ANA : Chapitre 1, partie A.

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Mon coeur ne cessait de s'accélérer, plus vite, plus longtemps et surtout plus fort.

Je peinais à respirer, mon torse montant et descendant de manière irrégulière, il rythmait mes foulées dansant follement avec la musique retentissant dans mes oreilles.

Je courrais pour me libérer, me défouler et me sentir vivre.

Mais aujourd'hui, c'était différent, je n'étais pas en train de faire un footing, non, je courrais plus tôt vers mon destin.

Oui, j'étais en retard.

Mon destin m'attendait à trois ruelles d'ici, dans une maison luxueuse avec mes futurs clients.

Oui, je suis agent immobilière et si je ne réussis pas cette vente, je pourrai dire au revoir à mon augmentation.

*

-Je suis là ! -Criais-je à l'attention du couple- ne partez pas !

Comment faire une entrée remarquable en passant pour une idiote.

Arrivé enfin à leurs hauteurs, je lissais mon chemisier, respiré un grand coup et souriais avant de leur tendre la main.

-Bonjour bienvenue, excusez moi, il y avait du trafic sur la route.

Menteuse me criait ma conscience, en effet je me suis levée en retard, comme presque tous les jours de l'année.

Je passais devant eux, les invitant à découvrir leur futur demeure si tout se passe bien.

Je scrutais la moindre de leur réaction, à peine arrivée dans l'entrée, que leurs yeux brillaient. Cette vente risquait -je l'espère bien- d'être plus facile que prévu.

Moi-même, j'étais éblouie par l'étendue de cette maison et la beauté du paysage.

*

Après avoir fait le tour du bâtiment, je me tournais enfin vers eux, retenant par la même occasion toute leur attention. Je n'eus pas le temps de faire mon discours habituel que la jeune femme me prise de court.

-On la prend. Elle est vraiment parfaite, c'est tout ce que nous attendions. Merci, merci infiniment.

-Je suis contente d'avoir pu répondre à votre demande, je vous laisse ma carte et celle de l'agence. Je vous contacte dans la semaine pour régler la paperasse et monter un dossier afin de procéder à l'achat.

Sur ces bonnes paroles, ils commencèrent à partir, j'attendis de ne plus les apercevoir pour démarrer une petite danse de la joie.

-OUI ! Hurlais-je au coin de la rue.

Plusieurs personnes se retournèrent, me suspectant d'être folle. Je l'étais peut-être.

Quelques mètres plus loin ou peut être quelques kilomètres, je me trouvais devant la porte de Mia, ma vieille amie de fac. Excité, par mon exploit et la future augmentation qui allait me tomber dessus, je n'avais rien trouvé de mieux que de me rendre chez elle pour fêter cette bonne nouvelle comme il se doit. C'est une fêtarde accomplie, rien de mieux dans une situation pareille.

Je n'eus pas le temps de sonner que la porte s'ouvrit, sur un homme ou une femme, je ne sais pas trop.

-Poussez-vous de là. Maugrée-t-elle.

Dure journée visiblement.

Je n'attendis pas qu'on m'invite à entrée et le fit, je trouvais mon amie, un crayon dans les cheveux attablé et entourée de divers dossiers. Elle se retourna à peine.

-Une affaire compliquée ? Un meurtre cette fois ? Questionnais-je.

-Je n'en suis pas encore à ce stade, tu le sais, je dois encore valider mon diplôme.

-Tu y arriveras. Et cet individu, c'était ?

-Mon coup d'hier soir, il n'a pas dû apprécier que je le vire de chez moi. En même temps il fallait s'y attendre. M'éclaira-t-elle.

-Une fille ?

-Pas cette fois-ci. Je ne me souviens pas de son nom. Et toi quelle est la raison de ta visite ?

-Une vente ! Et qui dit vente dit une petite virée entre copines.

Elle se retourna comme pour me réprimander de vouloir encore sortir, c'est la troisième fois consécutive que je l'embarque avec moi, mais à la place de ça elle afficha un air taquin et me répondis.

-Hum, je passe à sept heures avec des sushis, onze heures, on décolle.

-Parfait, tu sais comment me parler toi.

Et c'est sur des rires que je claquais la porte de sa maison vers le parc se situant à cinq minutes de mon appartement.

J'aimais bien cet endroit. C'était calme, jolie et il y avait un kiosque avec un stand de smoothies autant dire que ce lieu équivalait au paradis pour moi. J'y passais presque tous les jours, même si ce n'était que pour saluer Albert, une personne âgée, il était très surprenant et sympathique, je devais l'avouer.

Nos conversations étaient très mouvementées et pour la plupart ne rimer pas à grand chose, mais j'aimais lui tenir compagnie et savoir qu'il allait bien, c'était devenu notre routine à tous les deux.

Je continuais d'attendre dans la file pour pouvoir enfin déguster mon smoothie préféré, j'estimais que c'était mérité.

-Un fruit rouge miel sans le yaourt et un ananas pêche pour toi ?

-Tu m'étonneras toujours Jackson.

-Tu demandes toujours la même chose depuis des mois, on ne peut pas dire que tu sois très surprenante.

Je lui tendis un billet et lui dit de garder la monnaie.

-Tu es toujours aussi généreuse, je vais finir par te ruiner. Plaisanta-t-il.

Je m'éloignais, et tendis à Albert sa boisson, je m'assise a sa gauche et d'un simple signe de tête, il me remercia.

Et on resta ainsi durant plus d'une heure à contempler le paysage tout en échangeant des potins sur nos vies, c'étaient ces moments-là que j'aimais apprécier, il se faisait bien plus rare que auparavant. 

________

Hello ! Comment allez-vous ? 

Je vous laisse découvrir le premier chapitre aux côtés de Ana ! 

Que pensez vous du caractère de Ana ? 

J'espère que le début de l'histoire vous plaît, n'hésitez pas à commenter et voter ! Vos avis sont mon moteur. 

Je publierai à peu près tous les dix jours. 

Bonne continuation ! :) 

A butterfly with a bird-[HS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant