Chapitre 14

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Telle une statue, la sorcière s'est figée en plein milieu d'un couloir menant aux appartements du roi.

Le choc est encore brutal, comme si elle a eu un explosif en plein visage.

Depuis quand elle n'est resté pas aussi près d'un homme ? Depuis plus que vingt ans. Mais là, c'est différent. Dormir à côté du roi Vampire, essayer de l'aimer... pour la blonde c'est de la pure folie !

Prenant son courage, elle lève la tête et porte sa valise jusqu'aux les appartements. Quand les grandes portes se ferment derrière elle, elle ne peut réprimer un hoquet devant la décoration... sombre, imposant et démoniaque. Les meubles et les murs sont peints d'un noir aussi sombre que les ténèbres, un lit du style classique aux tissus rouge sang et noir.

— Satan de l'enfer, chuchote-t-elle les yeux grands ouvert.

Un frisson d'effroi lui traverse l'échine et elle se met à penser à faire demi-tour et de courir loin de cet homme aux goûts remarquant. Elle dépose son bagage sur la moquette et c'est en se frottant le bras, Lysandra part faire le tour des lieux avec une boule anxieuse au fond de ses entrailles. Par sa pensée, elle fait tirer les rideaux rouges et ouvre ainsi la baie vitrée pour laisser l'air entrer dans cette chambre lugubre.

— Effrayant ?

Elle se tourne vivement, le cœur battant la chamade Elle découvre le roi au balcon, avec un peu de sang dans le coin des lèvres.

— C'est plus qu'effrayant ! J'ai l'impression d'être à mon première voyage aux Enfers.

— Es-tu déjà allé aux Enfers ? questionne le vampire, surprit.

Elle acquiesce.

— Et toi ? Euh... tu as un truc là, marmonne-t-elle en désignant le coin de ses lèvres.

Elle part dans sa direction en prenant dans sa poche son mouchoir de secours. En fronçant les sourcils, elle essuie la tâche de sang avant de se paralyser en remarquant son geste irréfléchi.

L'effet d'âme-sœur commence à m'infecter, remarque-t-elle.

Les joues en feu, elle ramène sa main vers sa poitrine, le regard sur ses bottes.

— Tu me crois maintenant ?

Elle recule vivement et évite le regard brun d'Erwan.

— J'ai bu de verres de champagnes, cela m'a rendu un peu plus osée, s'exclame-t-elle vivement.

Elle se retourne, gênée et s'apprête à retourner dans la chambre à coucher jusqu'à qu'elle sent un corps passé si près d'elle ainsi qu'un chuchotement :

— Ne te voiles pas la face.

Le vampire tourne légèrement sa tête dans sa direction avec un sourire moqueur avant de s'éclipse dans une vitesse rapide au dressing.

Elle se gratte le crâne, en mirant un point imaginaire sur le mur. Lysandra est à la fois irrité mais triste de ne pas pouvoir dire cet énorme secret à sa mère. Une valeur qu'on lui a transmis : l'honnêteté. Elle a l'impression de salir cet honneur, cette devise dans la famille Alemona. Que pensera sa mère si elle sait que sa seule enfant est la femme, la flamme qui puisse maintenir le roi sur en bonne santé ? Que diront les autres sorciers s'ils voient le couple royal ?

Ils voudraient voir la tête de la sorcière sur une pique, ou pire, la mettre au bûcher.

Refoulant ses larmes, elle part se mettre en pyjama et revient dans la chambre. Elle retrouve le vampire debout, dans l'autre côté du lit. Les yeux sombres d'Erwan jugent un instant la nuisette blanche de la sorcière, avec cet affreux désir de la plaquer contre un mur. La robe en satin s'arrête aux milieux de ses cuisses, dévoilant ses grandes jambes à la couleur hâlée.

— Je croyais que les sorcières dormaient avec des espèces de robe bouffante et moche...

Elle roule des yeux et défait les couvertures par télékinésie. Erwan reste coi devant ce spectacle. Pour un vampire, ils n'est pas habitué de voir la magie sous leurs yeux. En fait, ils craignent la magie.

— Quelle magnifique clichée ! s'exclame-t-elle avec sarcasme. Je dors dans ce côté ?

Il opine et commence à s'installer sur le lit, le torse nu.

Un torse soigneusement musclé, scillé, sculpté sans oublier la moindre détaille. Elle sent son visage s'empourprer brutalement et gênée d'avoir pris le temps d'observer sans honte, elle se concentre sur le lit.

— Impressionnant ? dit le roi, moqueur, un sourcil haussé.

Elle secoue la tête pour remettre ses idées en place et hésitante, elle s'allonge dans l'autre côté.

— Je... Évite de me toucher durant la nuit. Je... je peux te faire du mal, bafouille-t-elle en se tournant vers le mur.

Elle entend les draps se froisser dans l'autre côté.

— C'est plutôt moi, que tu dois te méfier, soupire Erwan. Bonne nuit Lysandra.

Elle couvre les draps sur elle.

— Bonne nuit... Erwan.



Le lendemain, après s'être préparé pour sa journée qui se montre déjà ennuyeuse, Erwan regarde Lysandra dormir paisiblement dans le lit. Ses cheveux d'or sont échoués sur l'oreiller en satin rouge, le drap recouvrant à moitié sa silhouette.

 Elle semble si tranquille, vulnérable et innocente, songe le vampire. Il a l'impression d'avoir une déesse dans son lit.

Cette nuit a été plus calme, comparé aux autres soirs précédents. Malgré ce désir devenant de plus en plus intense, quand la sorcière soit si près de lui, il a réussi à fermer l'œil de la nuit.

La blonde commence à se réveiller. Jetant une œillade sur sa montre, il remarque avec horreur qu'il a manqué plus que trente minutes de sa première réunion. Rageusement, il laisse la sorcière et quitte la pièce pour rejoindre ses confrères dans l'autre coin de l'État.

Une heure plus tard, un peu déçue de n'a pas avoir vu le visage sévère du roi, elle s'élance prudemment vers la pièce sécrète du château. La chambre de Lyhvia Ravionak. Un soldat lui emmène et désigne ensuite une porte en bois massif avant de repartir.

Elle pense la chance qu'elle a d'avoir ces clés entre ses mains. Derrière cette porte, les plus puissants sorts et pensées de la grande sorcière s'y trouvent. Un de ses plus grands rêves sera exaucé.

Impatiente, elle insère la clé forgée dans la serrure. 

Dans Les Mains D'un VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant