École de magie Arcturus [4]

2-La zone grise

Point de vue Antoine James :

Je marche dans les couloirs sombres de l'école. Le couvre-feu est passé depuis longtemps, mais peu m'importe dorénavant. Si je suis condamné a être cloisonné entre les murs de l'infirmerie pour le restant de mes jours, autant profité du peu de temps qu'il me reste...

Tout cette histoire n'est la faute que de cet idiot de William O'Ryan. Pourquoi a-t-il fallut qu'Abigail quitte le château pour trouver cet imbécile? Maintenant, ma destinée se résume à mourir dans une lente agonie. Au moins, elle sera rapide.

Alors que je tourne à l'angle d'un couloir dans le faible espoir de rejoindre la basse cour, non loin de la forêt, une silhouette se dessine dans le noir.

La seconde suivante, cette personne se matérialise sous mes yeux. Je frissonne de surprise, mais me fait violence pour ne laisser transparaître aucune émotion sur mon visage.

Les battements effrénés de mon cœur se calme en reconnaissant les cheveux noirs et les yeux bleus électrique de l'un des plus puissants Sorciers du monde Surnaturel.

-Bonsoir, Antoine, murmura-t-il en me sondant de la tête au pied.

Je m'empresse d'emprisonner mes pensées le mieux possible. Il ne semble toutefois pas intéressé à les découvrir, car je ne ressens aucune intrusion étrangère.

-Nous en sommes aux prénoms, maintenant, Edmond, grognai-je d'un ton sarcastique.

Un sourire amusé étire ses lèvres. À quoi pense-t-il? Qu'est-ce qu'il me veut? Il n'est pas assez casse-pied pour me renvoyer à l'infirmerie sous prétexte que je ne respecte pas le règlement, n'est-ce pas?

Tout compte fait, ce serait tout à fait son genre d'abuser ainsi de son autorité professoral. Néanmoins, il se contente de saisir mon poignet. Brusquement, je sens que mes pieds se détachent du sol. L'instant suivant, nous nous trouvons en plein milieu de la forêt interdite. Il s'agit d'une petite clairière dans laquelle un confortable tapis de mousse s'étend jusqu'à la conopée des arbres.

-Je..., qu'est-ce qu'on fait ici? murmurai-je, soudainement inquiet en sachant qu'Edmond est beaucoup plus puissant que moi et que nous sommes isolés dans un coin perdu, sans le moindre témoin.

-Dheth! s'écria-t-il en pointant le haut d'un tronc d'arbre.

Aussitôt, un grand fracas résonne et la cime du bouleau rencontre violemment le sol. Je comprend immédiatement ce qu'il fait. Bientôt, les pâles rayons lunaires pénètrent la clairière. Ceux-ci viennent surnoisement me toucher.

Je hurle de douleur en me cramponant au sol pour vainement tenter de contrôler ma transformation. Je sens mes os se broyer à l'intérieur de mon corps. Ma souffrance devient de plus en plus insupportable.

Soudain, une sphère lumineuse vient m'entourer. Elle vient se coller contre ma peau. Cette magie dégage une agréable chaleur qui apaise mon corps en entier. Je recule jusqu'à un endroit où la Lune ne me touche plus.

Définitivement, ma transformation cesse et je reprends forme humaine.

-Comment as-tu su? m'écriai-je en foudroyant Edmond du regard.

-Je m'en doutais depuis un moment, avoua-t-il. Depuis l'attaque des Dorchurs, en réalité. Ton incapacité à t'exposer à la lumière de la Lune m'a donné certains indices.

-Tu vas aller le révéler à tout le monde, n'est-ce pas?! Maintenant que tu sais que cette foutue malédiction qui m'impose de douloureuses, terribles et longues transformations, même s'il ne s'agit pas d'un soir de pleine-Lune, pèse sur mes épaules?