Chapitre 13: Étrange comportement

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Isheer se relève en se frottant le coude. Osvald lui récupère les armes blanches , chacune dans une main.

- On s'entraîne , un peu. Se justifie Isheer en se relevant.

- Je vois ça. Et les katanas sont là pourquoi exactement? 

- Ils sont à Osvald, il m'apprend à me défendre avec, je ne les manies pas tellement bien.

- Tu es terriblement nul surtout . Rit Osvald, en les rangeant dans des étuis noirs en cuir recouvert de dorure.

- Tu sais les utiliser toi Kaya? Me demande Isheer.

- J'ai appris oui. 

Osvald se retourne face à moi et m'adresse un regard rempli de surprise.

- Qu'est-ce qu'il y a de si étrange à ça?

- Rien. C'est surprenant, les femmes n'y arrivent pas souvent.

- Waouh! Quelle façon de penser, pas du tout misogyne.

- Osvald ne sait pas parler aux femmes. Rétorqua Isheer ,en adressant un regard noir au concerné.

-Je n'ai pas besoin que tu te justifies pour moi Isheer, les femmes sont plus faibles que les hommes c'est purement biologique, c'est à nous de vous défendre, alors non, il y a peu de femmes maniant le katana, ni les autres armes.

Je ne sais pas ce qui me choque le plus, le fait que ce monologue est  le plus long qu'il est fait depuis que je l'ai rencontré ou la détermination qu'il a en le disant.

- Eh bien, si on suit ce raisonnement d'homme non évolué, je fais partie des exceptions on dirait.

- Vous vous entendez bien dis donc. S'enthousiasme Isheer.

C'est officiel, mon collègue à clairement un problème d'analyse. Comment peut-il même penser que nous nous entendons bien alors qu'Osvald vient tout juste de dénigrer les femmes. Ce dernier en apparemment du même avis que moi, si on se réfère aux souffles exaspérés qu'il ne cesse de pousser.

-  Ce n'était pas une réflexion qui avait pour but de te rabaisser, c'est une vérité générale.

- Je préfère arrêter de parler de ça. Répondis-je les sourcils froncés.

- Ce n'est pas que les femmes soient faibles. Mais comparer à toi, Osvald, toutes les personnes sont plus faibles. Tu ne peux donc pas vraiment être objectif. Kaya m'équivaut pour les combats. Rajoute Isheer.

- Bien si vous voulez. Ses affaires dans les bras, il  passa devant moi pour se diriger vers sa chambre.

Isheer se laissa tomber sur le canapé essoufflé, pendant que je retirais ma veste et mes chaussures dans l'entrée.  

- Alors, Enrio a fait des siennes ? Demanda le brun.

- Il a acheté un uzi.

- Ah bon ? Ce n'était pourtant pas au programme. Dit Isheer en se redressant. 

- Non il faudra surveiller ça.  

Je m'installe à ses côtés tous en prenant mon ordinateur de la table.

- Pas de mouvement pour toi?

- Non RAS. Personne n'est venu à son appartement. Le patron m'a appelé, on le récupère à 11 heures dimanche. Souffle-t-il.

- Très bien. Répondis-je tout en me concentrant sur la position de notre cible.

Il était dans sa cuisine en train de réchauffer un des plats qu'il venait d'acheter si on en croyait la caméra à infrarouge, en attendant la cuisson du plat je le vis retourner vers ces sacs qu'il avait posés sur le meuble du salon pour en sortir l'uzi et se diriger avec vers le côté gauche de la pièce.

Je sursautais en émettant un cri de surprise quand Isheer posa sa main sur on épaule, au même moment Osvald grogna depuis ma cuisine, un grognement effrayant et guttural. Isheer et moi nous retournons derechef. Je devais faire plus attention, j'étais si habitué à ce nouvel environnement que je n'étais plus sur mes gardes, je n'aurais jamais dû être surprise par Isheer. Et encore moins ne pas avoir remarqué que l'homme à la forte odeur était revenu de sa chambre. J'étais en mission, de plus dans un appartement avec un homme qui m'avait tiré dessus et que je ne pouvais pas écouter sans avoir envie de lui coudre la bouche quelques jours plus tôt, mais aussi  un métamorphe plus inexpressif que la banquise. Pourtant je me sentais en confiance et sans avoir besoin d'être sur mes gardes. Je ne savais pas si c'était une bonne chose.

- Tout va bien Os ? Demanda Isheer en enlevant sa main de mon épaule.

 Osvald cessa immédiatement son grognement jusque-là ininterrompu. Nous adressa un regard noir.

- Oui. Sa réponse fût sèche, sa mâchoire contractée au maximum, rendant les traits de son visage encore plus dur. 

 Isheer en parût décontenancé, c'était pourtant étrange qu'il soit autant choqué par les réactions de son colocataire et ami d'enfance, ils ont grandi ensemble, il devait avoir l'habitude. A moi que justement ses réactions n'étaient dues qu'à ma présence et que cela perturbait leur équilibre. La montagne de muscle reprit ce qu'il faisait en cuisine, ce qui d'après ce que je peux voir d'où je suis et au vu de l'odeur, est de la langue de bœuf accompagné de riz.

 Isheer secoue sa tête puis se retourna vers moi en m'adressant un sourire joyeux qu'il a constamment.

- Je te demandais si tu avais vu quelque chose d'intéressant, tu étais très concentrée. Je ne voulais pas te surprendre, désolé. Il affichait un petit air penaud à la fin de sa phrase.

- Il n'y a pas de problème, et oui il a caché l'uzi dans un trou derrière l'armoire du salon. La vision infrarouge ne passe pas au travers, ça doit être un coffre. Il faudra aller le vérifier dimanche. Expliquais-je en me reconcentrant sur l'ordinateur

- On a un matériel de soudure ici ça devrait le faire non?

- Je pense oui. Ou sinon tu donneras des coups de poing dessus, ça devrait y venir à bout. Continuais-je avec un sourire mutin.

- Oh non ! Je ne ferais pas ça. J'ai déjà essayé, le métal fait vraiment mal quand ce sont des coffres capitonnés.

Je lève un sourcil interrogateur, le poussant à s'expliquer sur ce sujet.

- Je n'ai pas toujours été du côté des gentils, j'ai fait quelques conneries quand j'étais plus jeune, on se croit facilement invincibles quand on est un métamorphe rempli d'hormones. J'ai eu cette période où je pensais que la loi ne s'appliquait pas moi car j'étais plus fort qu'un simple humain. Mais j'ai arrêté il y a longtemps, Osvald m'a fait revenir a la raison. Déclara Isheer, avec un soupçon de remords dans la voix.

Je tournais la tête vers ce dernier toujours en pleine préparation. Il ne nous regardait pas mais nous écoutait sans aucun doute.

- Je vois, alors le matériel de soudure devrait nous suffire. J'affichais un sourire mutin.

Sourire que me rendit mon collègue, nous nous remettions à parler de la mission et de la marche à suivre dimanche pour que l'opération sans accrocs.

- A table. Coupa court à notre discussion  Osvald, en posant sur le bar son plat encore fumant.



La TraqueuseWhere stories live. Discover now