P L É I A D E S

334 90 43
                                    

Mes yeux collaient son reflet

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.


Mes yeux collaient son reflet. Un reflet aux lèvres entrouvertes, au parfum léger de poussière d'étoiles. Les soupirs signant la fatigue de vivre, qui reprendront souffle quand je partagerai le mien avec elle. Un filet de lumière qui glissait entre les plis de la couverture. Elle recouvrait à peine ses peines ni mon regard avide sur ses cheveux en désordre ou se coussin qu'elle serait contre sa poitrine comme sa douceur le faisait avec moi quelques minutes plutôt. J'avais souris contre son coeur mais m'étais dégagé de son étreinte. Trop d'amour m'avait donné le vertige, elle s'énervera quand ses paupières laisseront place à la vision de mon brouillon qui fumait encore. Ouais, je crois je suis addict aux paysages flou que la fumée griffonne avant de prendre la place du monde. Cela fait ressortir une de ses facettes ; l'imperfection.

— Si je t'ai embrassé devant Airi c'est pour qu'il arrête ses avances.

Nuage de nicotine. Une enfant adulte réveillée.

— Il a perdu à cause de ça.

— Il voudra prendre sa revanche.

— Sauf que les autres n'ont plus d'admiration pour lui.

—Et alors?

—Ça change tout. Parce que je voulais tous les écraser en me battant une seconde fois avec lui.

Elle se tournait sur le dos et semblait chercher un ciel imaginaire sur le plafond.

— Mais il te connaît toi et tes intentions, il n'aurait pas accepté de remontrer sur le ring contre toi.

Je balançais mon pied par dessus la rambarde.

— Là c'est différent, il est en colère, elle continuait.

— C'est pour qu'il accepte de se battre et que je retrouve ma fierté que tu l'as énervé, je concluais donc sur ses sous-entendu.

Le parquet grinçait.

—De quelle couleur est l'extérieur, Rin?

Je soufflais de la fumée blanche.

— Floue. La couleur est floue car elle dépend par quel point de vue on regarde.

Je ricanais.

—Habilles toi, Ueno.

J'ai un sourire à repeindre.

**

On ne crie pas ses émotions sur tous les toits, ça c'est pour les suicidaires. Mais graver ses sentiments dans la rue, c'était autre chose. Ça restait.

— “Quand le monde est trop neutre, il faut le peindre.”

Ma petite sœur hochait la tête furtivement, totalement d'accord avec la leçon que lui donnait Ueno.

Un océan de couleur coulait le long de la route. Il éclaboussait les murs de doré, embrassait l'air de cobalt et fuyait sous le vert. Faisait une teinture à la neige de rouge et brûlait les cieux d'émotion. Empêchait la philosophie du grand père chez qui ça sent le Lilas avec des vagues arc-en- ciel.

L'odeur de cigarette, de soupir et d'étincelle dans les cieux.

— Un bisous sur la joue, un bisous sur le coeur! Chantonnait ma petite sœur à tue tête.

Vu ma tête, ma copine s'approchait de moi et chuchotait ;

—Quand on a pas de coeur on vole celui qui nous l'a pris.

Je me couchais à même le sol, les passants semblaient déroutés mais certains avaient le reflet d'un sourire. Mon jogging, mes cheveux et mon t-shirt respiraient la tranquillité dans leurs tâches de galaxies. Ma cigarette restait blanche. Encore et toujours.

— C'est qu'il n'a pas arrêté de fumer cet imbécile!

Maman.

— Ton patron vient de m'appeler, il te vire ce soir si tu vas pas travailler.

Elle semblait calme, trop calme pour une femme qui rentre de sa matinée de boulot et retrouve ses enfants faire des anges de neiges aux teintes de l'espoir.

Elle prenait ma petite sœur dans ses bras sans prendre la peine de faire attention à ne pas se salir et lui chuchota qu'elle va se laver et faire ses devoirs. Demain il y a l'école.

Une personne se redressait à mes côtés, visiblement agacée devant mon air impassible et mes lèvres étirée caressant l'insolence.

— Tu vas te faire virer et ça te fait rire?

—Et toi? Ça fait combien de temps que t'as pas été faire des contrôles ni pris tes médocs?

Elle retombait avec un soupir las.

— Rin 17, Ueno 16.

— Et l'école, t'y vas plus? Je demandais en bon copain.

— Non, je suis en plein transfert.

— Tu changes de lycée?

— Oui.

— Et tu vas où?

— À celui où tu iras.

— Et tu veux que j'aille où?


Elle se tournait sur son flanc droit, ma tête virait vers la gauche. Deux perles glacées de saphir.

— À celui d'Airi, pour mieux savourer ta victoire.

J'étais prêt à devenir un salaud.

Elle éclata de rire.

De vrais salauds.

-𝚁𝚒𝚗&𝚄𝚎𝚗𝚘, 𝚕𝚎𝚜 𝚖𝚎́𝚌𝚑𝚊𝚗𝚝𝚜
𝚍𝚎 𝚕'𝚑𝚒𝚜𝚝𝚘𝚒𝚛𝚎.

ueno Where stories live. Discover now