9 Avril

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Groggy, je tente d'étendre ma jambe, mais quelque chose m'en empêche. Je me débats quelques minutes avec la pseudo résistance avant de me décider à percer les brumes du sommeil. Je papillonne des yeux et fronce les sourcils face à la lumière qui filtre à travers le bois. Les souvenirs de la veille me reviennent en mémoire et je comprends pourquoi je suis prisonnier d'un sac de couchage, tourné vers le visage endormit d'Alex.

J'ai passé la soirée collé à lui quand il n'était pas en train de danser et de s'agiter avec ses amis. Je l'ai volontiers laissé se trémousser sur la piste si cela incluait de me tenir à l'écart de toute cette agitation. L'alcool lui est vite monté à la tête et j'ai découvert une pile électrique. Plus que d'habitude.

Plusieurs fois, il a tenté de me ramener sur la piste de danse pour que je me trémousse avec lui, mais ce n'est clairement pas mon truc. J'ai préféré l'observer. Soit je suis profondément atteint et je le trouve attirant quoi qu'il fasse, soit il est vraiment séduisant ce qui expliquerait pourquoi j'ai bavé sur lui pendant toute la soirée.

J'ai eu la sensation qu'il était comme un aimant. De parfaits inconnus ou de complets amis s'amassaient toujours autour de lui comme une nuée de papillons se posant sur des fleurs. Il est si attractif que tout le monde semble réclamer de son attention.

Je mentirais si je disais que je n'étais pas jaloux.

J'aurais aimé qu'il reste avec moi tout le long, qu'il n'ait dieu que pour moi, mais je serais égoïste. Et il était aussi là pour profiter. Alors j'ai pris mon mal en patience et j'ai apprécié discuter avec Shin quand il passait dans les environs.

Ce dernier a d'ailleurs passé toute la soirée à veiller sur sa petite copine qui attirait trop d'hommes à son goût. Je n'ai pas vraiment revu  Fred. Parfois il dansait avec mon copain et d'autres fois, il était invisible. Toutefois, il a entraîné Alex dehors et je n'ai eu qu'à me ronger les ongles jusqu'à ce qu'ils reviennent. Je ne sais pas ce qu'ils se sont dit, mais mon beau brun est allé se resservir un verre avant de repartir à l'assaut de la piste de danse.

On s'est finalement couchés à cinq heures du matin et je dois avouer m'être éclipsé pour appeler Clément et Nathan qui étaient encore réveillés, prit par une partie de L.O.L. Ils sont parvenus à tuer mon ennui. Je devrais m'en vouloir de ne pas m'être socialisé plus que cela, mais la vérité est que je m'en moque. D'ordinaire, je pars toujours aux alentours d'une heure, ayant rempli mon quota de visibilité. Aujourd'hui, j'ai fais un effort et je suis resté pour Alex. J'espère simplement qu'il en a conscience.

Sur la foule d'élèves présents, seulement une dizaine sont restés dormir sur les lieux. Des amis proches de Fred ou des gens trop bourrés pour reprendre la route en toute sécurité.

Perdu dans mes pensées, je viens chasser les mèches brunes qui tombent sur son front, contemplant son visage endormit. Il a l'air si calme... Je souris et cale ma main sous ma joue, l'admirant en silence. J'ai envie de caresser son nez, de déposer une multitude de baiser sur sa mâchoire et de me serrer contre lui à la recherche d'un peu de chaleur. Il faut dire que la grange n'est pas vraiment isolé de telle sorte que la fraîcheur de la matinée s'infiltre aisément sous et à travers le bois.

Est-ce une excuse pour justifier ce besoin d'être au plus proche de lui ?

Oui. Complément.

Il bouge, me sortant de mes pensées. Son bras, déposé négligemment autour de ma taille, glisse lentement tandis qu'il s'étire en roulant sur le dos. Baillant, il ouvre un œil avant de le refermer et de récupérer sa position, se collant à moi. Rougissant, je frémis en sentant son nez glisser contre mon cou, son souffle échouer contre ma peau.

Tome 2 : 20 Jours avant PâquesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant