O R G U E U I L

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Des gens qui boitent, qui boivent et oublient un peu l'épave vivant en eux

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Des gens qui boitent, qui boivent et oublient un peu l'épave vivant en eux. Un sourire narquois et peut-être deux, sûrement un sincère évaporé dans le bruit, un faux rendez-vous et un ami qui vous trahis.

Ça serait comme cela que je décrirai le vieux cabaret dans lequel je bossais. Enfin, tout le monde était débordé (en particulier Airi) ,le patron ne me virera pas. Il avait besoin de moi. Les besoins sont plus importants que les valeurs. La fierté est une valeur. Une valeur qu'on comprend mal.

Sentiment élevé de la dignité, de l'honneur.

Quand Airi rinçait ses mains et se les séchait sur son tablier doté d'un motif lapin, ses yeux balayèrent la salle avec cet habituel air de routine. Avant de tomber sur moi.

Il me fixa un instant, pesant le pour ou le contre ; si il devait me casser la geulle au prix de se faire virer ou garder sa fierté au semens du vice qu'est l'argent.

Tombé si bas.

C'était un lâche Airi, comme moi.

Un nouveau sourire narquois sur les lèvres, un patron qui crie de reprendre mon poste au lieu de rester planté là, de l'amertume dans les tripes de l'ennemis.

Il embrasse la fille que j'aime.

Voilà ce que j'aimerai qu'il pense en toisant mes lèvres s'étirer alors que je le poussais avec la légèreté d'un félin sur sa proie. Mine de rien, je continuais son travail en plongeant ma main dans les abysses du savon.

— Ne brise pas le coeur d'Ueno.

— Comme elle a brisé le tien tu veux dire?

Froncement de sourcil, battements de cœur.

— Non, comme t'as détruit le mien.

Je rinçais des verres jaunis par les peines des hommes, Airi les séchait.

— C'est pas comparable, c'était de l'amitié.

— Et alors? L'amitié est donc moins importante que l'amour?

Puis des fourchettes qu'une fille aurai du planté sur le front de son copain quand elle avait compris qu'il l'avait trompé.

— Si, mais ça fait moins mal.

— D'accord, mais on est quand même blessé.

— Je vais te faire encore plus saigner Airi.

Il y avait la recherche de reconnaissance, un peu de jalousie, c'est vrai quoi “quelqu'un a aimé Ueno avant moi”, une sorte de méchanceté que je pouvais pas contrôler.

— On peut pas faire saigner un coeur brisé, Rin, on peut seulement en ramasser les morceaux.

— Je vais mettre le feu aux morceaux restant alors.

Les rires d'abrutis saoul, des ordres qu'on lance aux serveurs, notre conversation repris son ton cassant.

— Pourquoi tu me détestes?

Je faisais une pause et contemplais mon reflet s'engouffrer dans le trou d'évacuation.

— Je pense que je t'ai toujours détesté, Airi.

Il ne paraissait pas atteint par mes mots déchirants.

— Je lui avait ramené des fleurs à Ueno quand elle a fait sa crise la dernière fois, tu l'embrassais- du moins, physiquement-

Je ne lui laissais pas le temps de finir, pour asséné le coup de grâce.

— T'as eu des envies de meurtres?

C'était gratuit, bas. J'étais tombé si bas. Mais je pouvais pas m'arrêter.

— T'as eu des envies de meurtres comme ton père en a eu avec ta mère?

Je crois bien que ce coup de poing dans la mâchoire suivit d'un crochet dans l'estomac, je l'avais bien mérité.

Les conséquences de son acte fut un hupercute qui s'écrasait sous son menton, pendant un quart de secondes, je repris mon souffle. C'est ainsi que ses yeux maculés de sang reprirent leur assaut et son pied valsa dans mon abdomen. J'atterrissais sur un objet en pierre, mon épaule semblait s'être décroché tant le mal qui s'en dégageait s'était encré dans ma peau.

On nous attrapait par le col et avons été  jeter sur la chaussée comme deux déchets. Non, nous étions des déchets jeté sur la chaussée.

Titibullant jusqu'à un banc. Un banc en face d'un parc, un parc en face d'un banc. Des souvenirs noirs sur blanc.

— Tu pisses le sang, Rin.

— Comme d'hab.

Un lampadaire qui clignote, un endroit fantomatique, la nuit bleue.

Des enfants dans des corps d'adultes. Des pensées d'adultes dans des cœurs d'enfants. Devenir un salaud ou en avoir toujours été un?

— On mérite pas d'aller à l'hôpital, Airi.

— Je sais, Rin.

On méritait pas d'aller en enfer, mais pas non plus au paradis.

Les salauds doivent faire le mal une fois, pas dix, sinon ça ne fait plus mal, on a le temps de s'habituer à la douleur.

Je soufflais dans l'air pour observer le paysage se griffonner à nouveau.

— J'espère que t'as assez mal parce que je veux pas devenir un méchant sans valeur, tu comprends?

J'étais sans pitié.

— T'en fais pas, tu finiras bien par payer.

Il laissait tombé une tape sur mon épaule droite, là où je m'étais écroulé. Touchant ma faiblesse physique, c'était un avertissement.

— Ne brise pas le coeur d'Ueno, il répétait en jetant un dernier coup d'œil aux balançoires sur lesquelles planait des rires. Si on tendait l'oreille, on pouvait presque les entendre.

Presque.


- Rin, l'enfant oublié sur
une balançoire.


NDA
[tombé si bas est inspiré de la
musique d'Ajar « tombéciba »
+ on arrive presque à la fin de
l'histoire, j'espère que je ne vous
déçois pas jusqu'à maintenant > <
bisous à tous✨]

ueno Where stories live. Discover now