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— Est-ce que tu as ton uniforme scolaire? Demanda t-elle quand j'ouvrais les paupières

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— Est-ce que tu as ton uniforme scolaire? Demanda t-elle quand j'ouvrais les paupières.

Il était l'heure de prendre le temps, je hochais la tête. Les dernières neiges bronzaient au soleil frais. Le train, rangé et entretenu, roupillait sur les rails d'un air matinal. Il eut un arrêt trop rapide, pour la première fois de l'histoire de ma vie, il tombait en panne. J'échangeais un regard ennuyé à ma copine qui me rendit sa solution hardie, brillante de détermination.

Il ne nous restait que quelques minutes avant qu'il ne se remette en marche. On bousculait les gens sans nous excuser, récoltant des regards réprobateurs. J'abaissais la poignée de secours et la porte ouvrait son coeur au vent glacial. La jupe d'Ueno s'envolait, les murmures planaient. Ébènes sont les cheveux de la douceur en s'écrasant contre les épaules enivrantes. Il y avait un incendie dans mon esprit, appréciant le moindre souffle de son corps. L'élégance forgée dans ses gestes frissonnait le long de ma peau. J'eus peur de la perdre, un moment.

La neige semblable à des graines de blés, scintillait comme des milliers de fées aux robes dorées. Elle balançait sa chevelure vers l'est, m'accordant un regard nu.

— Courir vers un but infini.

— Trop simple.

— Sans manteau ni écharpe.

Je haussais un sourcil.

— Intéressant.

On exécutait nos propres règles, choquant la population. Mon coeur battait fort dans ma poitrine, j'arrivais à respirer. Un goût d'adieux sur nos maux aux ailes d'anges. Une candeur nacrée sous les plis des sourires. Un rire pastel voltigeant par delà la chaussée d'un train. De la neige sur mon coeur gonflée. Je pense qu'il y avait des étincelles qui caressaient le flan de ses joues mais ça nous importait peu. Sa joie aux poussières de lys. Je savourais l'air respirable. Et puis ça m'a semblé évident. Cette partie de nous même qu'on cherche jusqu'au bout de nos peines, est en fait dans les gens qu'on rencontre. Emi, maman, Ueno, Airi et moi. Un vide de paix alignait mes pensées noires, les enguirlandaient. Je ris faiblement. Si content d'être heureux, de pouvoir remplir mes poumons sans réfléchir. Ce sentiment du bonheur trop longtemps crispé attrapait des ailes. Mes inspirations se firent plus longues, égoïste. À moi l'oxygène de ce monde. Je décrochais le cadenas de mon avenir, la chevelure d'Ueno ouvrait le chemin. J'accélérais mes pas, me rapprochant du but. À la fin du trajet, nous seront certainement adultes, laisse nous donc profiter de ta main innocente, Peter.

Regarde moi, je vis.

Ma rencontre avec Ueno marquait le début des jours de pluies. De la peinture dans la rue Ueno. Chamailleries et remises en question. Malice fondue des esprits. Liberté possédant un allé sans retour. Larmes sages. Joie décalée dans l'absurde du rire. Foutoir de la mélancolie. Agression de la douceur.

— J'aimerai que tu me jures quelques chose, Rin.

— Dis moi.

— Si un jour je meurs, mange une pizza.

Un temps. Une inspiration. Je n'oublierai jamais l'irréel de son visage.

— Une pizza, ça reste pas Ueno. En fait, je pense que quand tu mourras, j'écrirai à quel point t'étais merveilleuse tu vois, pour que dans des milliers d'années on sache que sur cette planète, il y a un garçon qui a foulé sa cheville et qu'une fille lui a porté secours.

Elle rougissait, utopique et répliqua :

Ba-ka.

- Rin, l'honneur vibrant de

cicatrices & Ueno, la cire des
bougies durant la guerre de soi.

Fin.


ueno Where stories live. Discover now