ANA : Chapitre 9 partie A.

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ANA : Chapitre 9 partie A.

Un frisson parcours mon corps.

Une brise effleure ma peau.

Les yeux rivés sur la fenêtre ouverte, je tire la couette sur moi.

Je contemple l'homme à mes côtés, un filet de bave sur le menton et une barbe de trois jours complète le tableau.

Je remue quelque peu espérant le réveiller, afin d'admirer ses prunelles vertes.

Il se tourne, frotte son visage d'une main mal assurée et sourit maladroitement avant d'oser me regarder.

J'oublie aussitôt la scène qu'il m'a faite hier et ne peux m'empêcher de me blottir contre son torse tatoué.

-Tu es sublime, j'ai l'impression de ne t'avoir jamais quitté. Murmure-t-il, sa voix est étouffée due à ma chevelure.

-Peut-être parce que tu ne l'as jamais vraiment fait.

Il me fixe interloqué, un sourcil plus haut que l'autre. Cette expression le rend enfantin.

-Tu étais près de moi, juste ici. Je désigne mon coeur, tout en prononçant cela.

Il m'offre un sourire timide, flatté, je ne le savais pas si sensible.

Je m'étire, et m'ôte du lit pour me diriger vers la cuisine, où le brun me rejoindra après une douche.

Je me verse une tasse de café fumante lorsqu'un raclement de gorge me fait bifurquer.

Ma mère vêtu d'un tailleur gris se tient droite près de l'îlot et me reluque d'un mauvais oeil.

-Qu'est ce qu'il fait encore là ? J'espère qu'il ne s'est rien passé entre toi et lui.

-Maman...

-Je n'en reviens pas. Tu as passé plus d'un an à le pleurer, le haïr, te rendre mal pour ce crétin tout ça pour retourner auprès de lui. Je te pensais plus adulte Ana, d'autant plus qu'à l'heure qu'il est tu devrais rechercher activement un emploi. Elle me sermonnait comme à son habitude.

-J'aimerais que tu ne te mêles pas de cette histoire, il n'a pas mauvais fond.

-Trouves toi un travail avant de bécoter ton ex, tu ne resteras pas ici indéfiniment.

-Je sais déjà tout ça.

-C'est pour ton bien ma chérie, je ne t'aime pas moins. C'est important que tu le saches.

Elle mima un baiser et retourna à son bureau.

Je roulais des yeux épuisé par son comportement.

C'était dur pour moi aussi, j'avais dû accueillir l'homme qui m'avait détruite une nouvelle fois dans ma vie sans ne pouvoir rien contrôler.

Et pourtant mon coeur battait à tout rompre seulement en sa présence, c'était des battements irréguliers, forts et rapides qui ponctuaient l'amour que je lui portais.

Sa carrure dans l'embrasure de la porte me ramena sur terre, sa mine était triste et il semblait gêné. Tel un enfant qui venait de se faire gronder il vint vers moi à reculons, comme si sa présence se devait d'être excusée.

Il me laissait dans l'incompréhension, faisant planer un mystère glauque. Je m'attendais au pire, à une nouvelle révélation déplaisante.

-Que t'arrives-t-il ? Craquais-je.

-Je ne devrais pas rester, il serait plus responsable que l'on arrête tout ça tant qu'il est encore temps. Sa voix tremblait et pourtant il ne revint pas sur cette parole.

Un noeud se nicha dans le creux de mon estomac, tous les papillons qui virevoltaient quelques heures plus tôt venaient de mourir.

-Pourquoi Harry ? Alors pourquoi es tu revenu, si c'est pour repartir aussitôt ?

-Ana, s'il te plaît, ne le prend pas comme ça. C'est juste temporel, je t'assure.

Il caressa mon visage de son pouce, en guise d'apaisement.

-Si tu décides de partir, ne t'avises plus jamais de me contacter. Il n'y aura rien de temporel, ce sera définitif. Rétorquais-je sèchement.

-Quelques mois, le temps que tu puisses rebondir.

Mes sourcils se froncèrent, et je sentais la colère s'emparait de mon être malgré moi.

-De quoi tu parles ? Qu'est-ce que tu insinues ?

-J'ai entendu votre conversation avec ta mère... je ne veux pas te détourner de tes objectifs.

J'inspire et expire fortement, les doigts sur mes tempes je tente de me canaliser aussi bien qu'il m'en est possible.

-Ce qui s'est dit dans cette cuisine ne te concerne aucunement, je préfèrerais que tu te mêles de ce qui te regardes. Puis si tu insinues que mes objectifs sont d'obtenir un emploi, oui c'est le cas mais au vu de ma carrière mes chances de décrocher un job sont très minces. Alors si tu veux toujours t'en aller je t'en prie, je ne te retiendrais pas. M'énervais-je.

Il soufflait, contrarié par ma répartie, il ne pouvait s'empêcher de faire les cents pas dans la pièce a-t-elle point qu'il me donnait mal au coeur.

Au bout d'une dizaine de minute, il s'assied en face de moi, me saisit les mains et de ses yeux d'une beauté renversante me contempla comme si c'était la dernière fois.

-Acceptes ce que je vais te proposer. Cela arrangera tous tes problèmes.

Il cherchait une garantie que je ne pouvais lui accorder.

-Travaille pour mon père, il a une agence de communication et il cherche une assistante. Poursuivit-il. Sa voix était pleine d'entrain et l'espoir brillait aux travers de ses prunelles.

-Non, je suis désolé.

Le choc figea son visage en une grimace étrange, il se laissait submerger par ses émotions. D'ici quelques minutes une déferlante d'incompréhension et de rage feront surface.

-Comment peux-tu refuser une offre pareille ? C'est un boulot très bien payé pour le peu de travail qu'il y a à fournir.

-Peut-être que tu t'épanouies auprès de lui, mais je refuse de devenir dépendante de toi. Je veux d'un emploi enrichissant. Ce n'est pas parce que toi tu n'es pas capable de te relever que c'est mon cas. Tranchais-je.

-Tu n'as pas à porter ce genre de jugements. Tu ne sais rien de ce que j'ai pu endurer cette année.

Un rire jaune résonna dans la cuisine et mes muscles se crispèrent.

-Si tu n'avais pas trompé ta fiancé, on en serait pas là ! Hurlais-je à plein poumon.

-Je vais rentrer chez moi. Dit-il calmement. L'offre tient toujours, je te laisses jusque demain soir pour y réfléchir, si tu ne te manifestes pas on lance une annonce.

Sans un dernier signe il quitta la maison m'abandonnant à mon sort.

Sa présence hantant la pièce et mon corps encore désireux de lui.

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Coucou tout le monde ! Comment allez vous ?

Êtes vous en vacances ?

Qu'avez vous pensé de ce chapitre ?

De la proposition de Harry ?

J'espère que votre lecture était agréable, on se retrouve bientôt ! :)

Bisous.

-C'

A butterfly with a bird-[HS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant