Chapitre 17 : Je vais te sauver

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Hermione s'était assise sur la chaise du bureau de Tom. Le jeune homme faisait les cent pas depuis cinq bonnes minutes et n'avait répondu à aucune des phrases lancée par la Serpentard. Elle ne savait pas quoi en penser : il semblait totalement perdu, soumis à ses démons.

— Je ne peux rien te dire, finit-il par lâcher soudainement. Rien du tout.

— Pourquoi ?

Tom haussa les épaules. Il s'assit sur son lit, l'air épuisé. Puis, il se passa une main sur le visage qui passa jusqu'à ses cheveux, qu'il recoiffa d'un geste. Hermione le suivait du regard, songeuse : et dire qu'ils s'étaient embrassés, et qu'ils faisaient comme si de rien n'était depuis... Qu'en aurait dit Harry en apprenant qu'elle avait répondu au baiser du futur Voldemort ?

Hermione n'en savait rien. Mais une autre voix, plus cachée en son for intérieur, lui disait que ce n'était pas Voldemort. Qu'elle avait une chance de le sauver. Une chance de faire de lui quelqu'un d'heureux, car il était clair qu'il ne l'était pas.

— Pourquoi es-tu si... Si mal ? Si triste, si... En colère ?

Un silence flotta dans la pièce. Tom se remit debout, comme furieux, avant de jeter un regard à la porte, puis de se rasseoir tout aussi vite. Hermione restait muette et immobile, le regard posé sur le jeune homme. Elle le laissait faire, car elle avait appris à le connaître avec le temps : il fallait lui laisser le temps de réfléchir.

— Tu n'es pas censée être là, déclara-t-il soudainement. Je le sens. Je suis censé être seul, je suis censé me débrouiller seul, je suis censé mener mon projet à bien. Alors pourquoi es-tu là ?

— Parce que je dois t'aider.

— Je n'ai pas besoin d'être aidé. Et puis, reprit-il immédiatement, aidé à quel sujet ? Avec les forces du mal ?

Tom reposa le regard sur elle. Ses yeux étaient chargés d'émotion, notamment de la tristesse. Il ignorait pourquoi. La jeune femme répondit :

— T'aider face à toi-même.

— Je sais me débrouiller seul. Je l'ai toujours fait.

Sa voix modulée semblait soudainement moins assurée, moins rythmée ; comme s'il commençait à paniquer intérieurement. La jeune femme haussa les épaules, puis dit :

— Tu peux très bien avoir toujours été seul mais n'avoir jamais appris à être bienveillant envers toi-même et envers les autres.

Tom lâcha un rire mauvais. Il se mit debout de nouveau et s'exclama :

— Ah oui ? La bienveillance ? Tu es une alliée de Dumbledore, c'est tout ! Je me doutais que tu étais quelqu'un d'idiot, Smith, mais à ce point-là, je...

— Tu ne me connais pas ! s'écria-t-elle en se mettant debout à son tour.

Nouveau silence. Tom rit de nouveau et ouvrit les bras de la même manière que Grindelwald, avant de lancer :

— Alors vas-y, Hermione. Dis-moi qui tu es.

— Nous parlions de toi, à l'origine.

— Mais maintenant, nous parlons de toi.

Un masque semblait passé sur le visage de Tom, grave. Comme de la colère froide. La jeune femme secoua la tête et lâcha :

— Non. Je n'ai rien à dire sur moi, excepté que... Que je suis orpheline aujourd'hui, que je suis arrivée ici sans avoir un seul ami et que... Que je veux t'aider.

Je vais te sauver [Publication réécrite]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant