Révélation à l'aube

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Elle sursauta lorsqu'elle l'entendit rentrer. Elle s'était endormie lamentablement, sa tête reposant disgracieusement sur la cuvette des toilettes avec quelques traces de vomissures séchées sur ses lèvres pâles. Elle se remise sur pied aussi vite qu'elle le put, lissant les plis de ses vêtements puis s'assurant qu'elle n'avait fait tomber aucun objet de son butin volé.

Elle sursauta lorsqu'elle l'aperçut dans l'entrebâillement de la porte des toilettes, son visage éclairé par la faible lueur de l'ampoule qui diffusait une lumière jaune. Aussitôt, elle s'empressa de tirer la chasse et d'essuyer sa bouche.

- Je ne pensais pas te revoir... Il fait presque jour, tu ne travailles pas ?

Prise de cours, elle répondit par le négatif, préférant fixer le sol. Trop nerveuse pour le cacher, elle tritura une mèche de ses cheveux secs puis le bas de son débardeur avant de le contourner pour sortir de la pièce. Seulement, elle sentit une résistance au niveau de son épaule et se rendit compte qu'il s'agissait de la main de son interlocuteur qui l'empêchait de faire un pas de plus.

- Tu ne comptes pas partir maintenant, n'est-ce pas ?

- Si, il le faut ! J'ai... J'ai un peu trop squatté, j'veux plus déranger !

- Si tu en avais vraiment eu l'envie tu serais partie bien plus tôt...

- C'est qu'il faisait encore nuit. J'avais un peu peur, toute seule...

- Ou bien alors... Peut-être n'as-tu aucun « chez-toi »... Hein ?

Il avait saisi son menton entre ses longs doigts et plongeait son regard ambré dans le sien. Apeurée, elle préféra ne rien répliquer, n'osant imaginer ce qu'il lui arriverait si elle lui tenait tête. Il était trop grand, trop fort, trop intimidant pour qu'elle puisse se le permettre.

Et ce n'était pas vraiment son genre.

- Mais puisque tu es encore là, ça ne te dérange pas si je te pose quelques questions, n'est-ce pas ?

Par réflex, elle se mordit la lèvre, son cœur prêt à imploser.

- Tu es de... de la police ?

La bouche de l'homme s'étira en un immense sourire puis il se mit à rire sans pouvoir se retenir.

- Humpf ! Pas du tout... hé hé hé...

- Qui es-tu, alors ?

Hisoka cessa de rire puis se détacha d'elle, reculant d'un pas comme pour la détailler dans son ensemble.

- Et toi, Lupa, qui es-tu ?

***

Voilà près d'un quart d'heure que Phinks fixait le plafond sans vraiment d'intérêt. Les vieilles persiennes filtraient la lumière du jour qui projetait des formes lumineuses sur les murs blancs de la chambre. Le silence régnait dans la pièce et une atmosphère paisible persistait dans la petite demeure.

Gemma et Eden dormaient encore, tandis que Paula gardait sa tête posée sur son torse, sa respiration calée au rythme de la sienne.

Leur nuit avait été courte. Il se souvenait encore de l'odeur d'encens que dégageait sa longue chevelure noire lorsqu'elle la libérait de son chignon, de la douceur de sa peau sous ses mains d'homme ; Phinks se rappelait la cambreur de ses reins, ses lèvres charnues qu'il avait été si heureux de retrouver.

Oui, Paula lui avait manquée.

- Tu ne dors plus ?

Il lui adressa un regard serein mais embué, surpris de la voir éveillée. Sous les draps, ses courbes créaient des reliefs qu'il ne pouvait ignorer, mais la toucher une seconde fois ne serait pas raisonnable.

À Chacun Son Réveillon [A Hunter X Hunter Story]Where stories live. Discover now