Chapitre 9 - Pardon

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― Je veux dire par là que j'attends ta venue depuis longtemps, rectifia-t-il après un moment de silence.

― Et c'est tout ce que vous trouvez à dire ? s'énerva Sophie. Vous vous êtes écarté de la société, me privant de mon père et privant les elfes d'un idole, d'un symbole et tout ce que vous trouvez à dire c'est ça ?!

― Je comprends ta colère, Sophie, mais... commença-t-il.

― Non vous ne comprenez pas ! s'emporta-t-elle. Vous ne pouvez pas comprendre ce que c'est que de grandir sans ses parents ! Au lieu de m'accepter comme votre fille, vous avez préféré partir en exil et faire croire à votre mort. Vous êtes un lâche !

Et elle partit en courant dehors.

Elle s'arrêta quelques mètres devant l'arbre des cyclopes et s'assit contre un autre arbre

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Elle s'arrêta quelques mètres devant l'arbre des cyclopes et s'assit contre un autre arbre.

Sophie enfouit sa tête entre ses mains. Elle entendit quelqu'un approcher et s'asseoir à ses côtés.

― Tu n'es pas obligée de me pardonner, Sophie, lui dit son père. Mais comprends-moi : tout le monde m'aurait questionné sur ta mère. Et comme je ne sais pas qui elle est, je n'aurais pas pu répondre et ils m'auraient traité de menteur et... bref.

Sophie savait au fond d'elle-même qu'elle ferait mieux de le pardonner. Seulement... la partie d'elle se trouvant être la plus grande tête-de-mule de l'univers se bornait à rester fâchée.

― Je sais que c'est dur, Sophie, mais j'aimerais rattraper le temps perdu. Tu pourrais... me raconter les quelques dernières années ? Et moi je te raconterais le passé. Qu'en dis-tu ?

― J'en dis qu'il me faut plus de temps pour te pardonner. Mais pourquoi ne pas essayer ?

Elle se mit donc à lui raconter tout,  partir du moment où Fitz l'avait amené dans ce monde.

Quand elle eut fini son récit, son père poussa un sifflement.

― Eh bien, ces années n'ont pas été de tout repos.

― Bel euphémisme, rétorqua-t-elle.

― Allons rejoindre les autres.

Ils se levèrent et rentrèrent dans la pièce où se tenaient les cyclopes et les amis de Sophie. Froyjan prit la parole.

― Bonjour à tous, je crois que tout le monde ici me connaît, mes je crois que des présentations s'imposent. Je m'appelle Froyjan Gregor, fils de Nathalya et Fredric Gregor. Je suis, ou du moins j'étais, émissaire auprès du Conseil. Je suis également membre du Cygne Noir depuis longtemps.

Les autres se présentèrent également. Puis Froyjan repris la parole :

― Je sais que pour certains, je suis un lâche. Mais laissez-moi vous conter mon histoire.
Je suis né dans une famille de nobles, alors que le Conseil était à son apogée. Il régnait d'une main de fer sur le monde des elfes. Personne n'avait encore été envoyé à Exil. Cet endroit existait surtout pour menacer certains d'y aller. Mon père était un grand alchimiste, le meilleur de son temps. Ma mère, quant à elle, était vendeuse d'ingrédients divers pour l'alchimie. Très jeune, mon père m'a éduqué avec une discipline et des règles strictes. J'ai immédiatement été accepté à Foxfire, qui était déjà l'école la plus prestigieuse. J'ai passé tous mes niveaux, ai intégré l'élite, puis je suis devenu émissaire. Ce que mes parents étaient fiers ! À ma sortie de Foxfire, pour me récompenser, mon père m'a offert une cape de sa fabrication. Une cape en peau d'apyrodon améliorée. Non seulement elle résistait au feu, comme toute peau d'apyrodon, mais en plus elle résistait à n'importe quelle arme. Je possède par ailleurs toujours cette cape. J'ai bien vite fait connaissance de Lord Bronte qui fut le tout premier Émissaire de l'histoire. Il avait à peine quelques années en plus que moi, donc nous devînmes amis.

Dex l'écoutait assis par terre, buvant ses paroles. Il avait l'air fasciné.

― Mais un jour, une guerre éclata entre les Ogres et les Gnomes. Les Ogres avaient envahi Val-Serein, le lieu où habitaient tous les Gnomes, et voulaient en faire leur capitale. Les Gnomes vinrent trouver le Conseil qui était autrefois composé de trois membres pour leur demander de leur venir en aide. Les Conseillers acceptèrent et l'un d'eux, Fallon Vacker, se rendit à Val-Serein avec Lord Bronte et moi pour essayer de rendre aux Gnomes leur foyer. Malheureusement, les négociations se soldèrent par un échec. Le Conseil proposa donc aux Ogres de garder Val-Serein mais en contrepartie de laisser les Gnomes tranquille. C'était mon idée. Les Ogres l'acceptèrent. Les Elfes proposèrent aux Gnomes de venir vivre dans les cités perdues. En échange, les Gnomes aideraient les Elfes dans plusieurs tâches qu'elles soient ménagères ou non. Les Gnomes acceptèrent volontiers, le fait d'aider dans les tâches ne les dérageant pas. Les Elfes leur offrirent donc leur protection. C'est ainsi que le traité Elfes-Ogres fut signé.

― Mais il y a eu une bataille, non ? demanda Dex.

― Effectivement, répondit le père de Sophie. Les Ogres n'ont au départ pas voulu nous laisser entrer dans Val-Serein. Nous avons dû nous battre pendant deux journées entières, aidés par les Gobelins, pour arriver à entrer. Bien sûr, nous n'avions pas vaincu les Ogres. J'étais seulement arrivé à leur faire comprendre que nous venions seulement pour parlementer.

― Quelle histoire de fou ! s'exclama Keefe.

― Tu l'as dit, dit Froyjan. Après cette histoire, qui fut d'ailleurs mise par écrit dans des livres d'histoire et d'histoire pour enfant, le peuple elfique me vit comme un héros légendaire. C'est une centaine d'années après que je fus contacté par le Cygne Noir pour le projet Colibri. Ils suivaient mon parcours depuis longtemps et avaient décidé de me contacter.

― Donc vous n'êtes pas l'un des créateurs du Cygne Noir ?! s'exclama Fitz.

― Bien sûr que non, rétorqua Froyjan en riant. L'organisation comprenait déjà des dizaines de membres quand ils m'ont recruté.

Il s'arrêta net.

― Attendez... une question vient de me passer par la tête. 

Il se tourna vers Sophie.

― Connais-tu l'identité de ta mère ?

Sophie déglutit. C'est vrai qu'il n'était pas au courant...

― Oui, nous l'avons appris récemment.

― Et qui est-ce ?

― C'est... la conseillère Ramira.

Froyjan haussa un sourcil.

― Je ne la connais pas. Remarque, c'était certainement fait exprès. 

― Je me demandais, fit Dex, comment ça se faisait que Ramira soit la mère de Sophie alors qu'elle est beaucoup moins âgée que vous ?

― Tu ne connais pas son âge, rétorqua-t-il.

Dex ouvrit la bouche puis la referma.

― Alors, Sophie, lui demanda son père, tu me pardonnes ?

Celle-ci se jeta dans les bras de son père.

― Rentre avec nous dans les cités perdues, lui dit-elle.


Bonjour à tous ! J'espère que ce chapitre vous aura plu.

Vous vous demandez sûrement pourquoi je n'ai pas publié depuis un moment. La réponse est simple : je ne trouvais jamais le temps d'écrire.

Mais comme le coronavirus est arrivé et que je dois rester chez-moi... le temps que je ne consacre pas à l'école, j'essaie de le consacrer aux choses que j'aime. C'est pourquoi j'avais envie de publier ce chapitre qui est longtemps resté inachevé en brouillon.

Donc voilà un chapitre de plus. Mais... ce n'est pas fini... dans les heures à venir ou peut-être demain vous aurez une petite surprise...

Mais je ne vous en dis pas plus. 

Alors à bientôt ! Restez à l'écoute...

Ninofr

Gardiens des Cités perdues Tome 9 : L'ÉveilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant