𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟒

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Alors que son enfance touchait à sa fin, Jimin rêvait déjà de remuer son corps jusqu'à son dernier souffle sur scène. De transmettre ce feu ardent qu'était sa passion pour la danse devant tout une salle et de faire traverser mille émotions à la fois aux travers de ses pas, de ses mouvements exécutés avec grâce aux spectateurs présents. Bien que cette option ne plut pas beaucoup à ses géniteurs – « Pourquoi tu ne fais pas du foot ou de la boxe comme tous les gamins de ton âge ? » lui radotait son père – deux fois par semaine il se rendait en cours de danse pour mettre en pratique sa souplesse, sa dextérité pour être fin prêt à intégrer les plus prestigieuses écoles des environs. Il avait toujours préféré bouger librement que de rester planté face à un cahier, stylo à la main et les fesses clouées sur un siège, à entendre les paroles soporifiques de ses professeurs à longueur de journée. Ses deux redoublements consécutifs le prouvaient bien. Cependant, cela ne l'empêchait pas parfois d'emmerder le monde en classe, tant il s'ennuyait et de se manger des remarques par les adultes.

Il était tout le contraire de son jeune ami Jeongguk qui, quant à lui, aimait vraiment apprendre de nouvelles choses. Même celles qui ne serviraient à rien dans son futur parcours. Faire des devoirs ne représentait pas du tout une corvée à ses yeux, il adorait ça même. S'il pouvait en recevoir pour toujours, il aurait accepté l'offre sans rechigner. Jimin assimilait ça à du pur masochisme. Il n'arrivait pas à comprendre comment pouvait-on prendre du plaisir à remplir des tonnes et des tonnes de copies pour potentiellement se manger une sale note à la fin, même avec toute la détermination du monde, parce que les profs trouveraient toujours des choses à pointer du doigt. Jeon Jeongguk représentait un véritable mystère à ses yeux et ce, depuis le collège. De par ses goûts musicaux et littéraires, à son comportement parfois déroutant et ses petites mimiques prononcées, Jimin s'était douté d'avance que cela poserait problème avec la plupart des élèves de leur établissement, au vu de leurs mentalités. Qui dit collège en quartier prioritaire, dit problèmes en perspective malicieusement cachés dans l'ombre et n'attendant que d'éclater à la lumière du jour. Et les circonstances n'avaient pas ratées du tout le gamin à la bouille de lapin. Elles l'avaient brisé en deux, en trois, en quatre, en des dizaines et des dizaines de morceaux et réduits à néant le peu de confiance qu'il vouait envers lui-même.

Le plus étrange dans tout ça, pour lui ? Malgré les soucis encourus à cause de sa manière d'être ainsi que de sa sexualité, Jeongguk ne s'était pas remis une seule fois en question, même s'il doutait constamment de lui et que les autres énergumènes en profitaient pour le rabaisser, lui coltiner une image opposée à la réalité. Jimin trouvait ça très bizarre. Il ne comprenait pas, même s'il prenait sa défense sans hésiter, comme le bon ami qu'il était. Ça semblait trop abstrait pour lui à cette époque, inatteignable comme les astres lévitant dans l'épaisse infinie opaque qu'est l'espace. Parce que dans le fond, il aurait aimé être comme lui. Pouvoir s'assumer pleinement même si cela n'aurait pas plu à tout le monde, savoir ce qu'il était précisément, et vivre avec tranquilité sans que cela empiéterait à la fois sur son train de vie puis sur sa relation avec son entourage ou sa famille. Ça, il n'était pas sûr d'avoir le cran de le faire un jour. Cela le plongeait dans un état de frustration et de colère inimaginable. Il se pensait terriblement lâche de ne pas affronter à bras le corps ses soucis identitaires. Jimin n'avait pas échappé à l'étape de la quête de soi qui renfermait bons nombres de hauts comme de bas, de déceptions et de révélations en tout genre comme pour n'importe quel adolescent du même âge que lui. L'une d'elles l'avait mis à fleur de peau bien plus que les autres au fur et à mesure que les années défilaient et qu'il grandissait.

𝐌𝐀𝐍𝐈𝐀 : 𝐄𝐫𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 [Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant