Dans Les Mains D'un Vampire

Chapitre 17

Le lendemain, elle se réveille avec une énorme fatigue et part se préparer pour aller à son lieu de travail. Comme d'habitude le vampire se lève avant elle, mais n'a pas cette fois-ci laisser un petit mot sur le lit. Peut-être il l'attend pour le petit déjeuner...

Mais en arrivant dans la salle, elle ne le voit pas non plus. Déçue, elle part à l'école sans rien manger et passe la journée comme les autres jours précédentes. Pendant sa pause déjeuner, elle ose poser une question qui puisse la mettre à découverte.

Elle coupe alors son amie dans son monologue.

- Irène, crois-tu qu'il existe d'autres sortes de combinaison d'âme-sœur ? demande-t-elle innocemment.

Son amie tourne sa tête dans sa direction.

- Pourquoi savoir cela ? Les sorcières n'ont pas cette histoire d'âme-jumelle...

La blonde dépose lentement son sandwich sur le plateau et lui sourit.

- Une de mes élèves m'a posé cette question et vu que tu es la seule personne que je connaisse qui a des connaissances dessus...

- OK, OK, coupe Irène. Eh bien, je sais que la combinaison vampire et loup-garou existe bien, mais rarement. J'estime vingt pour-cent sur cette combinaison et nous n'avons toujours pas trouvé de réponse sur ce phénomène. Mais on raconte que leur Déesse, Luna, avait aimé un vampire auparavant... Puis la combinaison que tu dois certainement détester, c'est celle de vampire-sorcière. Ce phénomène vient tous les deux cent ans et je n'ai jamais vu cette combinaison sous mes yeux et puis c'est un peu étrange. Les vampires ont toujours détesté les gens comme nous.

Elle opine d'un air songeur.

- Merci de tes réponses, je pourrai enfin répondre à cette élève, ment-elle avant de reprendre son médiocre repas.

À la fin de sa dernière heure de cours, Lysandra retourne au palais, toujours avec son air songeur sur la mine. Elle s'affale sur le canapé en balançant son sac dans l'autre bout de la pièce. Ennuyée, elle relève son regard et un cri d'effroi s'échappe de sa bouche.

- Enfer et damnation ! Je ne t'ai pas vu ! s'écrit-elle quand elle voit le vampire.

Toujours avec son verre de bourbon, Erwan tapote son pouce contre son verre, le regard posé sur le liquide brun.

- Je pense pourquoi fais-tu ici, avec moi, souffle-t-il avant de boire cul sec le liquide.

Lysandra reste coi.

- Pourquoi penses-tu cela ? C'est toi qui m'as invité ici, rétorque-t-elle en se levant.

Enfin, Erwan daigne de la regarder.

- Je t'ai invité pour que tout s'accélère entre nous, mais je trouve que rien à changer...

- je t'interdis de dire cela ! coupe-t-elle, irritée. Il se passe des choses, peut-être tu ne remarques pas mais moi, je les vois bien. Avant que je ne pose mon pied ici, je n'éprouvais rien à ton égard, maintenant je sens ce lien fort créer entre nous, certes lentement mais sûrement.

- Alors pourquoi avoir fui hier soir ? On passait une bonne soirée !

Elle détourne des yeux vers la fenêtre, comme pour se chercher le courage puisqu'elle s'avance ensuite vers lui.

- Parce que j'ai vu que t'avais l'air malade et je sais pourquoi. C'est de ma faute si tu endures cette souffrance...

- Comment sais-tu tout cela ? vocifère-t-il en se levant brusquement.

- C'était écrit dans un grimoire de ta mère et pour que tu guérisses, tu dois me mordre...

Erwan peste des insultes en faisant les cent pas sous les yeux bleus de la sorcière. La colère contre sa mère n'a toujours pas calmé, au contraire, celle-ci semble doubler face aux conneries que sa mère lui subit. Même si sa mère est six pieds sous terre, il a toujours l'impression d'être veiller par elle, près de lui, prêt à lui rendre la vie aussi misérable comme dans son enfance.

- Écoute Lysandra, oublie tout cela. Je vais aller me reposer, lâche-t-il en s'apprêtant à sortir de la pièce.

- Reste ! Ne m'abandonne pas comme tu as fait ce matin Erwan !

Il se fige, totalement surprit.

Les sourcils froncés, Lysandra se poste en face de lui, la mine tirée par la mélancolie. Avouer ses sentiments a toujours été un sujet tabou pour la sorcière, mais pour lui, elle fera des efforts et le sentiment qu'elle a ressenti ce matin lui a rendu désemparée et perdue le reste de la journée. Ce sentiment d'abandon, d'être rejeté, on l'a tous déjà senti.

- Il n'y avait pas de mot, tu n'étais pas dans la salle à manger... Je me suis vraiment senti mal à cause de toi... Alors, c'est la dernière fois que tu me fasses un truc pareil, d'accord ?

Sans réfléchir, il la prend dans ses bras la faisant hoqueter. Lysandra, tout d'abord éberluée, rend finalement son étreinte et pose sa tête contre son torse.

- Excuse-moi, la prochaine fois je ferai attention, chuchote Erwan d'une voix beaucoup plus calme.

Elle se décale de lui.

- Je ne voudrais pas te faire du mal plus longtemps. Enfin, je n'aime pas voir une personne souffrir, de plus si c'est de ma faute, marmonne-t-elle le regard évasif.

Erwan pose ses grandes mains sur les épaules frêle de la blonde.

- Lysandra, est-ce que tu te sens forcé de le faire ? Parce que, si on le fait, il n'y aura pas de machine arrière, avoue-t-il en observant attentivement les réactions de la blonde.

Celle-ci se met à tressaillir.

- Le jour que je déciderai, tu seras en cendre, murmurre-t-elle. Le peuple quand il connaîtra que la coupable est une sorcière, ils voudront ma tête sur une pique.

En souriant avec amertume, elle redresse la veste d'Erwan.

- Je n'ai aucun choix pour éviter les foudres des vampires et de ta sœur, continue-t-elle. Et puis, une voix dans ma tête a hâte que je deviens tienne.

Elle arrime son regard au sien après sa confession. Erwan touché par sa dernière phrase, caresse doucement son visage jusqu'à une autre odeur féminine envahit la pièce. Une odeur dont il a eu faire avant, bien malheureusement. Il met la sorcière derrière lui comme pour la protéger alors que ses dents se mettent à longer sous le début de colère qui monte en lui. En une vitesse hallucinante, apparaît une vampire aux ressemblances exotiques. Habillée d'une robe bleue moulante et brillante, elle fait un sourire ravageur à Erwan qui est sur le point de sortir son monstre.

- Erwan, ça fait longtemps, minaude-t-elle.