Chapitre 3

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 Un bruit de verrou résonna dans la petite chambre de Wendy et la tira de son sommeil tortueux. La jeune fille ouvrit péniblement les yeux au moment où la porte s'ouvrit avec fracas, révélant Mélanie, la coordinatrice des esclaves.

— Tu n'es pas morte ? Bien, alors ne traîne pas ici, tu as une bibliothèque à nettoyer ! Va te laver et change-toi. Si je repasse et que tu es encore sur ce lit, tu en viendras à regretter ta journée d'hier !

Sans en dire plus, Mélanie lança quelque chose sur le lit et claqua la porte. Regretter la journée d'hier... Comment pouvait-elle faire pire alors qu'elle avait frôlé la mort et qu'elle n'étais pas encore sortie d'affaire ?

Malgré tout, elle savait que ça n'était pas une menace en l'air et qu'elle avait intérêt à se lever si elle voulait vivre ne serait-ce qu'un jour de plus. Elle qui croyait être tombée dans une belle maison avec des maîtres justes... Elle s'était bien trompée. Le cadre était certes plaisant, mais c'est tout ce qu'il y avait de beau ici.

Avec beaucoup de peine, Wendy s'assit sur le lit et observa ce que Mélanie avait lancé. Il s'agissait de vêtements propres. La jeune fille s'était évanouie avec ceux qu'elle portait lorsqu'elle s'était faite fouetter jusqu'au sang et ils en étaient donc recouverts, sans compter le fait qu'ils étaient déchirés.

Tremblant de tous ses membres alors que la douleur dans son dos n'avait absolument pas disparu, elle prit la pile de vêtements et sortit de sa chambre pour rejoindre les bains. Chaque pas la faisait souffrir et elle devait longer lentement les murs pour avoir quelque chose à quoi se rattraper si jamais elle venait à tomber.

Arrivée dans la salle des bains, Wendy resta un instant à l'entrée. À cette heure-ci, elle était pleine d'autres esclaves, hommes comme femmes, entièrement nus, qui se lavaient. Cela ne semblait pas les gêner, mais elle, elle était mal à l'aise, surtout que tout le monde ne cessait de la regarder.

— Ma pauvre enfant ! s'exclama une femme à sa gauche avec un regard de compassion. Tu dois atrocement souffrir. Viens, je vais t'aider à enlever ces vêtements et à te laver.

Enfin quelqu'un qui la traitait comme une humaine ! D'un pas chancelant, la jeune fille alla poser ses affaires propres, puis s'approcha d'elle et la laissa la déshabiller. Avec la nuit qui était passée, le sang avait fini par coaguler et ses vêtements étaient collés à sa peau. Les retirer était un autre de ses supplices et Wendy pensa qu'elle n'aurait jamais réussi à les enlever sans aide.

Une fois totalement nue, la femme esclave l'aida à monter dans une bassine et commença à lui frotter délicatement le dos. Ça n'était visiblement pas la première fois qu'elle s'occupait d'une personne punie de la sorte, elle savait apaiser les douleurs. Chaque passage de l'éponge était semblable à une caresse qui endormait un peu la douleur. Cette sensation n'était pas permanente et ne durait même qu'un instant, mais elle avait au moins le mérite de faire du bien.

Pendant qu'elle se faisait laver, Wendy observa ses mains. Elles étaient anormalement blanches par rapport à d'habitude. De plus, des points noirs ne cessaient de danser devant ses yeux. Elle avait dû perdre beaucoup de sang pendant la nuit.

La jeune fille se rappela alors qu'elle ne pourrait pas manger avant trois jours. Comment pouvaient-ils être aussi horrible pour un simple moment d'égarement ? Dans son état actuel, elle n'était même pas certaine de voir le jour où sa punition serait levée.

— Voilà, relève-toi doucement maintenant, dit l'esclave d'une voix douce.

Avec son aide, Wendy sortit de la grande bassine et la laissa la sécher. Elle alla même jusqu'à l'assister pour l'habiller et, lorsque ce fut fait, l'esclave s'accroupit et lui sourit tout en posant une main affectueuse sur son épaule.

Wendy tome 1 : L'enfant esclaveWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu