Partie 59: la vie n'est pas rose

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Partie de Layla

Je suis beaucoup trop inquiète.
Plus que cela même.
L'état de mon père m'alarme au plus haut point .
C'est bien plus grave que je ne le pensais.
Papa est faible et méconnaissable .
Il a tellement maigri que ça me fait peur.
Phase terminale !

Mon Dieu , tes épreuves ne jouent point dans la demi-mesure.

J'ai eu si mal de le voir comme ça . A croire que mon cœur a été créé pour subir tonnes de tachycardies et maux incessants.

Quand je l'ai vu mes larmes n'ont pas eu la sympathie de se retenir . Fallait le voir pour comprendre . Il n'arrivait même pas à bien parler.
Tellement faible que je me suis mise à le supplier de tenir bon , pour nous.
Baba c'est l'amour de ma vie, c'est notre rock.
Je le choisirais même avant mon mari .
En tant que médecin je sais qu'il ne lui reste pas beaucoup mais mon cœur de fille refuse cette possibilité et s'accroche à l'espoir .
Espoir , ne m'ayant jamais réussi , où es-tu?

Depuis ce jour , je ne cessais de pleurer de peur de le perdre à tout moment .
J'avais passé plusieurs nuits successives à faire le khiyamou . Je priais pour son rétablissement dans les plus prompts délais pour un erronément de mon diagnostic.
Je lui ai reproché son silence sur sa maladie. C'est que papa est tellement têtu.
Beugoul sonal keine.

J'étais tellement mal et Abdel était très inquiet. Il n'arrivait pas à savoir quelle méthode adopter avec moi.
Depuis l'éclatement de la vérité sur notre couple, il y avait cette petite gêne entre nous. Disons que c'était moi qui était gênée envers lui.

Il y a de quoi.
Quand je pense à tout ce que je lui ai fait , je me sens ignoble. Je ne me reconnaissais plus.
La seule chose qui me rassurait c'était de savoir que je n'étais pas vraiment maître de mes actes. N'empêche je n'arrive toujours pas à passer outre.
Comment Ibrahima et Elisa ont pu être aussi chiens?
Qu'avons-nous fait pour mériter ce supplice?

J'étais à bout. Avec Abdel on s'est parlé à cœur ouvert. Il m'a confié qu'il m'en voulait à mort faute de mon comportement non respectueux mais qu'il me pardonnait . De la même façon je lui ai pardonné ses fautes dont il n'était point l'auteur. La seule chose qui me bloque jusqu'à présent , c'est si oui ou non il a couché avec Elisa.

Même si j'avoue l'aimer d'un amour irrationnel, je crois que la goutte aura du mal à passer si cela se confirmait.

Je retiens trop de sentiments et d'émotions en moi .La peur monstrueuse de perdre mon père à tout moment , le doute malsain que j'ai de la relation entre Abdel et Elisa puis ma rage intergalactique envers ce fils de pute d'Ibrahima.

Depuis des jours je pense à faire cette chose qui me traverse l'esprit . Si je ne le fais pas je ne pourrais avoir la paix. Ça me ronge , ça m'astique , ça me reste en travers de la gorge.

Je me lève doucement en faisant attention à ma jambe.
Abdel était parti assez tôt pour passer à sa banque. Il disait qu'il y avait urgence avec la gestion de ses derniers jours. J'en profite pour faire ce que j'ai à faire.

Je porte un maillot de collection Manchester United, un pantalon boyfriend style jogging qui cachait bien ma prothèse puis des Nike collections.

Je prends mon sac et mes lunettes de soleil. Je ne me suis pas maquillée. Je n'avais la tête à cela. J'ai juste mis de la poudre puis un petit gloss.

Je descends les escaliers tout doucement puis me dirige vers la sortie . Dans le jardin je trouve Tanor en pleine discussion avec Nana , des rigolades dans l'air .
Soda relève ses yeux pour m'inspecter puis me demande si j'allais sortir.

Farce ou Coup du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant