Chapitre 4

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Les cheveux en bataille, je me réveille au beau milieu de la nuit sans trop me souvenir pourquoi. Un vent frais balaie la pièce et je me tourne vers la fenêtre grande ouverte.

Je l'ai pourtant fermée avant de dormir.

Je distingue alors le bruit qui a dû me réveiller : un espèce de grattement juste en dessous de ma fenêtre. Le coeur battant et les sourcils froncés, je m'approches de celle-ci et regarde à l'extérieur ; rien. Absolument rien, pas même une trace de pas dans la terre boueuse.

Juste avant de retourner dans mon lit, une voix grave se fait entendre :

" Ne t'inquiètes pas Alyah, retournes dormir."

Ne sachant plus si je suis bien éveillée, je laisse la fenêtre ouverte avant de m'enfouir sous ma couverture : si demain elle est encore ouverte, c'est que je n'ai rien imaginé. Pour être encore plus sûre de moi, j'éparpille les feuilles sur mon bureau, et retourne me coucher, les sens en éveil.

...

Ce dimanche matin est ensoleillé malgré la température qui frôle le négatif. Emmitouflée dans un manteau avec une grosse écharpe, je ferme la porte de ma chambre à clé et sors du dortoir. Le petit déjeuner est servit à huit heures et demi les week-end, et j'ai encore une bonne demi-heure devant moi. Je décide donc que faire un petit tour dans la forêt n'est pas une si mauvaise idée, pour m'aérer l'esprit et me préparer mentalement à entrer seule dans un réfectoire plein de monstres.

Perdue entre les arbres, je marche sans but précis, et les événements de la nuit dernière me reviennent en tête. En me réveillant, la fenêtre était bien fermée, et mes feuilles empilées comme je les avais laissé le soir avant de dormir. Ce n'avait été en fait qu'un rêve.
Je n'arrive cependant pas à y croire , tout m'a semblé si réel et mes souvenirs sont intacts. Je suis certaine d'avoir entendu cette voix en dessous de ma fenêtre, contre le mur.

Tu psychotes là ma grande.

Mes sourcils se froncent à l'entente de cette voix dans ma tête. Bien sûr, je la reconnais comme étant la mienne, mais je ne me fais que très rarement ce type de remarques. C'est comme si je fais face à une autre moi. Je ne m'en suis jamais inquiétée auparavant, mais je m'en rend enfin compte maintenant.

J'arrive près du grillage qui délimite la partie plus dense et dangereuse de la forêt de celle où on a le droit de se promener. Je l'observe quelques secondes, curieuse. Un petit lapin sort du creux d'un arbre et se gratte doucement l'oreille. La rosée du matin forme une couche de givre sur les plantes et je vois quelques fleurs bleues se balancer dans le vent matinal. C'est comme si la nature vient de se réveiller aussi, laissant le soleil faire fondre le froid et les réchauffant les êtres vivants qui viennent de passer une longue nuit de sommeil.

" Encore sur mon chemin casse-croûte ?"

Je sursaute et me tourne vers Cameron qui se tient juste derrière moi, comme la veille. Cette fois-ci, je ne me décale pas, et je lève la tête vers lui. Il doit faire une bonne tête et demi de plus que moi, même si je suis plutôt grande, et ses larges épaules cachent le soleil qui brille derrière lui. À contre jour, son visage est plongé dans l'ombre, et je ne parviens pas à en distinguer clairement les traits. Seulement vêtu d'un t-shirt à manches longues et d'un jean noir, il dégage toujours de la chaleur.

" Qu'est ce que tu fais là ? je demande, fier d'avoir contrôlé ma voix sans qu'elle ne tremble.

- Je m'apprête à faire mon jogging matinal. Et toi ? Je pensais que les humains n'étaient que des feignants qui dorment jusque midi ? son attitude supérieur étant très irritante, je croise les bras pour lui répondre.

ALCARIA ACADEMYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant