Q u a t r e

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Nouveau coup de pinceau. C'était un soir d'automne, oui, que je m'en suis rendu compte. Loin des couleurs froides qu'on a partagées le temps de quelques saisons, quelques valses, quelques courses, quelques productions.

Comme d'habitude, je rangeais mes affaires. Vivre ordonné, je n'aimais pas vraiment ça, mais je voulais le bonheur de ceux qui m'entouraient. Et comme les gens aiment ça, je me suis rangé. Madame Petits-Pinceaux n'aimait pas le désordre. J'étais son meilleur élève. Autant garder cette image.

Comme d'habitude, avec son carré blond encadrant sa tête, elle m'a dévisagé longuement avant que je ne sorte. Comme d'habitude, j'ai répondu par un sourire et je t'ai tourné le dos, sachant que nous ne parlerons peut-être pas.

Tu as un sale caractère ! Qu'est-ce que je peux y faire ? Je ne suis pas devin, n'est-ce pas ? De toute façon, tu hais ça. Prédire l'avenir. Les projets... Vivre au jour le jour, ça te donne une impression de toute-puissance et de rébellion, n'est-ce pas ?

C'est encore flou dans ma tête. Tu comprends, mon cerveau est un genre de labyrinthe. Un peu poussiéreux dans certains coins, totalement étoilé dans d'autres allées. Mais je me souviendrai toujours de ces mots qu'on a échangés.

Ce regard que tu m'as lancé brille encore dans le ciel de mon âme.

ArtificielsWhere stories live. Discover now