38. Séparation

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Point de vue de Léana

La compétition était terminé lorsque Jade et moi nous promenions en ville. Nous avions perdu et les garçons aussi. Charlie était alors en première marche du podium.

Je me sentais mal et cela n'avait aucun rapport avec notre cuisante défaite (après laquelle Charlie prit un grand plaisir à nous narguer). J'avais pu l'observer à la compétition mais Zak et Jade ne se parlaient plus. Mon amie ne posa même pas son regard sur lui. C'était ma faute et je savais qu'elle en souffrait. Elle se retenait pour moi.

Jade rentra alors dans la cabine pour essayer quelques vêtements et je ne tarda pas à faire de même, m'installant dans la cabine en face d'elle. J'essaya quelques shorts et maillots de bain deux pièces. Je n'avais jamais aimé les maillots une pièce, j'ai toujours l'impression de ne pas pouvoir respirer avec.

- Au fait, tu vas rester ici ou pas ?

- Je ne sais pas encore... dit-elle. Si je rentre, ça sera dans une semaine, je pense.

- Ah, moi, mon train part demain à dix heures, tu m'accompagneras ?

- Bien sûr !

On sortit de la boutique, un nouveau sac en main et on se dirigea vers le grand centre commercial.

C'est comme ça que le lendemain matin, Jade me conduisit à la gare. Je me surpris à rêver que Joshua vienne me dire au revoir. Quelle sotte ! Il doit être trop occupé avec sa nouvelle petite amie ! Ma poitrine se serra à cette pensée.

Mon amie me prit dans ses bras et ses yeux s'embrumèrent un peu. Mais son visage triste fut vite remplacé par un sourire.

- Rentre bien !

Je monta dans le wagon, faisant des signes de la main à mon amie. Le train s'allait pas tarder à démarrer et je la vus quitter le quai, presque poussée par les autres passagers.

J'enfila alors mes écouteurs et me laissa porter par une musique triste. j'ai toujours adoré ce genre de musiques même si je ne suis pas forcément déprimée. Pourtant, à ce moment même, je l'étais bien et pas qu'un peu. Sans m'en apercevoir, des larmes avaient coulées le long de mes joues. Je les essuya avec mon pull puis ferma les yeux et m'endormit.

Je fus réveillée par le chauffeur qui annonçait le départ. Je tourna mes yeux vers la vitre et vît une silhouette on-ne-peut-plus familière se glisser parmi les autres. Mes yeux s'écarquillèrent, j'enleva mes écouteurs et posa mes mains sur la vitre.

Il était là... L'homme que j'aime...

Tout à coup, avant qu'il ne puisse monter à bord du train, les portes se refermèrent et le train démarra peu à peu. Sa silhouette commença à courir derrière le train, essayant en vain de le rattraper.

Tout à coup, je me réveilla, le train n'avait pas encore démarré et mes écouteurs étaient toujours sur mes oreilles. Je tourna mon regard vers le quai, espérant secrètement au fond de moi qu'il soit là, mais ce n'était pas le cas.

Je regarda mon reflet dans la vitre : mes yeux, rouges et entourés de cernes dénonçant la fatigue, j'avais beau essayé de la masquer avec du fond de teint mais rien n'y faisait.

Je crois que j'avais la personnalité de mon père : celle de celui qui aime mais en souffre sans que l'autre s'en doute... J'allai enfin rejoindre mes petits frères, ils étaient partis un peu avant moi pour préparer leur rentrée.

Le train démarra et je me rendormis.

Quelques heures plus tard, j'arriva enfin chez moi, enfin chez ma mère. Comme je m'en doutais, personne n'avait daigné venir me chercher et je manqua de me perdre.

Rêve d'étéWhere stories live. Discover now