Chapitre 9

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Après quelques jours passés du tête à tête, Lysandra reprend sa routine sans se soucier qu'Erwan peut être dans les parages.

Elle sait bien que le vampire la fait surveiller de ses faits et moindres gestes, mais a-t-elle d'autres choix ?

Bien évidemment, cela l'irrite. Elle ne se sent plus en sécurité avec ce roi, comme si on violait sa vie personnelle et d'ailleurs, elle songe si elle ne devait pas quitter l'État pour qu'on lui laisse la botte tranquille.

Dans sa salle de cours avec ses élèves de première année, la sorcière leur enseigne les principaux sorts pour un sorcier de douze ans. Cela fait plus que trente ans elle est devenue professeur de sortilège, seul activité qui lui tient à cœur. Finalement, enseigner des sorciers en herbe n'est pas si lassant que cela...

Elle veut enseigner son savoir comme son père faisait. Elle veut rendre fier son géniteur qui a quitté le monde il y a vingt ans.

Elle secoue sa tête pour chasser ses noires pensées et part aider une petite fille galérant avec sa baguette. Avec les années, certaines sorcières n'ont plus besoin du support de leur baguette magique. Pour les jeunes, la baguette sont leur pilier.

— Un problème, Lorie ?

La petite rousse pousse un long soupir et regarde avec gêne sa professeure. Lysandra ne peut s'empêcher de sourire en voyant la frustration peint sur le visage de la petite fille. Elle s'en rappelle qu'elle était comme elle, que tout était impossible.

— Je... n'arrive pas à métamorphoser cet oiseau, répond la jeune fille, les joues rouges.

Elle désigne d'une manière désinvolte le petit moineau sur la table, puis elle fixe les autres élèves avec envie.

— Je pense que c'est ma baguette qui a un problème...

— C'est la baguette qui choisit son sorcier, Lorie, gronde Lysandra. Bien, tiens bien ta baguette dans ta main, sois sure de toi et pas hésitante.

Elle l'aide à maintenir sa baguette dans sa main.

— Maintenant, pense que l'oiseau va se transformer en l'animal que tu souhaites... et ensuite, tu cites le sort.

L'heure du cours passe dans une vitesse fulgurante. Les élèves s'en vont pour le repas et tout à coup, une de ses amies débarque dans la salle, faisant pousser un long soupir à Lysandra.

— Irène, je te prie de dégager de mon espace vital...

La brune la prend dans ses bras et la serre jusqu'à étouffer la blonde. Celle-ci se dégage brusquement entre les bras d'Irène. Irène est une femme respirant la joie, trop même... Celle-ci est comme un rayon soleil, elle remonte souvent le moral des autres, elle est douce et rare fois, on la voyait de mauvais pied. D'origine cubaine, elle a eu la peau bronzé, les yeux noirs comme la nuit et les cheveux bouclés descendant en cascade jusqu'au milieu de son dos.

— Viens avec moi ! Il y a de la foule dans la cours !

Lysandra déjà lassée, l'ignore et continue à ranger ses affaires. Parfois, son comportement lui fatigue, qu'elle n'a plus la force de lui crier dessus. Une vraie gamine cette Irène.

— Et ? dit finalement la blonde. C'est sûrement des enfants qui se battent, comme d'habitude et d'ailleurs, remets ta cape correctement, si l'autre rat te voit ainsi, tu diras au revoir à ton poste.

Irène rigole nerveusement en remplaçant correctement sa cape noire.

— Non ! Je sens une aura très forte...

La Cubaine se met à inhaler l'air fortement tandis que la blonde la fixe, éberluée.

Pourquoi ai-je eu une amie comme elle, pense-t-elle en la regardant comme si son amie sortait d'un autre monde.

— Une aura, une aura comme, chantonne Irène en plaquant ses mains sur le marbre du bureau. Une aura d'un monstre ! Il est très imposant et...

— Bon OK Irène, coupe Lysandra, agacée. Garde tes folies pour toi, merci. Je dois aller manger.

La blonde s'éclipse rapidement, souhaitant que cette journée se terminera vite.

**

Après sa visite à Sonarry, l'école de la magie pour les débutants, Erwan ferme son livre concernant les âmes-sœurs.

Après avoir lu des centaines de milliers de livres sur les âmes-sœurs, il a enfin sa réponse, même s'il doutait depuis longtemps.

Cette sensation de faiblesse quand la sorcière est loin de lui, cette sensation de la mordre, de la garder pour soi-même comme un égoïste... Il a enfin trouvé sa jumelle.

Il boit un verre de sang, les yeux dans les vagues.

— Après tant d'années, je la trouve enfin... incroyable, chuchote-il.

Il sait bien que son couple avec elle fera des ravages. Une sorcière et un vampire s'aimer, c'est tellement insensé !

On peut rencontrer son âme-sœur de nature différente de lui. Dès que les individus se rencontrent, impossible de faire marche arrière, que vous soyez vampire ou loup-garou, la race n'importe peu dans l'amour.

Erwan pense comment il va annoncer cela à Lysandra.

Il se lève et fait les cent pas dans son vaste de bureau. Il prend une grande inspiration et fixe un instant le bois crépiter dans la cheminée.

Il n'a pas d'autre choix. Elle doit vivre avec lui. Cette distance lui tue à petit feu, le rend faible et si cela continuer sur cette voie... il va mourir de chagrin d'amour selon les livres lu.

D'une vitesse surhumaine, il part à la maison de la blonde. Il entre dans le séjour, faisant voler les feuilles de copies posées sur la table. La sorcière, apeurée, se lève et s'apprête à lancer un sort mais le vampire l'arrête et se poste en face d'elle, leur corps se frôlant dangereusement.

La sorcière fronce ses sourcils.

— Lysandra, je crois qu'on doit parler sérieusement.

Dans Les Mains D'un VampireΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα