Croix de Feu [BxB]

Chapitre 4

Maël était assis en cour, totalement perturbé. Il n'arrivait pas à effacer de son esprit l'image d'Harân et d'Arthur en train de s'embrasser. Il ne savait pas s'ils s'étaient moqués de lui ou s'ils avaient été sérieux. Il était perdu. Il avait toujours entendu que l'amour entre deux hommes – ou deux femmes – était interdit par sa religion. C'était pour cela qu'il évitait toujours de côtoyer des personnes... différentes, de lui.

Maël soupira. La cloche venait de sonner. Il nota les devoirs et rangea ses affaires, quand il vit Anas s'approcher de lui en souriant. Maël sentit sa respiration accélérer sous l'effet du stress. Que lui voulait-il encore ?! Il se leva, légèrement tremblant.

- Salut, Maël.

Il lui répondit timidement en détournant le regard. Il ne voulait pas que ses yeux tombent dans les siens au risque de le faire rougir comme une tomate.

- Je sais que nous ne nous connaissons pas du tout, mais je voulais savoir si tu avais envie de prendre un café avec moi ?

- 'aime pas l'café... marmonna Maël.

- Ou alors un chocolat chaud, si tu préfères.

Maël soupira. Il consentit finalement à relever lentement la tête tout en acquiesçant. Le sourire d'Anas s'agrandit un peu plus. Il informa Maël qui l'attendrait demain – mercredi – à quinze heures devant leur lycée. Puis sans attendre d'autre réponse de sa part, il s'en alla. Maël se frotta la nuque et partit également.

***

Le lendemain midi, Maël rejoignit ses amis à la cafétéria. Il les avait évités toute la matinée à cause de la veille. Néanmoins, il trouvait son comportement ridicule et il ne pourrait pas les éviter éternellement. Il prit un plateau, le remplit et rejoignit la table où se trouvait sa bande. Leur conversation s'évanouit immédiatement et ils levèrent tous les cinq la tête vers lui.

- Je peux m'asseoir... ? demanda timidement Maël.

- Bien sûr, répondit Money.

Maël tira une chaise et s'assit. Il se racla doucement la gorge en fixant son plateau, auquel il ne toucha pas. Il releva les yeux vers ses amis qui l'observaient.

- Je suis désolé pour hier... J'espère que vous ne m'en voulez pas trop, soupira-t-il.

Il s'adressait surtout à Harân.

- Personne ne t'en veut, répondit celui-ci, nous savons que tu as été élevé ainsi. Ce que je voulais juste te montrer qu'embrasser quelqu'un du même sexe ne rendait pas malade ou ne tuait pas.

Maël hocha lentement la tête. Il lui offrit un léger sourire et se mit à manger. Il était rassuré.