rend malade de ne pas pouvoir agir, de ne pas pouvoir apporter mon aide à Ian. Je suis condamnée à rester là, entre les deux, à attendre que ça se passe, à attendre que l'un d'eux se décide à tirer. Ou non. Et c'est horrible. Cette situation est horrible.