Chapitre 16

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Le vampire observe son verre de whisky toujours en écoutant sa sœur raconter ses vacances en Thaïlande. Malgré qu'il essaie de se concentrer sur sa sœur, sa pensée part toujours sur la blonde. Il secoue sa tête et pose ses yeux sur sa sœur qui a arrêté de parler.

— Quelque chose te tracasse, mon frère ?

Il pose son verre sur la table basse, et écoute les environs avant de s'y lancer.

— Je me sens faible depuis quelque temps, dit-il alors que sa sœur cligne plusieurs fois des yeux.

— Tu n'as pas assez bu du sang ? demande-t-elle.

Il secoue sa tête, agacé.

— Aya, c'est Lysandra qui me rend fébrile, chuchote-t-il mélancoliquement.

Aya ouvre grand ses yeux, si grand qu'ils donnent l'impression qu'ils vont sortir de leurs orbites. Elle se lève et claque son talon fortement contre le carrelage, faisant trembler les murs du palais.

— Je savais ! Je savais que cette satanée mégère te faisait du mal ! s'écrit-elle, énervée. Je parie qu'elle est là pour te profiter.

Le roi boit d'une traite son verre en retenant cette envie de craquer la nuque de sa sœur. Parler du mal sur Lysandra le rend furax.

— Si c'est pour parler mal sur mon âme-sœur, sœurette tu sais où se trouve la porte. Et pas besoin de revenir, dit-il d'un ton grave.

La benjamine cligne ses yeux plusieurs fois, ahurie.

— Excuses-moi ? Tu n'as donc...

— La ferme, elle arrive !

C'est en foudroyant son frère qu'elle s'enfuit par la porte-fenêtre qui mène au jardin. Au même temps, la sorcière débarque dans la pièce totalement, exténuée de cette fête. Elle s'affale sur le canapé et regarde le vampire lui sourire.

Il y a quelques instant, Erwan avait l'impression d'être fébrile sans la présence de Lysandra. Son être lui réclame le besoin d'être avec elle. Il prend soudainement conscience qu'il commence à se déprendre d'elle. Même si elle est absente au palais pendant vingt minutes ou deux heures, il aura l'impression qu'on lui arrache la moitié de son âme. Et vu son état qui commence à se dégrader, il doit empêcher la sorcière de sortir souvent.

— Alors, ce Solstice d'Été ?

Elle lâche un grand soupir, se redresse sur le canapé en cuir italien et détache sa longue chevelure dorée dont Erwan a l'occasion d'y perdre ses doigts entre les mèches.

— Lassant... Un Solstice d'Été avec de la neige est vraiment une expérience étrange je trouve. Peut-on aller prendre l'air ?

Le vampire opine et ils partent se prélasser dans le jardin glacé du palais. Ils discutent de leur journée barbante comme un couple normal le ferait. Alors que Lysandra raconte cet événement au Coven, Erwan lui dévore du regard, et suspendu à ses lèvres pulpeuses et sa douce voix qui lui berce. Un bruit de branche sèche lui attire son attention. Méfiant, il se retourne vers la source du bruit et distingue difficilement une ombre plongée dans les profondeurs du noir.

— Allons rentrer à l'intérieur, je trouve qu'il fait de plus en plus froid, déclare-t-il en lui prenant le bras.

Sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit, ils retournent dans le palais. Ils entrent dans le salon privé et Erwan part installer une musique.

— J'ai peur ce que les gens vont penser de nous, de moi, annonce-t-elle soudainement.

Elle fixe ailleurs, gênée mais à la fois effrayée par les scénarios qui déroulent dans sa tête. Sa mère, le Coven, le peuple, que vont-ils penser quand ils annonceront c'est elle, Lysandra Alemona l'âme-sœur de leur roi ? Elle chasse vivement cette question de sa tête, ne voulant pas de lui donner du mal mentalement.

Erwan s'approche d'elle, le visage un peu adoucit.

— Quand je te présenterai au peuple, ils seront obligés de t'accepter ou du moins, de te laisser tranquille. Mais on surmontera cette épreuve ensemble, as-tu compris ?

Elle hoche la tête, malgré d'autres questions lui torturent l'esprit comme : qui aimerez voir une sorcière sur le trône ?

Tout à coup, le souverain lui tend la main, la sorcière remonte son regard cobalt vers lui.

— Accorde-moi cette danse.

Avec un petit sourire, elle glisse sa main dans la sienne et l'emmène au milieu de la salle. Les baffes étonnent la musique « say you won't let go » de James Arthur.

Ils dansent selon le rythme de la musique, c'est-à-dire douce et lente. Les paroles de la chanson correspondent parfaitement aux pensées d'Erwan. Malgré Lysandra a la tête posée contre son torse, les yeux dirigés sur les rideaux, le souverain ne peut pas la voir lutter contre ses larmes. Des paroles poignantes qui correspondent actuellement leurs pensées, malgré leur début d'amour.

— Je trouve que tu devrais mettre plus de robes dans ce genre. Cela te va ravir, dit-il en lui tournoyant sur elle-même.

— Je te remercie, chuchote-t-elle avec un sourire triste.

— Je... me sens un peu fébrile. Je vais aller me reposer, s'exclame-t-elle brusquement en s'éloignant de lui. Bonne soirée, Erwan.

Elle se retourne, le cœur serré, et part rapidement dans leur chambre. Elle saute sur le lit et plonge sa tête dans les oreillers. Toute son amertume se déverse sur ses oreillers en plusieurs sanglots. Cela fait une semaine qu'elle est ici et les problèmes continuent à s'enchaîner ! Si elle ne s'offre pas au roi, celui-ci risque de mourir ! Comment ne rien dire sur ce sujet et faire semblant ?

S'il meurt, elle mourra dans sa souffrance !

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Dans Les Mains D'un VampireWhere stories live. Discover now