Chapitre 7 - Les confessions de Biana

1.9K 47 112
                                    

Arrivés à, d'après Argès, la moitié du trajet, Sophie demanda :

― Comment cela se fait-il que vous n'ayez pas de moyen de transport plus rapide ?

Stéropès se retourna.

― Nous aimons marcher. Et puis, les véhicules auraient du mal à passer au milieu de tous ces arbres.

Sophie acquiesça. Elle ne s'était pas rendue compte de l'impertinence de sa question.

Fitz la rattrapa et lui prit la main. Une main qu'elle serra fort.

Sophie peinait à l'admettre, mais elle angoissait à l'idée de retrouver son père. Et s'il ne la reconnaissait pas ? Et s'il ne voulait pas d'elle ?

Elle chassa ces pensées d'un geste de la main et se concentra sur le contact de sa peau avec celle de Fitz.

― Y a-t-il d'autres Monstres que vous dans cette forêt ? interrogea Grady.

― Bien sûr, répondit Stéropès. La créature que nous avons abattu tout à l'heure en était un.

― Le lapin cornu à dents de sabre ? demanda Sophie.

Tous se retournèrent sur elle.

― Qu'est-ce qu'un lapin ? demanda Argès.

― Ça se mange ? demanda Brontès.

― Nous appelons cette créature le Trandil,  l'informa Stéropès.

Pendant tout le trajet, Biana, qui était restée à l'arrière, n'arrêtait pas de renifler. Elle avait les yeux brillants, comme si elle pleurait. Ce qui était peut-être le cas.

Sophie s'arrêta et attendit que son amie la rattrape.

― Qu'est-ce qui ne va pas ? lui demanda-t-elle.

― C'est... c'est Tam. Je m'inquiète tout le temps pour lui, confia-t-elle. Je me demande si les Invisibles le traitent bien. S'ils ne l'ont pas déjà tué. Ou...

Sophie l'arrêta.

― Ne t'inquiète pas. Je suis sûr qu'il va bien. C'est un résistant. Il a survécu des années dans les territoires neutres avec sa soeur. Mais... pourquoi t'inquiètes-tu pour lui ?

Puis Sophie se rendit compte qu'elle connaissait la réponse. Elle écarquilla les yeux.

― Attends... non, ne me dis pas que...

Biana détourna le regard et sécha une larme.

― Si, tu as deviné, Sophie. Depuis tout ce temps, je croyais que ce n'était qu'un faible. Je me mentais à moi-même. Je me trompais.

Elle inspira profondément.

― Je l'aime.

Gardiens des Cités perdues Tome 9 : L'ÉveilWhere stories live. Discover now