Wendy tome 1 : L'enfant esclave

Chapitre 19

 — Je suis sincèrement désolé pour ce que je vous ai fait, s'excusa Senca. En guise de compensation, je vous invite à loger au sein de mon palais. Nous y serons d'ailleurs plus à l'aise pour parler de ce qui vous a poussé à faire tout ce chemin pour me rencontrer.

— C'est très aimable de votre part, remercia George.

— Je tiens aussi à m'excuser auprès de vous deux pour le traumatisme que je vous ai fait vivre, ajouta-t-il en se tournant vers Wendy et Clara. J'ai bien conscience que vous l'appréciez et que j'ai dû vous faire peur en agissant ainsi.

— L'important est que le malentendu soit dissipé, répondit Clara. Vos intentions étaient louables, bien qu'un peu extrême.

— J'avoue ne pas avoir assez réfléchi avant d'agir. Mais passons si vous le voulez bien et allons chez moi.

Si Clara avait facilement pardonné ce qui venait de se passer, Wendy, elle, était plus partagée. Certes, il avait fait cela en pensant qu'elle était une esclave forcée d'obéir à son maître, mais d'un autre côté, ce manque de réflexion de sa part avait bien failli coûter la vie à la personne qui lui avait tant donné.

À présent, la jeune fille ne quittait plus d'une semelle l'ancien mage et faisait en sorte de marcher au plus près de lui de peur de le perdre. Ils ne risquaient peut-être plus rien à présent, mais elle voulait absolument être là et agir au plus vite pour empêcher un autre malentendu de la sorte.

— En tout cas, lorsque j'ai appris l'existence du sanctuaire, je ne m'attendais certainement pas à trouver une ville aussi grande.

— Et je ne pensais pas non plus que cela prendrait une telle ampleur lorsque j'ai décidé de le bâtir. Il faut croire que mon idéal de paix pour tous se trouve dans le cœur de bien plus de personnes que je ne l'espérais.

Après une centaine de mètres, Senca et les nouveaux arrivés au sanctuaire se retrouvèrent sur un quai en pierre qui ne menait qu'au vide et à une chute vertigineuse. L'un des filins qui reliait l'île en lévitation sur laquelle ils se trouvaient et une autre passait au-dessus de leur tête et, bientôt, une cabine s'approcha du quai pour s'y arrêter.

Lorsque les portes s'ouvrirent, Senca entra à l'intérieur et invita ses visiteurs à l'y rejoindre. Se trouver dans une boite suspendue à plusieurs dizaines de mètres du sol avait quelque chose de peu rassurant. Malgré tout, elle semblait parfaitement stable et ne tanguait pas malgré le vent qui soufflait à cette hauteur.

— Il va falloir que vous m'expliquiez comment vous arrivez à faire de tels prodiges, dit l'ancien mage.

Voulant certainement pointer du doigt l'une des îles en lévitation pour appuyer ce qu'il venait de dire, George sortit la main de sa poche et montra l'une d'entre elle. Un instant plus tard, un léger tintement attira l'attention de Wendy qui baissa les yeux et vit une pièce rouler sur le sol. Celle-ci passa la porte de la cabine et finit par s'arrêter sur le quai en pierre.

Il n'y avait aucun doute possible pour elle, il s'agissait de la médaille du libérateur de son maître. Sans réfléchir, la jeune fille sortit de la cabine et alla la ramasser, mais, lorsqu'elle se retourna, l'apprentie mage vit les portes se refermer et les yeux de George et Clara s'écarquiller.

— Wendy ! Appela-t-il.

— Maître !

— Tout ce système marche sans l'intervention de qui que ce soit, il est impossible d'ouvrir la porte, expliqua Senca.

— Attends-nous, nous allons revenir te chercher ! annonça l'ancien mage au bord de la panique tandis que la cabine s'était mise en mouvement.