U K I Y O

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Nous étions lundi et je m'ennuyais. Sur le carnet qui ornait l'appuie de fenêtre, les lettres S A K U R A salissaient plusieurs fois la page, écrites dans des sens différents.

D'habitude, étant le seul à la comprendre, Ueno m'avait semé dans ses idées. Celles-ci couraient trop rapidement pour moi car son souffle était intacte, elle ne fumait pas.

Lentement, je ramassais les bouts du magazine qui jonchaient le parquet.

Je savais qu'elle savait, pour ce que j'avais fait.

Et vous savez ce qu'elle savait d'autre?

Que j'irai la chercher après les cours.

L'angoisse dans la gorge et l'impatience dans les pieds, je regardais la foule d'élèves qui sortaient en me regardant légèrement de travers. Certains m'avaient reconnu, c'était évident.

Mais je m'en fichais, elle était derrière moi.

— T'es venu.. Ses paroles ricochaient comme si elle n'arrivait pas à y croire.

— Comme tu peux le constater, je murmurais dans un souffle trop occupé à observer ses perles saphir.

— Suis moi, elle ordonnait en attrapant mon poignet.

Cartable derrière le dos, son ombre glissait dans les rues malfamée de Tokyo. On s'arrêtait devant une porte rongée par les mites.

— C'est là.

Je haussais un sourcil.

— C'est là quoi?

— Tu verras, imbécile.

La porte pivotait à peine que l'odeur du Lys inondait mes narines, mon étonnement prit un temps fou pour s'y habitué.

— Reste pas planté là, elle s'amusait en retirant ses chaussures devant l'entrée japonaise.

L'intérieur, en plus de sentir le lys, possédait cette vague de savoir qui me donnait déjà l'eau à la bouche ; Des livres. Les murs en toiles représentants des peintures célèbres rappelaient la passion de la rebelle.

— Oh Sakura! Tu as ramené ton ami?

Ueno enfilait un tablier rose pâle. Assis derrière un chevalet, se trouvait un vieil homme qui respirait la sagesse de l'ancien temps.

— Oui! Mais c'est qu'il est encore déboussolé le petit Rin, un rire suivait la taquinerie de mon amie.

— Viens ici mon garçon.

Je m'approchais de lui et c'est là que l'évidence me frappait. Le monsieur aux yeux gris regardait le vide, il était aveugle.

— Ton aura est rouge, trancha t-il.

Un silence poussiéreux tombait sur mes épaules. Ueno paru surprise mais ne fit pas de commentaires.

— La votre est bleue.

Je sentais les iris de la brune se dilater sous ma nuque.

— Oh ça change comme repartie, d'habitude, les gens me traitent de fou, un rire franc secouait la poitrine du vieillard.

— Les sages sont les premiers à être pointé du doigt, je répliquais en attrapant un livre qui traînait sur l'appuie de fenêtre.

Ils étaient impressionné par mes répliques, et je dois admettre que je l'étais aussi.

Alors que l'homme s'effaçait dans une autre pièce, une présence se déposait à mes côtés, je frissonnais.

— En fait, t'es mignon.

Mes doigts froissaient la page sous ses douces paroles, mon trouble devait être facilement visible, chose qui n'était jamais arrivé. Son contact malicieux s'éloignait pour revenir quelques secondes plus tard.

Je ne m'y attendais pas, son pinceau immaculé de rouge attaquait le bout de mon nez. Pour me venger, j'essayais de l'atteindre à mon tour en attrapant une couleur au hasard.

Nos rires s'entremêlaient et nos corps entraient en collision pour atteindre l'autre.

Finalement, je tenais ses poignets à la hauteur de sa tête, le bleu pétillants de ses yeux me toisaient. La respiration saccadée, nos visages étaient proche.

— Toi aussi, t'es mignonne.

Elle mordait sa lèvre inférieure avant de virer au rouge vif.

— Bon les enfants, je vous laisse travailler à l'atelier pendant que je vais faire quelque courses, il me manque du tabac.

On se détachait à la hâte malgré le fait que le vieux ne puisse pas nous voir. La gêne était omniprésente, la porte claquait.

— Tu t'appelles Sakura?

— C'est vrai que tu as tabassé Airi?

Nos deux questions se battaient à coup de regards noir pour savoir qui répondra en premier.

— Ueno est une rue connue pour ses Sakura, d'où le surnom.

Un temps.

— Oui, je l'ai tabassé.

— D'accord.

— Je préférai que tu m'insultes.

— Non, je sais que tu as été obligé de le faire.

— Comment tu le sais?

— Il me l'a dit.

— Alors pourquoi me demander si tu sais déjà la vérité?

Pas de réponse.

—Je te repose la question Ueno, qui es-tu?

—Je t'ai déjà répondu, à toi de le découvrir.

Sans un mot de plus, elle attrapait son sac et effaçait quelques traces de peinture sèche de son visage.

— "Les plus sages sont pointés du doigt", elle citait alors que le vent n'épargnait pas nos cheveux, t'as raison. Alors arrête d'écouter ce que disent les gens et prend soin de ton corps.

— Tu vas où?

Ses mocassins hésitaient.

— Quelque part.

Ce n'est bien que plus tard que les remords remontaient dans mon estomac, j'aurai du insister pour savoir où elle allait ce jour là.

- 𝚁𝚒𝚗, 𝚕𝚎 𝚖𝚎𝚌 𝚚𝚞𝚒
𝚟𝚊 𝚛𝚎𝚐𝚛𝚎𝚝𝚝𝚎𝚛

ueno Where stories live. Discover now