Chapitre 28 : Piste

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- Tu peux savoir quand sont-ils venus ? Demandais-je à Osvald.

Ce dernier fit rouler le flacon qu'il a avait en main le long de sa paume.

- Il était là il y a quelques heures. Et au vu des flacons vide, et de la chaleur que dégage la machine à soudeur, je dirais qu'ils viennent de créer une nouvelle bombe.

Le lion appuya davantage son arme sur la tempe de l'homme

- Où sont-ils? Cria-t-il.

- Je ne sais pas,  je ne sais pas. Le vendeur commença a pleurer, se laissant tomber à genoux aux pieds d'Isheer.

Mon collègue perdait patience, comme nous tous. Chacun d'entre nous savions ce que la production d'une autre bombe impliquait.
Des morts, des blessés peut-être plus  que la dernière fois.

- Ce n'est pas un crime isolé, on a une affaire plus grave que prévue.  Il faut impérativement trouver la personne détenant la bombe. Dis-je en sortant du laboratoire.

- Qu'est-ce qu'on fait de lui ? 

Mon coéquipier relevait le marchand d'armes en l' attrappant par le col de sa chemise. Celui-ci continua de geindre et prier d'être épargné.

- Il faut le mettre dans un lieu surveillé, tu pense que Géralt a un accord avec le président et que nous pourrions le mettre dans un lieu sécurisé.

- Je vais voir ça, mais je penses qu'il pourra y être envoyé. Et toi, assieds-toi là. Et arrête de pleurer, bon sang ! Personne ne va te tuer

Osvald qui apparemment était concentré sur une fragrance dans l'air,  se dirigeait vers l'extérieur de la boutique. On aurait dit un véritable chien de chasse, tout ce qui l'entourait avait l'air d'avoir disparu pour lui. 

Des mains au niveau de mes hanches me portant me firent sursauter, le sourire d'Isheer m'apprit la situation sans que je n'aie à me retourner. Je devais me trouver sur la trace de l'odeur, et le géant, inconscient de son action, continua sa traversé.


- Je vais retourner à l'hôtel pour récupérer les vidéos de surveillance et essayer de connaître les identités des métamorphes d'hier soir. Tu te charges de lui. M'adressais-je à Isheer en désignant l'homme maintenant adossé sur son comptoir.

- Oui, je m'en occupe. Mais Kaya tu es sûre de vouloir y aller seule. Oui, je sais que tu peux te débrouiller seule mais tu ne veux pas que je t'accompagne au cas où ? Rajouta-t-il lorsque je me retournais prête à rétorquer.

- Je vais m'en sortir et je suis guéri. Le rassurais-je en souriant. On se retrouve chez le président pour essayer de trouver une solution au sujet de la bombe. Et si vous trouvez la piste avant que j'arrive, ne m'attendez pas.  

Il acquiesça et sortit de la boutique en prenant le gérant de la boutique sur son épaule. L'aspect que renvoyait cet homme, n'avait rien de reluisant, il reniflait par à-coup surement conscient de ce qu'il encourait.


La réception de l'hôtel n'avait plus aucune odeur d'un quelconque métamorphe, seul persistait les parfums des quelques clients et de la neige fondue qui étaient encrés dans l'entièreté du hall.

Le réceptionniste m'adressai un sourire en me voyant arriver. Sa tenue était toujours aussi excentrique. Cette fois-ci, il portait un pull rouge en laine sur lequel une tête de rennes était brodée, accompagné d'un pantalon tweed noir. 

- Madame Ward, en quoi puis-je vous aider?

Je mis quelques secondes à me souvenir du nom utiliser comme couverture pour cette mission. Mais sans laisser apercevoir mon moment de confusion, je me repris rapidement, et lui adressa mon sourire le plus joyeux que je pouvais lui donner.

- Oui, effectivement, il se trouve qu'hier soir certains individus ont fait un vacarme sans nom, avez-vous des informations les concernant, pour que je puisse leur demander de faire moins de bruit dorénavant, ils étaient cinq peut-être sept.

- Je vois de quel groupe vous parlez des hommes très rustres. Ils se sont présentés à l'accueil pour louer une chambre, j'ai trouvé ça très étonnant, une chambre pour sept, mais après tout pourquoi pas. Ils n'ont pris cette chambre que pour une nuit et ne sont restés qu'une heure ensuite ils sont repartis. Oui des hommes étranges. Marmonna-t-il.

J'acquiesçais, puis pris la direction de la chambre que nous occupions avec Osvald et Isheer. Dès que j'eus posé un pas dans cette dernière, je sentis l'odeur des métamorphes qui se dégageait des tissus, des loups. Malgré le trou qui remplaçait la fenêtre, leurs effluves envahissaient encore les lieux. Ils avaient dû revenir après nous avoir poursuivis pour fouiller dans nos affaires. Ce que je vis ne m'étonnait guère les lits étaient renversés, nos sacs de voyages déchiquetés, et leur contenu, éparpillé de part et d'autre de la chambre.

Heureusement que nous avions pu prendre nos mallettes avec nous. Et que le reste n'avait rien de compromettant. Je me dépêchais de récupérer nos biens et de remettre le mobilier en place. Pour eux qui tenait encore debout, je grimaçais face à l'une des tables de nuit qui n'était plus à son beau fixe et la fenêtre qui étaient réduits à néant. L'agence allait devoir débourser des frais supplémentaires, mais pour le moment ce n'était pas le plus urgent. Les trois sacs sur l'épaule, je me faufilais dans les couloirs en quête de la pièce où étaient stockées les vidéos de surveillance.

C'est au sous-sol dans la réserve de linge propre, serviettes et autres nécessaires de toilettes, que je trouvais le poste de surveillance. Il ne me fallut que quelques manipulations pour réussir à copier les images de la veille sur une clé USB. Sur la bande sept hommes tous dépassant les uns mètre quatre-vingts, pesant aux alentours des cent kilos. Je comprenais l'expression rustre utilisée par le jeune réceptionniste, tous ces individus avaient une démarche de conquérant du monde. Ils tapaient dans les meubles sans aucun respect pour les lieux. Et leurs expressions n'avaient rien d'amène. Cette vidéo sera envoyée au QG quand j'aurais accès à nos ordinateurs sécurisés qui sont en possession d'Isheer.

En quelques secondes, je fus à l'extérieur prêt à rejoindre mes deux métamorphes qui devaient déjà avoir rejoint le président.  Une limousine noire se gara devant moi, je reconnus le chauffeur du président avant même que la vitre se baissât. Je déposais les bagages dans le coffre qu'il m'ouvra avec courtoisie et m'installa à l'arrière.




















La TraqueuseWhere stories live. Discover now