R I N

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– 𝗨𝗘𝗡𝗢 𝗠𝗔𝗧𝗦𝗨𝗢, c'est la troisième fois que vous commettez du vandalisme cette semaine

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– 𝗨𝗘𝗡𝗢 𝗠𝗔𝗧𝗦𝗨𝗢, c'est la troisième fois que vous commettez du vandalisme cette semaine.

Elle regardait le policier dans le blanc des yeux sans sourciller. J'aimais la détermination qu'elle y plaçait, ça l'imposait.

Je lui jetais un coup d'œil furtif.


Alors comme ça, elle s'appelle Ueno.

Une fois sorti avec un avertissement en poche de ce poste de police étouffant, je l'apercevais qui attendait devant la bée vitrée, le regard perdu entre les voitures de Tokyo.

Je me plaçais à ses côtés en marchant dans une flaque d'eau.

– Tu attends qui? Je demandais en logeant mes mains dans mes poches.

– Toi.

Son timbre de voix me pris de court, il coulait comme du miel jusqu'à mes tympans. Ses soucoupes se désintéressaient de la circulation pour se déposer sur moi.

– C'est quoi ton nom? Elle continuait sur le même ton.

– Rin, je faisais simplement avant d'allumer une nouvelle cigarette.

– Retiens bien une chose, Rin.

Je l'interrogeai en élevant un sourcil.

– La dépression te tuera plus rapidement que la cigarette.

Mes lèvres s'entrouvraient à peine qu'elle m'arrachait la clope des mains pour en prendre une bouffée.

– Mon dessin était censé représenté l'innocence, elle lançait malicieusement avant de me la rendre, les ongles vernis, mais avec tes flammes, il démontre la contradiction.

Elle me fit un sourire mignon, tout sûr de lui.

– Merci, grâce à toi c'est original. Ses yeux descendaient sur ma main. Par contre, je déteste l'odeur de cette chose.

– Tu l'as quand même goûter, je remarquais.

C'est en disant ces mots que je me rendais compte du pourquoi. Elle compris mon illumination et attendait une réaction.

– C'est contradictoire, c'est ça? Je soufflais avec un sourire en coin, amusé par son attitude.

Ses joues s'empourpraient, fières. On passait un moment sans rien dire, écoutant juste les battements de nos cœurs.

La pluie avait cessé et sans prévenir, elle filait parmi les passants, comme une ombre éblouissante. Stupéfait, je fixais l'endroit où elle disparu.

Voilà ce qu'était Ueno, une ombre. Une ombre qui jouait avec le feu.

La clé de chez moi tournait dans la serrure, une odeur de ramen emplissait l'intérieur. On était dimanche, maman avait le temps de cuisiner.

– Tu étais où?

Je sursautais alors que j'étais sur la pointe des pieds pour ne pas qu'elle ne m'attrape. Les bras croisés, elle me toisait de la tête aux pieds.

– Retire tes mains de ces poches pour voir.

Je m'exécutais en soupirant. Elle les fouillait.

– Tu fais la plonge tous les mardi et jeudi soir pour acheter ça? Elle s'étranglait en plaçant mon paquet entamé devant mes yeux qui s'en fichaient.

– Je crois bien.

Ses épaules s'affaissaient alors qu'une touffe brune apparaissait derrière moi.

– Oni-San! Riait ma petite sœur avant de s'accrocher à ma jambe droite.

– C'est confisqué, et que je ne sentes pas une seule fois tes vêtements sentir le tabac, compris?

Alors que Emi dans mes bras jouait avec mes joues, la tête déconfit de ma mère disparaissait dans la cuisine.

Un peu plus tard dans la soirée, après avoir mangé, je montais dans ma chambre bordélique.

Des titres de Shakespeare un peu partout mélanger à ceux de Haruki Murakami et entassé sur du Baudelaire habitaient près de mon lit défait. Des magazines de boxe reflétant mes rêves déjà en cendre sont abandonné sur mon bureau qui sert à tout sauf à étudier.

D'ailleurs, je ne sais plus combien d'autres livres se trouvaient en dessous du pieux.

En face de tout ce bazar, il y avait la fenêtre qui laissait passer une fine lumière sombre. Oui, tout était sombre dans cette ville.

Sauf Ueno.

Je surpris ma pensée en passant une main dans mes cheveux défaits. En soupirant, je relevais le pan de mon t-shirt, quatre battons blancs étaient calé entre mon pantalon et mon caleçon. Je retirais mon pull pour le remplacer par une vielle chemise que je laissais entrouverte. Le genre de vêtement hideux que ma mère croit avoir jeter. J'attrape un des bâtonnets avant d'ouvrir la fenêtre pour y passer mes jambes.

Calé à la rambarde qui donne sur une rue peu fréquentée et morose, je place le poison que ma mère déteste tant dans ma bouche, un bouquin de Lian Hearn dans la main droite.

J'essayais tant bien que mal de me concentrer sur l'histoire du jeune Takeo mais entre les pages qui font leur vie et mes pensées qui s'envolent vers cette après-midi, je n'étais pas près d'y arriver.

Vides, mes iris caressaient les poteaux et leurs câbles électriques.

Finalement, Ueno était une ombre qui disait la vérité ; la dépression finirai sûrement par me tuer.

Et puis dans tout ce noir, je vis la croix .
Celle barrée à la bombe de peinture présente dans les mains de Ueno tout à l'heure.

Mon cœur ratait un battement quand il vit qu'il y en avait toute une panoplie sur les autres bout de fer.

C'était bizarre mais à ce moment là je savais que je devais les suivre.

Piquer par la curiosité, je me levais, enfilais mes vielles chaussures et fermais ma chemise.

Je ne la connaissais que depuis quelques heures mais je savais déjà que c'était elle.

Un sourire menaçant de chavirer sur mes lèvres, je me rappelais ses mimiques.

Et contre toute attente, j'espérais la revoir.

Espérer.

Un verbe qui n'a pas été utilisé depuis longtemps par mes pensées mais qui prenait tout son sens dans ma poitrine.

- 𝚁𝚒𝚗, 𝚕𝚎 𝚖𝚎𝚌 𝚚𝚞𝚒
𝚌𝚘𝚖𝚖𝚎𝚗𝚌̧𝚊𝚒𝚝 𝚊̀ 𝚎𝚜𝚙𝚎́𝚛𝚎𝚛.

ueno Where stories live. Discover now