Chapitre 21: L'Islande

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- Surprise ! Fut le seul mot qui sorti de la bouche d'Osvald tandis que ses lèvres se retroussèrent dans un sourire mutin.

-Mais non, tu rigoles là ! La colère m'envahissait, cette mission était importante, nous n'avions pas le temps pour ce genre de blague.

Le verre que je serrais apparemment depuis trop longtemps dans ma main, explosa en petits bouts verres, m'entaillant la main profondément et retombant sur le sol teinté de goutte écarlate.

Osvald se releva en vitesse du siège, il prit un  petit torchon dans un tiroir du bar et vint prendre ma main doucement, examina ma paume et commença à retirer délicatement les résidus de verre encore enfoncés dans ma chair. J'essayai de lui reprendre, mais sa main serra mon poignet, pas assez fort pour que je ressente la moindre douleur, mais suffisamment pour que je ne puisse pas me dégager.

- J'ai fait une demande pour vous assister durant cette mission. Reprit Osvald sur un ton calme, tête baissée, concentré à sa tâche.

Ses deux katanas dans leurs étuis appuyés contre le rebord du bar, avec un sac de voyage me firent réaliser qu'il était sérieux.

- Mais ce n'est pas possible, à quoi ça sert ? Je soufflais découragée.

- Je veille sur toi. Me répondit-il en relevant sa tête.

Son visage se retrouva face au mien, seuls quelques centimètres nous séparaient, les émotions qui se bousculèrent derrière ses iris noires furent nombreuses, mais je ne sus reconnaître que la détermination. Perturbée, je le fixai, la bouche entrouverte sans pouvoir exprimer la moindre pensée, pourtant  elles se bousculaient dans ma tête.

Isheer coupa cet étrange échange, en ressortant du cockpit en riant. Osvald déposa le linge sur ma main et le recouvrit de mon autre main, je fis pression par automatisme et muette alla m'asseoir sur un siège. Le vol se passa dans une ambiance calme ou seul Isheer fit la conversation.

Après un vol de quatre heures, nous arrivions sur le sol islandais à seize heures, le décalage horaire se fit ressentir lorsque je pus constater que le soleil était déjà en train de se coucher. Je m'étais suffisamment renseigné sur l'Islande pour savoir que durant le mois de janvier le soleil se levait tard et se couchait tôt, Isheer lui apparemment pas.

- Oh Putain ! Mais il fait presque nuit !  Cria-t-il en sortant de l'appareil.

Osvald passa à ses côtés lui tapotant l'épaule et descendit les escaliers pour être sur la terre ferme.

L'aéroport était vide à l'exception du jet et d'une berline noire aux vitres teintées. Un homme en uniforme sortit du véhicule et se dirigeait vers nous. 

- Bonjour, le président vous attend, si vous voulez bien me suivre. Son anglais était parfait, son accent très prononcé ne laissait aucun doute sur sa nationalité.

Le trajet dura une dizaine de minutes, le paysage est verdoyant, nous passâmes devant une cascade où l'eau translucide fut mise en valeur par les éclats rosés du ciel. Lorsque nous arrivons à notre destination, une grande bâtisse blanche se dressait devant nous, le parc immense entourait la demeure, un toit en tuile rouge et une verrière ornait le côté droit de Bessastaðir, la maison du président. 

Nous suivîmes notre chauffeur à travers les couloirs, la décoration intérieure était simple, enfin aussi simple qu'un palais présidentiel pouvait l'être, la demeure ne suintait pas de luxure. Notre guide frappa à une porte après la quatrième bifurcation depuis notre entrée.

- Entrez. Une voix bourrue avec le même accent que son employé.  

- Vos invités sont là, Mr le Président.

La TraqueuseWhere stories live. Discover now