Croix de Feu [BxB]

Chapitre 14

Maël repoussa vivement Anas. Il bondit du lit et avança vers ses parents. Il sentait les larmes dévaler ses joues de terreur.

- M-maman, papa ! Ce n'est pas du tout ce que vous croyez ! bégaya-t-il, en pleurs.

Ses parents – Mina et Ted – les regardaient, horrifiés par ce qu'ils venaient de voir. Maël s'approcha de sa mère qui recula d'un pas pour ne pas qu'il le touche. Le cœur du garçon se brisa. Il entendit Anas se lever derrière lui.

- N'en voulez pas à Maël, c'est moi qui l'ai forcé, dit-il avec aplomb. Je...

- Silence, ordonna le père de Maël.

- Ne lui parle pas comme cela ! rétorqua son fils. Il ne m'a pas forcé !

Maël ne vit pas la claque arriver. Sa tête partie sur le côté et son souffle se coupa sous le choc, alors que ses yeux s'écarquillaient. Anas se plaça immédiatement entre lui et Ted. Il lui jeta un regard noir. Si Maël faisait une tête de moins que son père, Anas, lui, faisait sa taille et pouvait lui tenir tête.

- Ne reposez plus jamais la main sur lui, murmura Anas sur un ton sombre, ou vous aurez affaire à moi.

- Je savais que tu aurais une influence néfaste sur Maël, je l'avais vu dès le début. Espèce de sodomite.

Maël attrapa Anas par son tee-shirt pour qu'il ne se jette pas sur Ted. Maintenant qu'il savait qu'il avait eu des différents avec son propre père à propos de sa bisexualité et les paroles de Ted, Maël avait peur qu'il fasse quelque chose qu'il regrette par la suite.

Mina sortit de la chambre, bouleversée. Maël voulut la suivre, mais son père lui barra la route.

- Tu ne nous adresseras plus la parole tant que tu ne te seras pas lavé de tes péchés.

Ted quitta à son tour la pièce.

Le cœur en morceaux, Maël se laissa tomber à genoux sur le sol. Son regard était vitreux et les larmes coulaient toujours le long de ses joues, sans qu'il ne puisse rien y faire. Il se sentait totalement détruit. Le regard horrifié et honteux de ses parents... Il ne pourrait jamais l'oublié. Anas s'accroupit à ses côtés, avant de passer un bras autour des épaules de Maël.

- Je suis désolé...

Maël serra les poings. Anas continuait de lui murmurer des paroles réconfortantes, sauf que cela ne sembla pas lui plaire. Il se redressa et repoussa Anas qui tomba en arrière. Il regarda Maël, perdu.

- Tout cela est de ta faute ! cria-t-il. Maintenant, mes parents me haïssent ! Je te déteste !

Anas le prit contre lui, mais Maël se débattait comme un diable. Finalement, il céda et se laissa étreindre, tout en pleurant à chaudes larmes. Anas lui caressa paisiblement le dos. Il savait qu'il ne pensait pas ce qu'il disait, c'était la colère et la tristesse qui le faisaient parler.

Ils restèrent enlacés sur le sol de sa chambre un long moment. Maël avait fini par se calmer et reniflait simplement à intervalles réguliers. Il releva la tête peu après.

- Tu... tu devrais rentrer chez toi à présent... murmura-t-il.

- T'es sûr ?

Maël acquiesça. Anas se remit debout, déposa un baiser sur son front, puis récupéra ses affaires et s'en alla.