39 - Ensemble

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En média : Runnin' - Beyonce feat Naughty Boy

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FLASHBACK - 2 ANS AUPARAVANT - BROOKLYN 

La pièce autour de moi semble tourner dans tous les sens, comme si j'étais dans une putain d'attraction. C'est trop, je me sens pas bien, vraiment pas bien. Malgré tout, je ne peux m'empêcher d'exploser de rire lorsque Carter se ramasse contre le sol. Il est dans un bien pire état que moi, une chance que nous ayons réussi à atteindre sa chambre. 

Mon collègue depuis maintenant plusieurs mois se relève, et me fixe de ses iris vertes. Carter est plutôt beau garçon dans son style, mais j'ai toujours trouvé que son visage avait quelque chose de flippant, d'intimidant. Cette sensation est surement lié au fait qu'un rictus vicieux semble constamment collé à sa bouche. Mais ce n'est en soit, pas tellement une mauvaise chose. Je m'y suis fait. Et puis, traîner avec un garçon de son type peut avoir quelques avantages, comme la paix auprès des autres attardés de ce foyer. Je vous assure, il leur fout tellement les jetons que plus personne n'ose maintenant s'approcher de notre petite bande à moins de trois mètres, et j'en joue, clairement. Socialiser n'a jamais été mon fort. 

— Arrête de faire du bruit ! Ce n'est pas toi qui doit encore traverser un étage, le réprimande-je à voix basse.

Vu le bordel que nous faisons depuis dix bonnes minutes, c'est clairement un miracle que Jones, notre surveillante attitrée, ne se soit pas encore réveillé. Et je n'ai pas envie d'affronter ses foudres ce soir. J'ai déjà eu affaire à l'une de ses sanctions pour avoir fait le mur en pleine nuit, et ce n'est pas beau à voir. 

Durant une seconde, mon esprit vagabonde vers Lynna, ma meilleure amie à qui je n'ai pas parlé depuis des semaines. Je chasse cette pensée en m'adossant contre le mur. Cette pièce tourne beaucoup trop vite.

— Si tu veux je peux te faire une place dans mon lit, me propose Carter d'une voix séductrice.

— Arrête ça, plaisante-je à mon tours, en lui donnant une tape sur l'épaule.

Carter ne serait pas Carter sans sa fâcheuse tendance à être entreprenant lorsqu'il est défoncé. L'héroïne faisant effet sur mon cerveau, je continue de rigoler, tandis qu'un drôle de sourire envahit son visage. Il s'approche de moi.

— N'empêche tu m'as impressionné. Si j'avais su que tu étais aussi douée, je t'aurais fait entrer dans mon équipe bien plus tôt.

— C'est clair que ce n'est pas tes abrutis de potes qui auraient pu te faire gagner quatre cent dollars en une soirée, en plus d'une consommation gratuite. 

— Mmmh je reste persuadé que cette petite robe y est pour beaucoup...

Sa voix se fait rauque lorsqu'il attrape délicatement l'une de mes bretelles noires entre ses doigts. Ce n'est pas tellement dans mon habitude de porter une robe, ou même quoi que ce soit qui ne soit pas un jean à trou, mais ce soir étant un grand coup, Carter m'a convaincue d'en porter une. Elle reste simple d'apparence, bien qu'elle m'arrive seulement mi-cuisse. 

Ses doigts glissent sur la peau de mon bras, et ce n'est qu'à ce moment là que je remarque la proximité entre nos deux corps. Sa poitrine effleure la mienne, son bassin se dépose délicatement contre le miens, et je le considère, totalement interloquée. Regard auquel il me répond par un sourire malicieux... je crois. 

Durant cette soirée je n'ai jamais ressentie aucune gêne vis à vis de mon apparence, de ma tenue... aucune, jusqu'à ce moment. Jusqu'à ce que Carter Winston exprime un semblant de désir envers moi.

PRISONERS | TerminéWhere stories live. Discover now