chapitre 8

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Dix minutes... dix bonnes minutes que je me tiens devant le bureau de monsieur Oeil de faucon. Comment je n'arrive pas à le saquer... il faut que je garde mon sang froid avant d'entrer dans son bureau au risque que tout parte en gombos... et des gombos vraiment frais.

Je frappe légèrement la porte du bureau.   Quelques secondes s'écoulent quand elle s'ouvre laissant un Monsieur Lionel décontracté. Sa mine douce redevient dure lorsqu'il m'aperçoit.

-Oui?

-Bonjour Monsieur

-Oui?

-je suis Mademoiselle Djuna

-Oui ?

Calmes toi la go, respires , actives tes bonnes ondes.  Ne le laisse pas gagner .

-j'ai été inscrite au programme un prof...

-Oui oui je sais ce que c'est. Alors c'est toi qu'on m'a attribué ? 

-Oui monsieur...

-Il ne manquait plus que ça... entres

Il me laissait passer puis referma la porte derrière nous. Il restait adossé à sa porte et me dévisagea. Je n'aimais pas la façon dont il me regardait mais je prenais sur moi. 

-le programme mis en place était à la base pour des étudiants qui ont des difficultés.  Je constate que ce n'est pas le cas...

-Où voulez vous en venir ?

-ne joues pas la maligne avec moi. Je sais très bien que tu es une prostituée de luxe . Te voir avec mon père a confirmé tout ce que je pensais de toi . Et figures toi que mon père ne prend que des filles de ton genre. 

-Surveillez votre langage monsieur s'il vous plaît. 

Comment osait-il me faire  sortir ça ? Il ne savait rien de moi. Il jugeait juste par l'apparence.  Un professeur d'éthique  qui réfléchissait comme ça

-sinon ?

-Sinon je serai obligée de vous répondre monsieur.  Vous ne savez rien de moi et je vous interdis de parler de ma vie comme ça.  Sous vos airs dédaigneux je sais très bien quel genre de personne vous êtes. Vous avez été gâté par la vie avec un père riche,  vous avez fait les meilleures écoles du pays et pour finir dans une université internationale, l'une des plus prestigieuses avec un travail qui vous attendait impatiemment au pays . Alors oui Monsieur , je suis une prostituée, dites le si bien vous fasse. Mais jusqu'à preuve du contraire, nous sommes dans le cadre professionnel. Je vous prie de garder vos mesquineries à la sortie de l'université...

Je respirais bruyamment. J'avais envie de lui dire tout ce qui me passait par la tête.  Il se racla la gorge . Et s'avança vers moi, je pris peur. Il me contournait et alla s'asseoir sur son fauteuil de bureau . Il se servit un bourbon et bu d'une traite.

-je vois bien que tu as  préparé ton speech... tant mieux.  Tu ne franchis pas ma ligne et je respecte la tienne.  Fais ton boulot et fiche le camps . Surtout évites moi. Ça sera mieux pour toi...

-C'est comme vous voulez monsieur... je commence par où ? 

Il me montrait une pile de dossier à ranger par ordre alphabétique. Ce qui me prit trois heures de temps . Lorsque j'avais fini  il était rentré de ses cours . Il me demanda de ranger plutôt par classe et par ordre alphabétique. Je me retenais de lui taper dessus...

****

( point de vue Lionel )

Comment ils avaient pu m'attribuer cette fille , à croire qu'elle était dans cette université pour me pourrir la vie.  Je venais de finir mon dernier cours,  je la trouvais au bureau, apparemment elle avait finit de faire le rangement. Elle était dans une position déconcertante.  Elle était à genoux, cherchant un dossier... lorsqu'elle m'aperçut, ses grands yeux blancs rencontraient les miens.  Ce qui me procurait une sensation étrange au niveau de l'échine.  Milles et unes idées me parcourent instantanément l'esprit. Des idées loin d'être catholiques.  Je me ressaisissais en lui demandant de refaire un rangement et je m'en allais évitant de regarder encore ses courbes...

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