Chapitre 27

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Les yeux posés sur son reflet, Lysandra prend une grande inspiration en triturant nerveusement ses doigts. Elle songe rapidement pourquoi le malheur continue à s'acharner sur elle car aujourd'hui, le roi et elle vont finalement se présenter au peuple. Cette nouvelle qui rend pourtant excité le public mais pour Lysandra, elle est nerveuse et effrayée.

De divers pensées noires diffusent dans sa tête dans une vitesse hallucinante, et elle secoue sa tête et se mettre à dos de son reflet.

À vrai dire, à cet instant même, elle voudrait s'enterrer à six pieds sous terre ou encore elle se demande pourquoi Lyhvia a mis sur le chemin d'Erwan la sorcière. Le peuple du Dakota de Nord n'acceptera jamais une sorcière qui puisse devenir reine.

Son coven, ses amis, sa mère... que vont-ils penser d'elle quand ils verront que l'âme-sœur d'Erwan Ravinoak est bien une enchanteresse ?

Une boule se forme au fond de ses entrailles et ne cesse d'accroître jusqu'à rendre faible la sorcière. Elle part s'asseoir sur un des canapés disposés et pose ses mains sur ses genoux, couverts de sa robe noire à motif brillanté et avec les épaules dénudées, spécialement conçue pour cet événement inoubliable Celle-ci est longue et moule parfaitement les formes.

— Lysandra, tu empestes la nervosité. Je croyais qu'une sorcière n'éprouverait jamais ce genre de sentiment. Vous êtes si audacieuse, sournoise et sang-froid, raille Aya en partant se servir un verre de bourbon.

La blonde sourit, crispée. La présence de la benjamine ne fait qu'accentuer son stress. Elle a déjà adressé la parole à Aya auparavant, malgré que la sœur du roi lui fend un sourire, Lysandra sait bien que celle-ci ne l'apprécie point.

- Ne dis pas ça, Aya. Elle est déjà angoissée, intervient Erwan.

Sans qu'elle puisse dire un mot, le vampire la fait lever et la serre dans ses bras.

— Tout va bien, chez toi ? demande-t-il se la postant devant ses yeux.

La gorge sèche, elle hoche la tête, n'osant pas lui avouer qu'elle est sur le point de faire une syncope.

— Un jour ou l'autre, je devrais me présenter au peuple... Mais on sait tous déjà leur réponse, soupire-t-elle.

Le vampire grimace et remet une mèche blonde derrière son oreille.

— Pourtant, ils ont aucun droit sur le trône Lyssandra. Je te garantis qu'au fil du temps, ils t'accepteront... comme les jeunes apprentis sorciers de Sonarry l'ont fait quand les jeunes vampires sont venus à leur école. Avoue, c'était une bonne idée, hum ?

— Non. Tu viens tout juste de créer une guerre, lance sa jeune sœur avec sarcasme avant de partir du séjour.

Lysandra rit tandis que le roi lève grossièrement les yeux au plafond. Il a réussi au moins de calmer la sorcière.

Il tourne sa tête vers le jardin et semble surprit.

— Regarde ! Le temps commence à devenir beau.

Lysandra, curieuse, observe le ciel reprendre la couleur bleue et Erwan profite que de la situation pour glisser une bague autour de l'annulaire de la blonde.

— Erwan ! Qu'est-ce que c'est ? s'écrit-elle vivement en observant la fine bague.

Il recule avec les mains dans les poches. Ses yeux examinent la main gauche de sa bien-aimée avec une satisfaction et il lève son regard onyx sur la mine curieuse de Lysandra.

— Une bague de fiançailles. Celle de ma mère, répond-t-il avec sourire aux lèvres. Nous sommes liées par le sang mais mettre cette bague autour de ton doigt montrera aux autres que tu m'appartiens et que celui qui osera te toucher, je le tuerai.

Émue avec les larmes aux yeux, Lysandra lui fend un adorable sourire et saisit la main que le roi lui tend.

— Maintenant, allons nous présenter au peuple, déclare-t-il avec enthousiasme.

Alors qu'ils passent le seuil du palais avec bonne humeur et l'esprit moins agité, c'est dans les heures plus tard que Lysandra revient au palais, folle de rage. Sa colère est tellement intense que les tableaux ainsi les bibelots sur les étagères s'explosent. Ses talons claquent fortement contre le sol qu'elle fait fissurer le marbre et Lysandra monte les escaliers.

Un sentiment de colère, de honte se mélange en elle. Elle repasse dans tête les insultes envers son égard, les regards noirs du Coven et cela lui fait pousser un cri de haine que les servantes restent figer sur place, peur qu'elles deviennent les souffres-douleurs de Lysandra.

Quelques secondes plus tard, le roi arrive dans une vitesse surhumaine et fixe avec horreur les dégâts fait par la colère de la sorcière. Prêt à la faire calmer, il s'élance vers elle.

— Lysandra !

Celle-ci se retourne, les yeux lui lançant des éclairs.

— À cause de toi, je me suis fait ridiculisé devant tout le monde ! Je te remercie, je viens tout juste de me faire excommunier du coven ! crie-t-elle hors d'elle.

— Tu sais que ce n'était pas mon attention. Sois plus forte, se défend le roi en montant les premières marches.

Elle rit froidement, et incontrôlable, elle fait propulser le roi violemment contre le mur par sa télékinésie .

— Arrête avec tes citations à deux balles ! Erwan, tu n'es pas à ma place. Aujourd'hui, c'est la première fois que je reçois autant d'insultes dans ma vie ! Je me sens si humiliée et sale...

Elle prend appuie sur la balustrade alors que roi se relève, les yeux étincelants d'un rouge rubis. Elle prend un grand soupir et se calme un peu. Les larmes coulant sur les joues, elle se tourne vers Erwan, épuisée mais toujours en colère.

— Je t'ai bien dit qu'on le surmontera ensemble, rétorque le vampire, froidement.

Elle fronce ses sourcils.

— Ce n'est pas toi qui as reçu d'innombrables d'injures en pleine face, Erwan. Toi, tu es un vampire, la race supérieure ! dit-elle avec sarcasme. Moi, je ne suis qu'une simple sorcière, la race la plus détestée.

— Lysandra ne sois si pas bête ! On s'en fiche des avis des autres.

Elle prend un air faussement surpris.

— Peut-être toi, mais moi non. J'ai trahi mon Coven pour toi... Erwan, j'ai besoin de me remettre de cette journée, alors laisse-moi tranquille. Pendant ce temps, j'essayerai de rassembler le peu de dignité qu'il me reste.

Méfiante que le roi ne respecte pas ses souhaits, elle dresse un mur invisible au milieu des escaliers, bloquant l'accès pour les étages. Le cœur lourd, elle part dans la chambre.

Erwan, quant à lui, projette son poing dans le mur et créer un immense trou dans le mur.

Il passe une main dans ses cheveux alors que son frère fait son apparition derrière lui.

— Maintenant, que feras-tu du peuple ?

Il pousse un soupir et se redresse.

— Que le peuple aille se faire foutre, siffle-t-il entre ses dents.

Dans Les Mains D'un VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant