Harry : Chapitre 12 partie A.

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HARRY : Chapitre 12 partie A.

Mon pouls palpitait à un rythme irrégulier.

La salle de bain ne m'avais jamais paru si oppressante qu'à cet instant.

J'observais Ana avec précision sachant que d'en moins d'une heure elle partirait sûrement pour toujours. Elle scrutait les moindres recoins de la pièce avec pour objectif de ne jamais croiser mon regard, elle devait penser que je ne l'avais pas remarqué. Un spasme traversa son corps la ramenant à la vie, son visage était crispé comme si elle venait d'avoir une illumination sur la situation.

-C'est elle n'est ce pas ? Roxanne est celle que tu aurais dû épouser, il y a de cela un an.

J'inspirais, fermais les paupières.

-Oui.

Jamais un mot ne me parût si dur à prononcer qu'aujourd'hui. Ses épaules s'affaissèrent, elle attrapa une serviette recouvrant son corps nu. Elle passa près de moi, ne daignant m'accorder aucune attention. J'entendis pour seule réponse un sanglot étouffé par la main qu'elle venait de positionner sur ses lèvres. Sa démarche se faisait traînante et elle monta récupérer ses affaires sans qu'aucun bruit ne perturbe cette scène déchirante.

Je n'éprouvais rien d'autre qu'un vide sidérale, il s'installait à mesure que je la sentais s'éloigner de moi et de ce que nous représentions. Las je regagnais les escaliers, elle était là avachie et déchirée par les pleurs qu'elle n'arrivait pas à contenir.

-Nous ne sommes pas passés à l'acte. Ajoutais-je comme si cela pouvait laver tous mes pêchés.

-Si je n'avais pas appelé, c'est ce qui se serait produit. Tu l'aurais étreinte sous tes draps jusqu'au levé du jour.

Elle n'avait pas tord, je ne l'aurais pas fait par amour mais par désespoir. Dans un moment où ma faiblesse était plus forte que tout et où seule l'étreinte d'une femme pouvait recoller les morceaux. Cela aurait pu être n'importe qui d'autre : Sara la secrétaire de mon père, Élodie la serveuse du café, Paulette la voisine du dessous. J'avais besoin qu'on m'aime juste le temps d'une caresse, voir que je ne suis pas seulement un incapable, un homme qui n'arrive pas à reprendre sa vie en main depuis un an.

Je me consolais comme je pouvais, me rassurais avec cette idée qu'elle me pardonnerait tout par amour, car c'est ce que j'aurais fait. Ana n'était pas moi, elle était ce bout de femme qui ressemblait à ces fleurs magnifiques, mais elle n'arrivait pas à éclore. Elle était bloquée dans un monde où elle ne s'épanouirait jamais, elle était trop belle pour nous.

-Arriveras-tu un jour à l'oublier entièrement ?

Je ne répondis rien.

-Pourras-tu arrêter de la choisir à moi ? Saurais-tu me promettre que si jamais elle revenait te suppliant de la reprendre tu ne le ferais pas ?

Je sentis un froid s'emparait de moi, je n'avais jamais réfléchi à tout cela. Je n'avais jamais envisageais cette hypothèse qu'un jour la femme que j'allais épouser pouvait revenir. Je l'avais trompée, salie et laissée affronter la perte de notre enfant seule, l'évidence était tombé sous le sens. Elle ne serait jamais revenue. J'avais alors pensé à Ana, et sa beauté à couper le souffle et plus aucuns jours ne passaient sans qu'elle accapare mon esprit. Pourtant je n'étais jamais arrivé à savoir si je l'avais choisi par dépit et pour m'évader de mon futur mariage ou pour les quelques sentiments que j'éprouvais à son égard.

-Je ne sais pas comment je réagirai.

-Si le doute est présent, c'est que je ne suis pas faîte pour toi Harry.

En silence elle posa ses lèvres sur les miennes. J'avais conscience qu'elle était entrain de me dire au revoir. Je profitais au maximum de ces derniers instants l'embrassant en retour, une larme dévala sur ma joue. Elle se joignit à notre baiser, mêlant douleur et adieu. Lorsqu'elle se recula, ses yeux étaient rouges et bouffies, les miens humides, sa main tremblait elle se releva, je constatais qu'elle avait prit le temps d'enfiler son pyjama.

-Le taxi est devant, je vais y aller.

Elle me dépassa, les effluves de son parfum la suivant. Arrivée à la hauteur de la porte, elle se retourna, un faible sourire sur ces lèvres.

-Prends soin de toi Harry. Tu n'es pas quelqu'un de mauvais, souviens toi-en.

Puis elle disparut dans la nuit noire, m'abandonnant.

______

Salut de nouveau ! 

Que pensez vous de cette partie ? 

-C'.

A butterfly with a bird-[HS]Where stories live. Discover now