78.👩🏼

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MAYA HAYLEY

Le bruit des talons qui claquent contre le parquet résonne, me laissant deviner qu'une personne arrive.

- C'était une très belle cérémonie. J'ai beaucoup aimé ton anecdote sur le partage des recettes italiennes entre ta mère et toi.

- C'était faux. J'ai inventé cette histoire. C'était à Naya que ma mère apprenait à cuisiner. Et pendant ce temps là, j'essayais de comprendre les Maths toute seule.

Je termine le fond de mon verre de Vodka d'une traite avant de m'en resservir une énième fois.

Je ne sais clairement pas ce que j'essaye de noyer dans l'alcool. De la tristesse, de la rage, de la colère, de la joie. Peu importe. Mais en tout cas, ce qui est sûr, c'est que je me noie entièrement dedans.

-... Je suis désolée Maya..., me dit Alice après un moment de silence.

- Ma mère est morte. Tu n'as pas à être désolée. Au contraire, tu devrais être contente pour moi. Mon malheur est mort. Enfin.. la deuxième et dernière partie de mon malheur.

- Tu es complètement soûle. Tu ne dois sûrement pas penser ce que tu dis.

- Complètement soûle, complètement à jeun ou complètement avec une balle en plein cœur, je penserais toujours la même chose : ma mère est mon Diable en personne.

- Arrête... Tu devrais aller te reposer.

- Elle est morte. Morte. Tu y crois toi ? Ma mère est morte, je rigole sans joie.

- Maya tu...

- Je ressens quelque chose d'indescriptible, la coupais-je. Certainement de la joie. Je goûte enfin au bonheur. Mais... comme je ne l'ai jamais connu, je ne pourrais pas te le dire.

- Tu...

- C'est bon, je vais me coucher, dis-je en emportant ma bouteille d'alcool avec moi.

Oh que oui, ma mère est morte. Enterrée même. Alors, maintenant, je vais enfin pouvoir goûter au bonheur et voire autre chose que du noir. Je suis sûre que le jaune est une couleur magnifique. Et le bonheur quelque chose de délicieux, je vous dirais lorsque j'y aurais goûté.





...





Assise dans les tribunes familiales françaises, mon maillot bleu floqué numéro dix sur les épaules, mes yeux ne quittent pas le terrain sur lequel la deuxième finale des Bleus en quatre ans se déroule.

Mon souffle est coupé depuis maintenant cinquante minutes, lorsque les Belges ont égalisé le jeu avec une super parade d'Eden Hazard sur un coup franc.

Il nous reste quarante minutes, quarante minutes pour montrer que nous sommes invincibles, et ce, face à n'importe qui.

Je pose mon menton sur la petite tête de Maïra qui est assise sur mes genoux, également concentrée sur le match de son père.

Je me relève d'un coup lorsque je vois mon copain foncer seul vers les cages Belges laissant toute leur défense sur le cul. Il frappe mais celle-ci est facilement arrêtée par Courtois.

- Putain ! Il était à deux doigts du doublé, grogne Ethan.

- Allez bébé ! Tu peux le faire, chuchotais-je en m'asseyant.

Une autre occasion se déroule pour Kylian, sur une passe de Pogba parfaitement placé, le numéro dix s'élance une nouvelle fois pour confronter le gardien belge. Il la passe à Matuidi qui était sur sa gauche ayant la défense à ses pieds puis celui-ci la lui refait étant pris de court par Lukaku.

Kylian termine sa course le ballon entre les jambes, il impressionne le public en un passement de jambe puis tire.

Oh putain, elle y est.

***

#blacklivesmatter

𝐓𝐡𝐞 𝐛𝐫𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐬𝐢𝐝𝐞 | 𝐊𝐲𝐥𝐢𝐚𝐧 𝐌𝐛𝐚𝐩𝐩𝐞́Where stories live. Discover now