ANA : Chapitre 11 partie B.

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ANA : Chapitre 11 partie B.

L'obscurité me saisit. Je ne vois rien. Je rate une marche.

Un courant d'air passe, caressant ma nudité, la fenêtre est ouverte. J'inspire. Je m'habitue à la noirceur de la pièce, je m'aventure dans le salon.

Le calme est pesant, l'odeur de cigarette est toujours présente, je distingue tant bien que mal une pile de cartons de pizzas jonchant à moitié sur la table basse et le sol. Je parviens jusqu'à l'interrupteur, me sers un verre d'eau glacée et m'installe dans le canapé. Je profite de cet instant pour faire le point et me remémorer la soirée. Je réalise qu'elle était mouvementée et inattendue. Je ne peux réprimer un sourire de satisfaction, il était à moi au moins le temps d'une nuit. Il nous aura fallu plus d'un an pour se retrouver.

Apaisée, je dépose mon verre sur la petite table mais mon regard est capté par un rouge agressif, sur le tapis. Je ne devrais pas vérifier ce que c'est, même si au fond de moi j'ai conscience de ce que cela représente. Je l'attrape : un soutien gorge victoria secret rouge en taille 95C. Une pointe née dans ma poitrine, mon souffle se coupe, je réprime une envie de vomir. Deux dans la même soirée, il ne se prive de rien. Champion. Je repense à Roxanne qui était dans le taxi avec lui. Je les imagines tous les deux sur ce même canapé entrain de se dévorer et cette fois je ne peux m'empêcher de courir aux toilettes vomir tout ce que mon estomac contient. La culpabilité me gagne et je me sens sale que ces doigts m'aient touchés après elle, qu'il est osé posséder mon corps quand quelques heures plus tôt c'était le sien qu'il agrippait. Je le haie, pour ce qu'il me fait subir depuis deux ans. Il m'a valu une thérapie et beaucoup de forces pour l'oublier, et il a tout détruit en une soirée.

-Ana ? L'entendis-je crier depuis le salon.

Je ne pus retenir les sanglots et les spasmes qui me parcouraient. Ses pas parvenaient à mes oreilles, mais je ne pouvais relever la tête pour l'affronter.

-Ana putain qu'est ce qui t'arrives ? Tu vas attraper froid, relèves toi.

Il attrape mon bras mais je me recule brutalement. Ses yeux me regardent affolés.

-Ne me touches plus Harry, jamais. Dis moi qui est vraiment Roxanne, dis le moi !

Ma voix frôlait l'hystérie, son corps se tendit et il devint blême. Il tenta à nouveau de m'approcher, mais je collais mon dos contre le mur, plus réticente que jamais à ce qu'il m'approche.

-Ce n'est pas ce que tu crois.

-Tu n'as fait que de dire ça ces derniers années, il faut croire que c'est ton excuse à tous tes problèmes.

*

La nuit commence à tomber, le soleil se couche et nous offre un spectacle sensationnel. Les derniers rayons se reflètent sur l'eau, et je suis allongée sur le sable fin contemplant une énième fois le paysage. Je repense à ces vacances imprévisibles, et j'ose un regard en direction de Harry qui est assit quelques mètres plus loin. Il semble tourmenté mais ne s'exprime pas sur ce qui le dérange. Je le rejoins et laisse ma main courir dans sa chevelure désordonnée jusqu'à la faire glisser sur son torse tatoué. Il ne réagit pas, mais peu importe, j'aime cette proximité et je l'aime lui. Il se tourne enfin vers moi, et me prends par la taille pour atterrir entre ces jambes. Son visage est éclairé par un faisceau de lumière et rend ce moment encore plus intense.

-Pourquoi tu réfléchis comme ça ? Quelque chose ne va pas ?

-Je pars dans trois jours Ana. Je ne suis pas prêt à te laisser. Tu n'as toujours pas répondu à ma proposition, tu sais Londres ce n'est pas si mal que ça. Tu t'y plairais.

Une semaine auparavant, il me proposait d'emménager avec lui en Angleterre pour vivre notre amour et construire une vraie relation et pas seulement un flirt de vacances d'été. Il avait 27 ans et ne souhaitait pas perdre de temps pour s'épanouir dans une nouvelle vie.

-J'ai démissionné hier.

-Tu acceptes ? Je n'en reviens pas. C'est fantastique ! S'écria-t-il.

-Je serais à Londres dans un mois.

Il m'embrassa, et se fit le plus beau baisé qu'on m'est donné. Il marquait le début de tout ce que nous allions vivre. Je m'imaginais déjà passé ma vie à ses côtés. Il s'allongea sur la plage m'entraînant avec lui, nous étions deux idiots un sourire niais plaqué sur les lèvres.

Le calme qui régnait entre nous fut interrompue par des SMS incessants. Il ne voulait pas répondre mais je ne supportais plus le bruit de son téléphone et lui attrapa. Je ne me fis pas prier pour ouvrir ses messages.

De fiancée : Le traiteur vient d'annuler pour le mariage. Il faut que tu rentres au plus vite. Je n'en ai trouvé aucun autre dans nos prix. Je ne veux pas reculer la date de notre mariage. Je t'aime, appelle moi quand tu peux.

Je relus ces quelques lignes plusieurs fois, clignant des yeux afin d'être sûre. Mon silence avait alarmé Harry puisqu'il m'ôta son cellulaire pour lire à son tour le contenu du message. Les larmes perlaient dans mon regard quand je le vis paniquer.

-Ce n'est pas ce que tu crois.

Je me relevais, ma tête tournait. J'avançais à vive allure voulant m'éloigner le plus possible de lui. Comment avait-il pu me faire ça.

-Attends ! Je peux tout t'expliquer. Je t'aime, s'il te plait.

Je me stoppais net, faisant volte face, me retrouvant nez à nez avec lui. La rage s'emparait peu à peu de mon corps et j'étais à deux doigts de lui coller une baffe. J'inspirais.

-Tu m'aimes ! M'écriais-je. Tout comme tu aimes ta femme ? Putain mais va te faire voir.

Il attrapa mon bras, il serrait si fort qu'une marque apparue rapidement, il encra ses iris verts dans les miens, m'obligeant à l'affronter. J'étais prête à m'effondrer.

-Ana, je ne veux pas te perdre. Si tu savais à quel point je m'en veux, j'aurais dû t'en parler. J'ai été idiot de te le cacher, je voulais faire ça bien et la quitter à mon retour. Je t'en prie, reste.

-Si tu voulais que les choses se passent bien, il ne fallait pas tromper ta fiancée. Je ne veux plus jamais te revoir Harry et si tu oses m'approcher je demanderai une jonction d'éloignement pour harcèlement.

Je retirai mon bras de sa poigne et partie en courant. Mes pas s'enfonçant dans le sable et mes cheveux collants à mon visage dû aux larmes déferlantes sur mes pommettes.

*

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Hello tout le monde ! 

Que pensez vous de ce chapitre ? 

Le flash back ? 

Pour tout vous dire je vous mets la fin du livre dans la foulée j'aimerais beaucoup vos retours ! 

-C'.

A butterfly with a bird-[HS]Where stories live. Discover now