Autoagression

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Parfois, on ne parvient pas à s'aimer. On flotte dans son identité en construction tout en s'interrogeant: " Qui ai-je envie de devenir ?" En vain.

Alors, comme on a tant de mal à se trouver, on se fait du mal pour se sentir exister: on se coupe, on se mutile, on se scarifie. On emploi d'ailleurs parfois le mot de "scarification" pour qualifier ce rituel personnel de la souffrance.

L'autoagression est un phénomène dont on entend peu parler ; pourtant, sur une classe de trente lycéens, cinq filles en moyenne se livreraient plus ou moins régulièrement à des actes dautoagressions en se coupant avec un outil tranchant. Elles se font des petites marques, sur les poignets ou les bras, visibles ou non, profondes ou pas. Pour comprendre les raisons de ces pratiques angoissantes, les psychiatres ont essayé de répondre à la question: " Comment devient-on ce qu'on est ?"

À la nécessité de la différence...

A l'adolescence comme à n'importe quelle autre période de la vie, on construit sa personnalité en affirmant sa différence. Si tous les gens du monde étaient identiques, on s'ennuient gravement ; à tel point qu'il n'y aurait plus ni vie, ni culture, ni humanité sur la Terre, mais un élevage de robots, façons clones. 

Aux contours de son identité

Tout au long de la vie, les individus continuent la quête de l'enfant qu'ils ont été. Ils cherchent à se construire en se démarquant dans leur tête, en opérant leurs propres choix: de vie, d'apparence, d'amitié, d'amour, de métier... Ainsi, chacun devient quelqu'un, pas n'importe qui: une personne déterminée. 

Mais, si on arrive pas a se démarquer de l'intérieur, alors on se fait des marques pour de vrai,  à l'extérieur de soi.  Éventuellement avec un couteau, des marques de sang.

Se couper, soi-même et du monde

Sur le moment, les jeunes filles qui agissent ainsi affirment que ça les soulage. Pourtant ces violences contre elles-mêmes ne résolvent rien, puisqu'elles recommencent. Se couper au sens figuré, ça veut dire " se couper de la réalité ". Or, même si on a "mal à la vie", il vaut mieux être dans la vie qu'à côté. Parce que être à côté de la vie, c'est être nulle part. Quand une jeune fille à des accès d'autoagression, il lui faut s'interroger: de quoi a-t-elle envie de se couper ? Comme il n'est pas évident de répondre seule à ses propres questions, il est primordial qu'elle aille consulter un médecin.  Pour qu'il l'aide à cicatriser ses plaies, pas seulement celles de sa peau ; mais aussi celles, plus profondes, de son cœur.

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